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 l'horizon à l'envers ☾ ailisle

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Sophie Harper
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Sophie Harper
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pseudo : S.U.L.L.Y.
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faceclaim : l'horizon à l'envers ☾ ailisle Tumblr_o8qmnuCbmh1r8mbu7o5_250
age : 69 ans, une vie bien remplie et des dernières années qui ont été compliquées. De plus en plus de choses à porter et à gérer. Elle n'a de cesse de vouloir soulager son entourage, peu importe le poids qu'elle leur prend pour les aider.
civil status : Veuve, la maladie a emportée son mari il y a seize ans. Ce n'est que depuis un an qu'elle a autorisé un autre homme à remplir l'espace dans son coeur, Jack.
past time : Sophie's Bakery, c'est la société qu'elle a monté, ce lieu chaleureux qui vous accueille les bras grands ouverts, elle l'a pensé jusqu'à la dernière miette pour ses clients qui se régalent de ses pâtisseries. À présent, c'est sa fille qui a repris les renes, et Sophie n'est plus qu'une vieille femme à la retraite.
address : #327 pacific heights, dans la maison familiale qui a toujours accueilli sa belle et grande famille. Désormais, elle s'y sent parfois un peu seule au milieu de toutes ces pièces. Mais vendre la maison ? Jamais !
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age : 54 ans, l'impression d'avoir déjà vécu trois vies et pas si pressée d'entamer les prochains chapitres de celle-ci.
civil status : Veuve, un mot auquel elle ne se fait pas, Sophie. Tomas s'en est allé le 5 janvier, laissant derrière lui une femme qui n'a pas pu s'y résoudre. La vie sans lui qu'elle n'imaginait pas, voilà qu'elle se doit de la vivre.
past time : Propriétaire de sa propre boulangerie-pâtisserie, Sophie's bakery est un lieu chaleureux qui vous accueille les bras grands ouverts. Sophie gère d'une main de maitre son équipe et ne montre jamais un signe de fatigue, pas même en étant présente tous les jours à quatre heures du matin dans les cuisines.
address : #327 pacific heights, dans la maison familialeaux côtés de son mari et de quatre de ses derniers enfants. ça vit et ça grouille dans tous les coins, ils n'ont jamais un moment de répit.
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() l'horizon à l'envers ☾ ailisle Jeu 11 Aoû - 20:45


( l'horizon à l'envers )
Are we gonna make it? Is this gonna hurt? Oh, we can try to sedate it but that never works. I start to imagine a world where we don't collide. It's making me sick but we'll heal and the sun will rise. 11th august 2022 @Ailisle Mahon (personnage éphémère)



Si vous demandiez à Sophie quelle est la dernière fois où elle est parvenue à dormir d’un sommeil profond sans se soucier de rien, elle vous répondrait qu’elle avait 20 ans et qu’elle n’avait alors pas encore d’enfant. Cette nuit, c’est Eileen qui occupe ses pensées. Cette fille qu’elle a rencontré avec trente-six années de retard, cette fille qu’elle a tenu dans ses bras les premières minutes de sa vie avant qu’elle ne la lui soit prise pour être retournée sans qu’elle ne se rende compte qu’il ne s’agissait pas du même enfant. Lorsque la brune lui a appris la nouvelle, ce sont des tas d’émotions qui l’ont submergée et se sont mélangées. La culpabilité, d’abord, de ne pas avoir remarqué que ce n’était pas son enfant qu’elle berçait dans ses bras, que ce n’était pas la lueur des Harper qu’elle lisait dans ses yeux. La colère envers les sage-femmes, ensuite, incapable de faire leur boulot correctement, de ne pas mettre le bon bracelet autour du bon poignet, de mettre le bébé d’un autre à côté de la couveuse réservée à son frère jumeau. Mais l’acceptation, aussi, car l’erreur est humaine. Qui n’en fait pas ? Certaines ont plus d’impact que d’autres, malheureusement, et qu’il n’y a d’autre choix que de ‘faire avec’ et de pardonner à ceux qui ont fauté. La tristesse a également traversé ses yeux et son cœur, celle d’avoir manqué toutes les étapes importantes de son enfant, tout en ayant eu l’immense plaisir d’avoir élevé Julia sans jamais avoir fait de différence. Le fierté d’avoir vu l’une évoluer jour après jour alors que l’autre est arrivée ‘toute faite’, adulte qui tient droit sur ses jambes, que personne ne fait flancher et qui est capable d’accomplir tout ce qu’elle entreprend. La nostalgie face aux souvenirs des instants de vie partagés avec Julia qui sont passés devant ses yeux, entremêlée à la jalousie envers ceux qui ont vu les meilleurs moments de la vie d’Eileen dérouler devant leurs yeux. La culpabilité, encore, d’avoir volé à d’autres ce qui ne lui appartenait pas. D’avoir profité de Julia, de son sourire, de son bonheur, de ses victoires, alors qu’ils étaient destiné à d’autres. Le dégoût, de voir ce que cette famille a fait à Eileen, toutes ces choses qui vont à l’encontre des valeurs des Harper, cette manière dont il l’ont façonnée, modelée à des années lumières de ce que Sophie et Tomas lui auraient inculqué. S’en sont suivi toutes sortes de questionnements. Qu’auraient-ils fait s’ils l’avaient su plus tôt ? Se seraient-ils échangé les fillettes ? Aurai-elle été capable de dire aurevoir à celle qu’elle a élevé et considéré comme son enfant ? N’aurait-elle eu aucun mal à accueillir Eileen dans leur foyer ? Serait-elle parvenue à se faire une place dans leur famille si nombreuse ? Et Julia ne se serait-elle pas sentie horriblement seule et perdue sans ses frères et sœurs ? D’une certaine manière, cela aurait permis à son père de la connaitre et d’accompagner Sophie à travers cette épreuve. Si elle n’en est pas moins accompagnée aujourd’hui, elle ne peut s’empêcher de réfléchir à ce que l’Irlandais aurait pensé et comment il aurait abordé les choses.

Cela fait des jours qu’elle est en rogne et qu’elle grogne intérieurement, Sophie, déstabilisée par l’invitation reçue dans sa boite aux lettres. Papier à en-tête de la famille Mahon qui la prie de se rendre dans leur demeure afin de discuter de la situation. Comme si leurs filles n’avaient pas de nom, comme si elles n’étaient pas des personnes, comme s’il s’agissait de parler affaire et non de sentiments. Pour connaitre les Mahon à travers les récits d’Eileen, elle sait que c’est exactement ce qu’il y a à lire entre les lignes. La froideur du destinateur se ressent à travers le papier et glace le sang de la Lennox-Baxter depuis, même si elle s’en est débarrassée dans le feu. Ils n’ont qu’un an et demi de retard. s’est-elle dit, avant de penser que peut-être, Eileen avait tardé à révéler la vérité de l’autre côté. Le regard de la vieille femme vient s’accrocher à celui de Jack, qui attend avec elle dans l’habitacle de la voiture devant le portail de la propriété de la richissime famille irlandaise. Il n’est pas rassuré de savoir qu’elle va entrer chez eux, parce qu’il sait, tout comme elle, qui ils sont vraiment. Dans les prunelles de l’homme qu’elle aime, Sophie vient chercher le courage qui lui manque pour s’avancer dans l’allée du manoir. Et c’est tout ce que lui offre le Fitzgerald : la confiance, la force, la protection. Et elle se jette à l’eau. La barrière s’ouvre pour lui donner l’accès à la maison reculée de ceux qu’elle devrait redouter. Elle arrive à peine à quelques mètres de l’entrée que la porte s’ouvre, une femme d’âge mur mais pas avancé l’accueillant sans fioritures. Sophie, elle, est raide dans tous ses membres et les poings serrés. « Je présume que vous n’êtes pas Madame Mahon. » affirme-t-elle, ayant l’air de poser une question alors que ce n’en est pas une. Il doit s’agir de la gouvernante, car les Mahon sont du genre à avoir tout un petit peuple pour s’occuper d’eux et de leurs affaires. La pâtissière ne s’imaginerait jamais ne pas ouvrir elle-même à ses hôtes. C’est une boule amère qui se glisse dans son œsophage à l’idée qu’une femme comme Ailisle, avec aussi peu de considération, ait élevé sa fille. D’ailleurs, quelles sont les valeurs d’une femme qui préfère la rencontrer elle avant de rencontrer sa propre fille ? Sophie secoue la tête dans un geste imperceptible pour chasser ces parasites qui ne vont pas la détendre et s’applique de suivre la gouvernante et traverse des halls aux hauts plafonds et quelques pièces dont elle ne distingue pas l’utilisation, avant d’arriver dans une sorte de bureau avec des divans. Ailisle est assise sur l’un d’eux. « Madame. » lui adresse-t-elle simplement, tendant une main vers la femme du même âge qu’elle, prête à serrer la paume de celle dont elle a tenu le rôle et inversement, jusqu’à aujourd’hui.

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le mur des fiertés:


Dernière édition par Sophie Harper le Dim 30 Oct - 18:52, édité 2 fois
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Eileen Mahon
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faceclaim : l'horizon à l'envers ☾ ailisle 5ce2450707d2ec985b816efc6df264b8325f38da
age : (( thirty eight )) l'âge n'est qu'une illusion aux yeux de l'humanité, une valeur sans utilité, autre qu'un calcul permanent, l'imagination de possibilité liée à l'avancement des cellules d'un corps plus ou moins usé. Pour le commun des mortels, cela fait trente six ans qu'elle évolue dans ce monde, ce sont trente six bougies qu'elle soufflerait si elle souhaitait le fêter. A son regard, c'est un chiffre supplémentaire, un qui pourtant ne signifie qu'un facteur parmi tant d'autre afin d'évaluer où elle peut se situer dans sa vie. Les variables étant devenues trop nombreuses, le calcul est devenu non nécessaire, la fin n'étant pas pour elle, la pire des sorties... (16.10)
civil status : (( almost divorce )) poids ultime d'être née dans une famille où le choix ne revient qu'à un nombre limitée de personne. Son coeur n'a pas eu son mot à dire, sa raison n'a fait qu'écouter les ordres qu'on lui dictait. La bague au doigt depuis plus de quinze ans, enfermée dans un mariage qui lui donne toujours autant la nausée. Elle ne le déteste pas, mais ne l'aime pas, jamais. Parce que son coeur appartient à un autre, le premier à lui avoir promis cette bague, cet avenir dont elle ne peut rêver. Ce n'est pas ainsi, cela ne doit pas se passer de cette manière. Pourtant, face à cette faiblesse, cette possibilité d'un laissé aller unique, elle ne peut faire marche arrière, devant trouver la faille pour le retrouver, et un jour pouvoir être aux yeux du monde, sienne. Depuis peu, les choses ont changé, et si sa vie a de nouveau été boulversée, l'avancée est unique et inespérée, à nouveau, elle peut retrouver celui qu'elle a toujours aimé, tout en gardant encore la face pour les médias et le monde extérieur...
past time : (( Mahon Corp’s CEO )) un empire créé par celle qu'elle ne voudrait jamais décevoir. Un monde qui est aujourd'hui posé entre ses mains, montrant une confiance aveugle du démon lui-même. Elle a entre ses doigts, la visibilité, la création et le futur de cette famille qui compte bien trop dans son coeur. Inventions, stratégie, technique, logique, elle veille au grain à ce que jamais le nom ne soit tâché et que l'entreprise prospère pour toujours. Elle ne doit pas décevoir, et prend un malin plaisir à créer ce que jamais personne avant n'a pu penser que ce soit en terme d'armement ou d'ingénierie technologique.
address : ((1777, outside & 66, financial district)) la semaine en ville près du travail avec celui qui partage sa vie, alors que le reste du temps et quand elle le peut, ses pas raisonnes dans le manoir familial, lieu des Mahon, repère d'un clan et d'un univers différent. Batisse gigantesque aussi protéger que la maison blanche...
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id card : india eisley (little widling)
faceclaim : l'horizon à l'envers ☾ ailisle 8a0e11669d9f15815fc4a4e31bb829bcda236c5e
age : (( twenty two )) Visage enfantin, corps de jeune adulte mais l'esprit d'un cinquantenaire. Elle ne compte pas, ne l'a jamais fait Eileen car l'âge ne veut rien dire, ne l'a raccroche à rien, jamais. Sauf peut être le nombre d'années passées à ses côtés, chiffre devant s'arrêter alors que celles à son compteur continues de tourner...
civil status : (( married )) elle a dit oui Eileen coeur embarqué, paillettes dans le regard, elle y a cru. Elle s'est laissée emporter dans cette vague de croyance qu'il a insuffler en elle. Pourtant, la réalité les a rattrapé, les a retrouvé pour violemment plaquer leurs genoux au sol. Le bonheur n'est pas un choix, pas chez eux, il n'est qu'une option et ce n'est pas celle à laquelle elle aura le droit. C'est pour un autre homme qu'elle a dévalé l'allée, un autre qui aujourd'hui peut poser légalement ses mains sur son corps qui ne demande qu'un autre souffle.
past time : (( chief engineer at Mahon Corp)) Elle ne peut s'arrêter, l'avenir l'attend et elle a hâte d'en voir la tourneur. Son esprit ne cesse de tourner, sans relâche. Rien ne peut l'arrêter, tout la met sur le piédestal qu'on lui porte depuis sa naissance. Elle brille parmi les étoiles, mais elle sait déjà Eileen, elle sait que son avenir est tracé, le but est d'en valoir la peine.
address : (( Mahon's Manor, Outside ))
présentation : présentation
availability : the princess is full
nbre de mots : Entre 800 et 2500 mots, plus souvent entre 800 et 1500. Je m'adapte sans aucun problème, je peux faire également des 350 mots. L'essentiel est d'avancer et de s'amuser !
code couleur : #9C0957
warning : violence, sexualité, grossesse, agression, illégalité, armes, mafia, violence conjugale (physique et morale), syndrome de stockholm, tromperie, hackage, TSA, maladie Huntington, meurtre, mort, vente d'arme ...
pronom irl : elle
pronom perso : elle
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() Re: l'horizon à l'envers ☾ ailisle Jeu 18 Aoû - 14:28
TRIGGER WARNING : Mort, mafia, maltraitance, maladie Huntington, enfants échangés...
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes particulièrement sensibles à ce sujet.


ailise mahonft. demi moore

âge — 64 ans. statut civil — veuve. occupation — conseillère de la mafia irlandaise. adresse — mahon's manor.
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Ailise Mahon, femme d'Oèn, ancien bras droit de son frère au sein de la mafia irlandaise est une femme de pouvoir. Mariée à 19 ans avec cet homme devenu l'homme de sa vie, elle est la mère de Cillian puis Eileen. Femme forte, intransigeante, dure et colérique, elle a toujours été droite dans ses bottes à savoir exactement où elle souhaitait aller. Sanguinaire, elle a plus que conscience des activités de sa famille, elle les nourrit. Le sang a déjà coulé sous ses mains, mais ce n'est pas son activité. Elle est la grâce et le savoir vivre, elle est un visage parfait aux yeux du monde alors que la noirceur teinte son visage. Si elle aime sincèrement ses enfants, elle n'a jamais su leur montrer autrement que par l'ordre et la peur. C'est avec Cillian qu'elle a le plus d'atomes, n'ayant jamais compris sa fille. Elle est celle qui a manigancé le mariage de sa fille avec Esras.
Seulement, depuis la mort de son époux en 2013, elle a fait une première poussée de la maladie d'Huntington. Elle en est à sa troisième et démontre donc certains signes plutôt fort de cette maladie. Ainsi, ses colères sont encore plus fortes et exacerbées, elle est atteinte de Chorée donc de mouvement involontaire, parfois brusques, rapides et saccadées, notamment au niveau du visage ce qui lui donne des tics étranges lorsque l'on voit la prestance de cette femme. Le reste de son corps effectue des mouvements lents et complexes. Elle doit s'y reprendre à deux fois pour dire certains mots et des personnes sont toujours à côté d'elle pour l'aider à se souvenir de certains détails...
Ailise a eu une enfance complexe et bien plus maltraitance que celle de ses enfants, d'un père maniaque et d'une mère tortionnaire, elle n'a jamais connu autre chose que la mafia et mourrait pour les Mahon qui sont pour elle, la famille l'ayant sauvé de ses parents, bourreaux.
— l'horizon à l'envers ; w/ @Sophie Harper
« Tu as été un monstre tout ce temps, je suis heureuse d’avoir pris pour elle, mais cela s’arrête là. Tu ne veux pas que je sois ta fille ? Alors actons cela en même temps que le reste. Je garde le nom et le titre en étant l’enfant élevé par Oèn, mais je n’ai plus de reconnaissance à te donner. Je pense que nous en serons heureuses toutes les deux ? » Les mots de la fille qu’elle a élevé tout ce temps raisonne encore dans son esprit aujourd’hui troublé. Fière, elle était restée sur sa ligne droite Ailise, pourtant, c’est une fissure qui s’était ouverte encore plus sur son cœur. Elle revoyait encore les après-midis où dehors, que la fraicheur de leur pays les atteigne ou non, ils passaient des heures ensembles, à discuter de sujets infinis, à apprendre à leurs enfants la bonne conduite, à jouer parfois. Elle se rappelle parfaitement ce sourire, celui de son époux qui s’amuser à voir leur petite fille de six ans argumenter bien mieux qu’eux un nouveau documentaire qu’elle avait pu lire. Le regard d’Eileen également, venu d’ailleurs et ne ressemblant à aucun des leurs, il était passionné et lorsqu’elle pouvait voir son père apparaitre après des heures ou des jours d’absence, elle venait sauter dans les bras de celui qui était alors son héros. Fille à son père, elle s’était contentée d’être là pour en faire une femme que la société accepterait, que la société vénèrerait. Elle souhaitait qu’à jamais ses enfants puissent s’en sortir, quoi qu’il arrive, quitte à être éternellement dure avec eux. Pourtant, cette façade, même à l’âge adulte, elle n’avait su l’ôter. Elle était Ailise Mahon après tout. Elle n’allait pas dorloter ses têtes d’ange uniquement par amour pour eux ? Pour eux, elle se devait donc d’être forte, indéfectible, non ? Après l’annonce à la famille, elle était partie droite, Eileen. Telle une reine dans sa propre court, suivi de son frère et son mari. Elle était folle de rage Ailise, et pourtant, elle ne pouvait qu’être fière de cette démarche, fière de ce qu’elle avait fait. Une femme forte qu’elle était devenue, même si elle ne l’avait fabriqué de toutes pièces, elle était sa création cette enfant, et rien ni personne ne pourrait lui enlever cela, même cette fichue maladie rongeant la moindre de ses cellules jour après jour. Surtout pas cette femme qu’elle était partie voir, celle lui ayant donné la vie. Elle s’était renseignée Ailise, contre la volonté de la princesse de l’ombre, mais elle ne lui répondait pas, pas à elle. Elle avait voulu connaitre, la famille de l’enfant qu’elle avait enfanté, autant qu’elle voulait connaitre ces personnes vers qui celle qu’elle avait élevé s’en allait doucement. Rien de ce qu’elle avait appris ne lui avait plu. Ou très peu. Ils avaient vécu en Irlande, au moins, elle connaissait ses terres, son enfant. Comme si elle avait été élevée par Oèn et elle, elle avait perdu son père, mais jamais elle ne pourrait connaitre le véritable, celui qui aurait su quoi faire aujourd’hui. Parce qu’elle était une guerrière Ailise, elle connaissait les stratégies pour la famille, pour vaincre le reste du monde, l’étendre aux quatre coins, mais lorsqu’il s’agissait des êtres humains, elle ne valait pas beaucoup mieux que l’enfant qu’elle avait élevé. Peut-être même pire, parce qu’elle n’en avait même pas l’intérêt. Alors que devait-elle faire dans cette situation ? Elle ne pouvait demander, elle était la conseillère, elle n’avait besoin de rien ni personne. Alors en apprenant que la chair de sa chair n’était devenue qu’une simple mère au foyer alors qu’au moins un avenir brillant d’avocate l’attendait, elle n’avait pas trainé. Qu’est-ce que cette femme avait fait à son bébé ? Alors comme il est possible de partir en guerre, comme il est d’usage dans le monde des affaires, dans son monde à elle, elle avait envoyé un courrier, demandant la présence de cette femme, cette Sophie Harper, au sein de leurs appartements pour pouvoir la connaitre, pour juger qui elle était et comment elles pouvaient faire pour la suite. Ou peut-être simplement reprendre les droits sur son enfant, droits que jamais elle n’avait eu la Harper, sur sa belle et unique petite Eileen (Julia). Mais celle qu’elle avait élevé n’était pas dans la balance non plus et elle savait avoir le dessus sur cette histoire, car jamais, elle ne partirait de cette famille. Elle leur était bien trop docile, bien trop loyale, elle leur devait trop pour vouloir aller dans une famille qui aurait fait d’elle moins de la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui, une de ses plus grandes réussites.

Assise sur un divan dans cette pièce ayant été réhabilité dix années auparavant par la volonté d’Oèn en son propre bureau personnel. Eileen ne venant jamais dans cette pièce depuis que ses fiançailles avec Esras y ont été faites détruisant par la même occasion son premier engagement pris quelques mois plutôt, elle savait qu’elles ne seront dérangées par personne. Verre de whisky dans la main, elle fixe le liquide doré d’un air vide. Droite, élégante, elle a l’allure de toujours, celle d’une femme puissante et de pouvoir, celle d’une femme à qui il ne fait pas bon de dire non, celle d’une femme qui pourrait détruire une vie par un claquement de doigt. Autour d’elle, les valets débutent une danse particulière et son regard se plisse. Un se positionne face à elle, comme s’il allait s’excuser d’être venu sur terre, pauvre petit ingrat, il devrait simplement être fier de travailler pour sa famille. « Madame Harper est arrivée, Madame. » Il s’éclipse et son cœur s’arrête à la marâtre. Dans un geste presque imperceptible, son regard se dirige vers Saoirse, la seule et unique qui l’accompagne au quotidien. Même personne qui s’avance pour venir chuchoter à son oreille avant même que la porte ne puisse s’ouvrir. « La mère biologique d’Eileen. » Affre d’une maladie qui la dévore, les oublie sont de plus en plus nombreux. Secret dévoilé qu’à un nombre restreint, elle ne peut, supporter, elle, reine des ténèbres, de vivre dans l’oubli, de ne pouvoir se souvenir alors qu’ils doivent encore compter sur elle, alors que jusqu’à sa mort, elle se devra d’être indispensable Ailise. La femme entre, devancée par une gouvernante. Femme à l’élégance sommaire, simple, sans plus. Si elle avait passé plus de temps à prendre soin d’elle-même que de trop d’enfants et des gâteaux, peut-être qu’elle pourrait défier une version d’elle. Elle voit toutefois dans ses traits, la lueur de son enfant et son visage se durcit à cette idée. Comment deux femmes si différentes pouvaient ressembler toutes deux à un même enfant ? Elle laisse la femme entrer, ne bougeant absolument pas, ne souhaitant se mettre immédiatement dans une situation qu’elle ne pourrait probablement pas maîtriser la Mahon. « Madame. » Elle tourne véritablement son visage vers la boulangère. Main tendue vers elle, elle aurait répondu à ce geste de société, si seulement son corps obéissait normalement. Non, c’est son visage qui s’applique, son nez se retroussant légèrement et ses yeux se fronçant alors qu’elle vient de la regarder de haut en bas la blonde. « Asseyez-vous, je vous en prie.» Tranchée comme toujours, elle a pourtant cette voix des affaires, celle qui a permis à un empire de s'étendre, celle qui a permis d’atteindre la maison blanche pendant que les hommes s’amusaient à simplement égorger de simples gens. Masquant ses incapacités, elle se fiche de passer pour une sorcière, n’était-ce pas ce qu’elle était déjà aux yeux de celle qu’elle avait élevé ? N’était-ce pas ce qu’elle était fièrement, finalement ? « Souhaitez-vous quelque chose à boire ? » Parce que la politesse, elle ne s’oublie pas, parce que les affaires, sont toujours traitées autour d’un verre et qu’elle ne peut déroger à cette règle qu’elle a inculqué à ses propres enfants, ou tout du moins, ceux qu’elle a élevé comme tel. A la réponse de Sophie, c’est Saoirse qui réagit dans une habitude souple et délicate. Doucement, elle se tourne vers la femme ayant élevé son bébé, jambes croisées et bras dessus pour tenir son équilibre, une main tenant son verre, aussi dangereux cela puisse être. « M…Merci d’avoir fait le déplacement. » Elle est dure dans son propos et pourtant si honnête dans ses paroles. Elle ne veut l’avouer Ailise, mais cette rencontre lui tient à cœur, et ses sorties du manoir sont de plus en plus rares, elle ne pouvait en prendre une pour venir à elle, encore moins avec les risques de la vision de cette femme sur elle. Les apparences, encore et toujours. Diction pourtant déjà complexe, elle en connait la raison, son rythme cardiaque répondant à l’adrénaline que le stress provoque à cet instant dans son système, renforçant des troubles déjà bien avancés. Pourtant, elle ne veut rien laisser paraitre et concentre ses esprits pour tenir face à cette maladie. « Je n’irais pas par qu…quatre chemins. Nous connaissons toutes les deux la raison de votre présence. Je voudrais savoir deux éléments dans un premier temps. » Elle marque un temps de pause, dirigeant l’entretien comme elle le fait toujours, ne pensant même pas que cette entrevue pourrait simplement être une discussion simple de deux femmes ayant été trompées par un système de soin trente-sept ans plus tôt. Ses yeux se mettent à cligner à deux reprises sans qu'elle ne puisse le contrôler, mais elle inspire et continue, essayant de ne pas s'énerver comme elle peut le faire si souvent lorsque cela se passe... « Depuis quand êtes-vous au courant et quelle est votre relation avec ma fille ? » La question de ce qu’elles font pour détruire l’hôpital qui les a humiliés se fera par la suite bien entendu, même si, avec ou sans cette femme, l’hôpital n’aura bientôt plus de quoi subvenir aux besoins de soins des habitants de son territoire…

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nbre de mots : 1000-1500
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() Re: l'horizon à l'envers ☾ ailisle Dim 30 Oct - 23:24


( l'horizon à l'envers )
Are we gonna make it? Is this gonna hurt? Oh, we can try to sedate it but that never works. I start to imagine a world where we don't collide. It's making me sick but we'll heal and the sun will rise. 11th august 2022 @Ailisle Mahon (personnage éphémère)



Les Harper et les Mahon, diamétralement opposés. Ce sont deux univers bien différents qu’ils ont offerts à leurs filles, deux univers qui n’auraient jamais dû converger si la maladie de la redoutée Mahon ne les avait poussé à faire des analyses. Alors que d’un côté il y avait la vie simple, la maison de banlieue, la famille nombreuses, les rires et les cris qui perçaient à travers les murs, l’écoute, la bienveillance, les échecs et les victoires, l’humilité, la chaleur, la possibilité d’être soi et l’amour, de l’autre il y avait l’opulence, le luxe, les faux-semblants auprès de la société, la maitrise des sentiments, la retenue, l’héritage, une place toute faite, le destin, les obligations, la vivacité d’esprit, la froideur et la redevance. Et c’est à travers ce second qu’elle s’engouffre actuellement, Sophie, n’ayant aucunement l’idée de cacher qui elle est au fond d’elle. Elle n’a pas peur des Mahon, non, et ce malgré tout ce que Eileen lui a révélé à leur propos et aux activités qui se trament dans leur société. Et c’est en tout état de cause qu’elle s’apprête à affronter la femme de glace que sa fille lui a décrit. Si Sophie et Eileen communiquent régulièrement, il n’empêche qu’elle a pensé qu’il serait préférable que la brune ne soit pas au courant de cette entrevue. Certainement aurait-elle tenté de dissuader sa mère retrouvée ou aurait-elle cherché à être présente pour maitriser leur rencontre. La Lennox-Baxter prend une dernière grande inspiration avant d’affronter le regard de la matriarche. Le choc est important, bien qu’elle s’y soit préparé. Il y a des parts de Julia en elle, des parts qu’elle souhaiterait retenir. Mais elle ne peut pas, car elle est bien la fille de la femme qui se tient en face d’elle. La dame refuse de lui serrer la main et Sophie ne peut s’empêcher de penser qu’elle la méprise déjà à travers son attitude. Elle a déjà été prise de haut, la pâtissière, mais jamais de la sorte. Elle met quelques secondes avant de laisser retomber la main tendue, déglutissant difficilement sa salive. « Asseyez-vous, je vous en prie. » lui indique-t-elle, alors la blonde s’exécute, retenant un ‘Espèce de snobinarde !’ en elle, prenant simplement position sur le canapé trop dur à son goût. Certainement ceux d’ici n’utilisent-ils pas souvent les fournitures qu’ils possèdent. C’est pire que ce qu’elle pensait, elle les déteste déjà bien plus qu’elle ne s’y était préparé. « Souhaitez-vous quelque chose à boire ? » Snobinarde, mais avec des principes bien ancrés. L’Américaine entrouvre les lèvres pour laisser sa commande d’Espresso s’échapper, et c’est bien évidemment la gouvernante, discrète postée plus loin dans la pièce, qui s’exécute. « M…Merci d’avoir fait le déplacement. » Le début de la phrase saccadée de la femme d’affaires ramène l’attention de la Harper à elle et ce n’est qu’alors qu’elle détaille la situation. Le verre que la femme tient difficilement dans sa main, et tous les efforts qu’elle s’oblige à mettre dans ce geste. Ailisle ne s’accorde décidément aucune faille. Elle a même l’impression qu’elle la remercie réellement que ce soit elle qui se soit déplacé, au sens propre du terme, comme si elle n’était plus capable de se mouvoir comme elle le souhaitait, alors elle acquiesce d'un léger signe de tête. Le cœur de la mère se tord à mesure que l’évidence se fait : elle ne pèse pas le moins du monde l’ampleur de cette maladie. « Je n’irais pas par qu…quatre chemins. Nous connaissons toutes les deux la raison de votre présence. Je voudrais savoir deux éléments dans un premier temps. » Sophie est impressionnée par tant de force et de ténacité mais garde en tête de ne pas se laisser berner et encore moins de s’effacer face à tant d’intimidation et de savoir-faire dans la manipulation. Elle a beau être malade, la Mahon n’en reste pas moins une femme intelligente et redoutable. « Depuis quand êtes-vous au courant et quelle est votre relation avec ma fille ? » lâche-t-elle, ferme et affirmant sa position, son territoire. Même de loin, elle ne pensait pas que ces questionnements seraient les premiers qui lui seraient posés, alors que ce sont bien d’autres tourments qui se déchainent à l’esprit de la mère de famille. Sophie attrape la tasse de café qu’on lui apporte sur un plateau d’argent et la garde entre ses doigts, cherchant de la chaleur quelque part. « À peu près en même temps que vous. » répond-t-elle alors qu’elle n’a aucune idée de quand Eileen est allée trouver les Mahon pour leur dévoiler le pot aux roses mais elle est certaine d’une chose, c’est qu’elle doit instinctivement protéger son poussin. Tout ce qu’elle sait, c’est que ça n’a pas vraiment été successif puisque Eileen a d’abord pris le temps de lui raconter son histoire, de lui expliquer comment fonctionne sa famille, et qu’elle lui a demandé de lui laisser le temps avant d’aller les trouver. Et si finalement c’est Ailisle qui est venue vers Sophie, c’est pour la simple et bonne raison que Julia a exprimé ne rien vouloir savoir de cette famille pour le moment. « Il me semble que Eileen s’est assurée de la véracité des preuves qu’elle avait rassemblées avant de vous le dire. » précise-t-elle, glissant astucieusement le fait que elle ait été la première au courant. Comme si les Harper partaient avec des points d’avance face aux Mahon. La boulangère porte le café à ses lèvres et souffle légèrement dessus avant d’en prendre une gorgée. « Excusez-moi mais la deuxième partie de votre question n’est pas claire. De laquelle parlez-vous ? » joue-t-elle ensuite, non sans être amère face au peu d’intérêt que Ailisle semble porter envers Julia. Vous savez que c’est votre fille, tout autant que Eileen, n’est-ce pas ?, se retient-elle d’ajouter, le venin en plus. Elle prend plaisir à soulever l’erreur auprès de celle qui a toujours tout contrôlé mais qui ne semble plus capable de tenir les rênes, désormais. Sous ses airs sûre d’elle, Sophie cache la montagne de questions qui se soulève, et parmi elles, le fait de se demander si Ailisle sera un jour capable d’accepter sa fille, celle qu’elle a mis au monde, sans qu’elle n’ait été façonnée par eux. Nouvelle gorgée de café. « J’ai moi aussi quelques questions. » intervient-elle, décidée à ne pas laisser l’autre femme mener la danse tout au long de cette discussion. « Est-ce que vous comptez la rencontrer un jour ? Julia. » demande-t-elle, de glace, alors que ça lui brûle les lèvres. Elle n’arrive pas à déceler si la sexagénaire est mal à l’aise ou si elle n’a aucune honte de camper sur ses positions et dénigrer celle à qui elle a donné la vie, mais elle va vite le découvrir, Sophie. « Est-ce que vous avez douté, ne serait-ce qu’une fois que Eileen ne soit pas votre fille biologique ? » ose-t-elle enfin, ne pouvant retenir des questions qui relèvent d’un autre ordre que de l’organisationnel ou de la gestion d’égo. Se pourrait-il que les deux femmes se retrouvent quelque part et parviennent à déculpabiliser ? Elle se prépare tout aussi bien à ne pas recevoir de réponse ni d’éclaircissement à ce sujet et se plonge un rien un peu plus dans le canapé à cette idée. Le regard de la vieille femme revient à celle qui se trouve en face d’elle et la question suivante est plus qu’évidente. Mais est-ce le moment de se pencher sur le sujet ? Après tout, la Mahon se gênerait-elle si les rôles étaient inversés ? Sophie s’arme de toute ses forces et vient poser clairement des mots sur des inquiétudes qui la rongent jours et nuits depuis un an. « Et à quel âge est-ce que les premiers symptômes se sont manifestés ? » C’est la mère qui s’inquiète pour une Julia qui porte la même maladie que sa mère biologique. Se doute-t-elle de cela ? Et si elle est au courant, s’en fait-elle pour elle, ne serait-ce qu’un peu ?

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faceclaim : l'horizon à l'envers ☾ ailisle 5ce2450707d2ec985b816efc6df264b8325f38da
age : (( thirty eight )) l'âge n'est qu'une illusion aux yeux de l'humanité, une valeur sans utilité, autre qu'un calcul permanent, l'imagination de possibilité liée à l'avancement des cellules d'un corps plus ou moins usé. Pour le commun des mortels, cela fait trente six ans qu'elle évolue dans ce monde, ce sont trente six bougies qu'elle soufflerait si elle souhaitait le fêter. A son regard, c'est un chiffre supplémentaire, un qui pourtant ne signifie qu'un facteur parmi tant d'autre afin d'évaluer où elle peut se situer dans sa vie. Les variables étant devenues trop nombreuses, le calcul est devenu non nécessaire, la fin n'étant pas pour elle, la pire des sorties... (16.10)
civil status : (( almost divorce )) poids ultime d'être née dans une famille où le choix ne revient qu'à un nombre limitée de personne. Son coeur n'a pas eu son mot à dire, sa raison n'a fait qu'écouter les ordres qu'on lui dictait. La bague au doigt depuis plus de quinze ans, enfermée dans un mariage qui lui donne toujours autant la nausée. Elle ne le déteste pas, mais ne l'aime pas, jamais. Parce que son coeur appartient à un autre, le premier à lui avoir promis cette bague, cet avenir dont elle ne peut rêver. Ce n'est pas ainsi, cela ne doit pas se passer de cette manière. Pourtant, face à cette faiblesse, cette possibilité d'un laissé aller unique, elle ne peut faire marche arrière, devant trouver la faille pour le retrouver, et un jour pouvoir être aux yeux du monde, sienne. Depuis peu, les choses ont changé, et si sa vie a de nouveau été boulversée, l'avancée est unique et inespérée, à nouveau, elle peut retrouver celui qu'elle a toujours aimé, tout en gardant encore la face pour les médias et le monde extérieur...
past time : (( Mahon Corp’s CEO )) un empire créé par celle qu'elle ne voudrait jamais décevoir. Un monde qui est aujourd'hui posé entre ses mains, montrant une confiance aveugle du démon lui-même. Elle a entre ses doigts, la visibilité, la création et le futur de cette famille qui compte bien trop dans son coeur. Inventions, stratégie, technique, logique, elle veille au grain à ce que jamais le nom ne soit tâché et que l'entreprise prospère pour toujours. Elle ne doit pas décevoir, et prend un malin plaisir à créer ce que jamais personne avant n'a pu penser que ce soit en terme d'armement ou d'ingénierie technologique.
address : ((1777, outside & 66, financial district)) la semaine en ville près du travail avec celui qui partage sa vie, alors que le reste du temps et quand elle le peut, ses pas raisonnes dans le manoir familial, lieu des Mahon, repère d'un clan et d'un univers différent. Batisse gigantesque aussi protéger que la maison blanche...
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age : (( twenty two )) Visage enfantin, corps de jeune adulte mais l'esprit d'un cinquantenaire. Elle ne compte pas, ne l'a jamais fait Eileen car l'âge ne veut rien dire, ne l'a raccroche à rien, jamais. Sauf peut être le nombre d'années passées à ses côtés, chiffre devant s'arrêter alors que celles à son compteur continues de tourner...
civil status : (( married )) elle a dit oui Eileen coeur embarqué, paillettes dans le regard, elle y a cru. Elle s'est laissée emporter dans cette vague de croyance qu'il a insuffler en elle. Pourtant, la réalité les a rattrapé, les a retrouvé pour violemment plaquer leurs genoux au sol. Le bonheur n'est pas un choix, pas chez eux, il n'est qu'une option et ce n'est pas celle à laquelle elle aura le droit. C'est pour un autre homme qu'elle a dévalé l'allée, un autre qui aujourd'hui peut poser légalement ses mains sur son corps qui ne demande qu'un autre souffle.
past time : (( chief engineer at Mahon Corp)) Elle ne peut s'arrêter, l'avenir l'attend et elle a hâte d'en voir la tourneur. Son esprit ne cesse de tourner, sans relâche. Rien ne peut l'arrêter, tout la met sur le piédestal qu'on lui porte depuis sa naissance. Elle brille parmi les étoiles, mais elle sait déjà Eileen, elle sait que son avenir est tracé, le but est d'en valoir la peine.
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warning : violence, sexualité, grossesse, agression, illégalité, armes, mafia, violence conjugale (physique et morale), syndrome de stockholm, tromperie, hackage, TSA, maladie Huntington, meurtre, mort, vente d'arme ...
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() Re: l'horizon à l'envers ☾ ailisle Jeu 3 Nov - 17:25
TRIGGER WARNING : Mort, mafia, maltraitance, maladie Huntington, enfants échangés...
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes particulièrement sensibles à ce sujet.


ailise mahonft. demi moore

âge — 64 ans. statut civil — veuve. occupation — conseillère de la mafia irlandaise. adresse — mahon's manor.
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Ailise Mahon, femme d'Oèn, ancien bras droit de son frère au sein de la mafia irlandaise est une femme de pouvoir. Mariée à 19 ans avec cet homme devenu l'homme de sa vie, elle est la mère de Cillian puis Eileen. Femme forte, intransigeante, dure et colérique, elle a toujours été droite dans ses bottes à savoir exactement où elle souhaitait aller. Sanguinaire, elle a plus que conscience des activités de sa famille, elle les nourrit. Le sang a déjà coulé sous ses mains, mais ce n'est pas son activité. Elle est la grâce et le savoir vivre, elle est un visage parfait aux yeux du monde alors que la noirceur teinte son visage. Si elle aime sincèrement ses enfants, elle n'a jamais su leur montrer autrement que par l'ordre et la peur. C'est avec Cillian qu'elle a le plus d'atomes, n'ayant jamais compris sa fille. Elle est celle qui a manigancé le mariage de sa fille avec Esras.
Seulement, depuis la mort de son époux en 2013, elle a fait une première poussée de la maladie d'Huntington. Elle en est à sa troisième et démontre donc certains signes plutôt fort de cette maladie. Ainsi, ses colères sont encore plus fortes et exacerbées, elle est atteinte de Chorée donc de mouvement involontaire, parfois brusques, rapides et saccadées, notamment au niveau du visage ce qui lui donne des tics étranges lorsque l'on voit la prestance de cette femme. Le reste de son corps effectue des mouvements lents et complexes. Elle doit s'y reprendre à deux fois pour dire certains mots et des personnes sont toujours à côté d'elle pour l'aider à se souvenir de certains détails...
Ailise a eu une enfance complexe et bien plus maltraitance que celle de ses enfants, d'un père maniaque et d'une mère tortionnaire, elle n'a jamais connu autre chose que la mafia et mourrait pour les Mahon qui sont pour elle, la famille l'ayant sauvé de ses parents, bourreaux.
— l'horizon à l'envers ; w/ @Sophie Harper
Être mère, c’est avoir la responsabilité de vies autres que la sienne, c’est devoir prendre soin d’un être pour le restant de sa vie, s’assurant de sa réussite, son confort, son bien-être, sa santé et le fait qu’il soit un membre utile à la société. Être mère, c’est s’inquiéter constamment pour les êtres que l’on a mis au monde, ceux que l’on a vu grandir et devenir les adultes qu’ils peuvent être. C’est porter la responsabilité de leurs actes et les effluves de leur mal. C’est être présente quoi qu’il arrive. Être mère, c’est veiller au quotidien et porter le poids d’une vie supplémentaire à chaque fois. C’est être fière et inquiète, c’est être dure pour leur bien, aller contre eux, pour qu’ils grandissent convenablement. Cette Sophie Harper, n’avait eu que cela à faire. Être mère. Seulement, la responsabilité qu’elle avait portée Ailise était bien différente. Elle n’était pas responsable que de leurs vies, elle n’avait pas qu’une inquiétude envers le bien-être de ses enfants. Non. Elle portait la responsabilité d’un clan, d’une unité entière. Ses enfants se devaient de répondre au même devoir, et porter à jamais le même poids sur les épaules. Il n’y avait pas la place à l’imaginaire, aux jérémiades et pansements dans leur éducation. Elle se devait d’être dure pour qu’ils soient prêts, quoi qu’il arrive. Cillian se devait d’être un guerrier qui ne pense que tactique et omet tous les sentiments, tandis qu’Eileen se devait de penser mieux que n’importe qui, car elle devrait prendre sa place à elle. Prendre du recul, observer, et pouvoir anticiper tous les possibles afin de prendre la meilleure solution possible pour la famille. Ses enfants n’avaient pas l’avenir de n’importe qui, elle se devait alors de faire en sorte de les endurcir. Malades, ils devaient se lever et passer une journée encore plus difficile que la normale. Blessés, ils devaient avancer sans faire ralentir un groupe. Elle n’a pas été douce et elle le sait. Ce n’était pas son objectif. Elle n’était pas là pour leur donner de la tendresse, des baisers et du soutien. Elle se devait de leur imposer un rythme, une rigueur, de l’ordre et un objectif. Tout le reste n’était que superflu, inutile. Non nécessaire à leur survie dans ce monde qui était le leur. Bien des fois, elle aurait souhaité, Ailise, revenir sur ses propos, prendre ses enfants dans ses bras pour les rassurer. Oèn pouvait jouer ce rôle, pas elle. La mère Harper avait pu prendre ses enfants tous les soirs dans ses bras, les rendre fragiles, doux et tendres, pas elle. La vie n’était pas si simple. Si elle devait passer pour le méchant de l’histoire, soit. Elle se fiche des idées de ce type, tant que sa famille a le pouvoir, tant qu’ils dominent ce milieu d’un autre monde, tant qu’ils sont prêts, quoi qu’il arrive. Elle avait pourtant échoué dans un sens et elle le savait. Eileen était de plus en plus loin de cette famille. Elle s’en dégage comme elle le peut. Toutefois, elle le sait, si jamais les Mahon ont besoin d’elle, elle reviendra sa fille, telle l’enfant prodige qu’elle est. Sa fille. Pas celle d’une étrangère qui n’a rien à voir avec leur milieu, qui ne peut même pas comprendre leurs vies, leurs problématiques et leurs manières de faire. Elle reste polie mais affirmée, autant qu’elle le peut la Mahon. Sa langue fourche, comme elle le fait de plus en plus. Ses muscles sont durs et difficiles à gérer, complexité d’un corps prisonnier d’un cerveau qui ne fonctionne plus comme il le devrait. Pourtant, elle tente de laisser le moins possible paraitre donnant un effet encore plus froid qu’à son habitude. Elle parle, et débute la conversation par des questions, une nécessité de connaître les réponses, réponses qu’elle n’aura pas par Eileen, elle le savait.

L’odeur du café de la femme s’insinue jusqu’à elle, agressant ses sens et sa patience. Les Américains et leur café, elle ne comprendra jamais cette manie et cette délectation pour un produit aussi brut que les graines noires et amers. Elle fait fi de tout cela, se concentrant sur la blonde face à elle, droite mais fermée sur sa tasse. « À peu près en même temps que vous. » Ses sourcils se lèvent face à cette non-réponse. Absurde, une date, un temps passé, voilà ce qu’elle demande. Pas un espace-temps pouvant être plus ou moins long en fonction de son interlocuteur. Clairement, la cheffe d’entreprise n’avait pas avoué dans la même journée aux Harper et à sa famille la nouvelle. Cillian et Esras étaient au courant en amont de l’annonce. Plus d’un mois d’intervalle, qu’en était-il véritablement pour cette famille qui ne lui était liée que par le sang ? Elle ne sait pas cette réponse, que des mois se sont écoulés entre les deux annonces et elle en connait les raisons, celles qui ont toujours guidés les actes de sa fille depuis qu’elle a rencontré ce garçon de cirque. Jamais elle n’aurait dû laisser ce lien se faire Ailise, jamais. « Il me semble que Eileen s’est assurée de la véracité des preuves qu’elle avait rassemblées avant de vous le dire. » Elle retient de lever ses yeux au ciel la Mahon face à des propos aussi pieux. Elle sourit, ironique et loin d’apprécier la précision. « Elle s’est assurée de la véracité de tout cela avant même de venir vous voir, ne tentez pas de lui trouver des excuses. » Elle sait parfaitement le faire seule la princesse de l’ombre, même face à sa propre mère. Jamais cette gamine ne serait venue donner un fait sans l’avoir prouver sous toutes les coutures, sans avoir prévu toutes les portes de sorties et les possibilités, sans savoir quoi en faire non plus. Elle avait quelque chose derrière la tête, et elle le savait l’irlandaise, elle n’en avait pas de doute. Parce qu’elle était bien meilleure qu’eux tous, développée dans un sens qu’ils n’avaient pas, même les plus doués, même elle Ailise. Non. Eileen était une enfant particulière, aux besoins particuliers, qui auraient probablement dépassée les Harper de bien des manières, notamment financier. « Excusez-moi mais la deuxième partie de votre question n’est pas claire. De laquelle parlez-vous ? » Elle sourit Ailise. Se croit-elle maligne ? Que croit-elle ? Elle a beau croire savoir, elle n’a aucune idée de la réalité de leur monde. Ne sait rien de ce qu’elle éprouve et pense. Elle déteste ce qu’elle représente cette boulangère. L’arrogance qu’elle perçoit d’elle, cette posture de supériorité qu’elle tente de prendre, ce sentiment d’être une meilleure mère probablement mais qui d’entre elle avait fait une femme forte et épanouie ? Elle ignore tout d’elle et ose juger. Parce qu’elle avait souhaité Ailise, connaitre son enfant. Inhumaine aux yeux de tous, elle n’était que mère face à cet évènement. Eileen lui avait refusé tout contact avec Julia tant que cela ne venait pas de la jeune femme, Caitriona, lui avait interdit toute approche tant qu’ils n’en savaient pas plus, tant qu’ils ne savaient pas comment cette demoiselle allait servir. Parce qu’une vie dans le clan se doit d’être utile, elle ne pouvait simplement être un poids. Tout était stratégie et elle était la pierre angulaire Ailise, elle ne peut donc déroger à la règle, ne peut prendre contact ou même s’inquiéter pour cette enfant qui n’est plus vraiment sienne depuis le jour où les bras de la femme face à elle l’ont récupéré, aimé et dorloté pour qu’elle devienne cette femme perdue et maitrisée par le reste du monde. Alors oui, elle avait tout mis de côté, l’envie de voir cette enfant qui représentait véritablement son amour avec Oèn, celle qui devait avoir les traits autant d’elle que de son père, probablement un caractère de feu caché sous une couche de complexes, une soif de pouvoir que l’on avait éteint à la force de bons sentiments. Elle détestait ne pouvoir la voir, mais savait que tout était pour le mieux, pour elle, pour la famille. Elle voyait également le regard d’Eileen lui disant fortement ‘elle aussi, tu comptes donc détruire sa vie ?’. Alors, elle parlait d’elle, Eileen, sa fille, celle dont elle connaissait les réactions, les faiblesses et les plus grandes forces, celle qu’elle avait vu devenir femme, celle qu’elle avait détruit de sa propre main plus d’une fois pour lui apprendre à se relever seule. Elle était sa fille, Julia n’était que sa biologie aussi difficile cela puisse être. « D’Eileen, je n’ai pas besoin de savoir le lien que vous avez avec les enfants que vous avez élevés. » Même si elle aimerait qu’il soit presque mauvais, que Julia vienne alors à elle, qu’elle demande à la connaitre, mais comment est-ce possible si leur interlocuteur est cette enfant qui hait celle qui lui a tout appris ? Sèche, froide, elle ne tente pas d’être agréable dans son propos, elle n’est pourtant pas non courtoise, sur un juste milieu, comme toujours. Elle n’a pas à être gentille, elle ne souhaite même pas l’être, elle n’a pas l’énergie pour le faire, même si cela pourrait parfois être agréable, notamment avec celle qui a mis sa vie à élever son propre enfant…

« J’ai moi aussi quelques questions. » Elle soupire sans que cela ne s’entende l’irlandaise, déjà las de cet échange mais lui fait geste de parler. Parce qu’elle ne peut le maitriser entièrement, parce qu’elle aurait souhaité avoir Oèn à ses côtés, et parce que même si elle ne l’avouera jamais, elle la met mal à l’aise Sophie. Elle a élevé son enfant et elle est en train de prendre sa fille. Elle n’est pas d’accord avec tout cela, mais ne peut rien faire pour une fois. Elle n’a pas d’angle d’attaque parce que même le clan la limite dans ses actions. Elle a horreur de se sentir coincée et d’autant plus depuis que son corps ne répond pas comme elle le souhaiterait. « Est-ce que vous comptez la rencontrer un jour ? Julia. » Elle est droite Ailise, ne montre rien de ce qu’elle ressent. Si elle voudrait répondre avec un léger ‘j’aimerais beaucoup’,  c’est un autre discours qui sort d’entre ses lèvres, contrôlé, maîtrisé, étudié, comme toujours. « Uniquement si cela est son souhait. » Point final. Question suivante. La rencontre se fera autrement par un autre membre du clan s'il y a un jour besoin de prise de contact, sauf si l'ordre est direct, elle n'ira pas Ailise. « Est-ce que vous avez douté, ne serait-ce qu’une fois que Eileen ne soit pas votre fille biologique ? » Elle sourit la reine de glace, un air glacial parcourant son regard. De quel droit ? Son regard se dirige vers Saoirse, qui comprend de suite qu’elle se doit de venir récupérer le verre entre les mains de sa maitresse, délicatement, sans forcer sur ses doigts douloureux, elle lui ôte l’objet de la main et se refait plus discrète que jamais alors que l’ambiance change. Le temps de la manigance, elle continue la Harper, venant sur la dernière question qui lui brûle les lèvres. «  Et à quel âge est-ce que les premiers symptômes se sont manifestés ? » Rire jaune qui s’échappe d’entre ses lèvres, froid et grisant. Voici donc, d’où viennent les questions sans tacts d’Eileen, voici ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas appris la retenue et les règles de société ? Seulement, l’inquiétude pour sa santé, n’est pas normale et elle avait appris à lire dans les questions des autres, et dans le regard de cette mère, ce n’était pas un signe de politesse mais bien de l’inquiétude, de l’amour qu’on pouvait lire. Elle avait donc probablement raison Eileen, même sans l’avoir éduqué, elle avait détruit la vie de sa fille sans rien avoir eu d’autres choses à faire que de lui donner la vie… « 54 ans, mais tout choc émotionnel peut déclencher le début de la maladie. » Les faits, c’est Eileen qui avait finalement appris à sa mère comment il était possible de les exposer directement et facilement, sans politique et parfois de manière bien plus douloureuse à assimiler de cette manière. Elle avait le temps mais les nouvelles étant nombreuses en ce moment, l’avait-elle réellement Julia, le temps ? « Julia est donc positive ? » La question est posée sur un timbre droit, ne montrant rien de ce qui pourrait véritablement la bouleverser, jamais. Pourtant, tout se noie dans le corps détruit de la femme de fer. Elle aurait dû écouter Cait. Elle aurait dû ne pas se croire plus forte que ce qu’elle est véritablement. Son visage dans un spasme incontrôlable émet brusquement un aller et retour, de droite à gauche comme un tic que l’on voudrait cacher. Réponse à toute la conversation qui prend sur ses émotions autant que ses nerfs. Toutefois, elle revient droite et reprend le contact avec le regard de la jeune femme qui s’occupe du moindre détails de sa vie, pour qu’elle retrouve le froid glacial du verre, trempant alors ses lèvres dans le liquide doré, pure récolte du pays dont elle est si fière. « Pour ce qui est de votre première question, que cherchez-vous à savoir ? On m’a conté de vous, une femme bienveillante et douce, je ne vois qu’une mère qui tente de montrer à une autre un échec qui n’en est pas un. Avez-vous un jour eu le doute que l’enfant que vous teniez dans vos bras n’était pas, biologiquement, le vôtre ? Est-ce que cela aurait changé quelque chose dans la manière de l’élever ? » Elle pourrait, elle serait debout Ailise, de toute sa hauteur, surplombant cette femme dans une colère noire. Plutôt, elle reste là, sur ce fauteuil, droit et fière, et n’haussant pas le ton d’un trait, dans une maîtrise effroyable de son corps, et ses sentiments. Le doute avait souvent été présent. Eileen lui ressemble, autant qu’au reste de la famille, mais pas le regard, pas l’esprit et cela n’est jamais arrivé dans cette famille sanguinaire. Dès son plus jeune âge, elle avait évoqué ses craintes à son mari, mais comment cela pouvait-il être possible. Mère sûre, père peut-être, non ? Si elle n’était pas leur, elle était la fautive Ailise, et elle savait pertinemment qu’aucune faute n’avait été commise dans son mariage. « Que voulez-vous véritablement savoir par cette question ? Ai-je été dure avec Eileen parce que je pensais qu’elle n’était pas la mienne ? De ce que vous voyez autour de vous, pensez-vous un seul instant qu’elle serait restée dans ce foyer ? » Question rhétorique bien entendu et qui aurait toutefois pu faire monter la colère d’Oèn et elle si seulement une personne avait pu émettre l’idée de faire sortir cette enfant quoi qu’elle puisse en dire aujourd’hui. Outre les yeux, personne n’aurait pu parier que cette enfant n’était pas sienne, et de plus en plus. Même morphologie, même physique, même mâchoire, chevelure identique, et le regard lorsque la colère fait rage en elles, mais surtout son esprit modulé au sien, seule différence : la fragilité d’Eileen se montrait bien plus facilement que la sienne, humaine, et avec l’intérêt de l’autre, elle s’était égarée l’enfant, à cause de ce Nielsen, encore et toujours. Seuls les tests prouvent qu’elle n’est pas son enfant, rien d’autre. « Que voulez-vous donc aller chercher ? Je vous en prie, vous êtes déjà venue sur ma santé, je pense ne plus rien avoir à cacher. » Dans le coin, Saoirse ouvre des yeux plus grands que jamais, ne croyant pas l’échange qui se passe devant elle, tandis que Ailise à l’air de s’offrir comme dans un livre ouvert. Elle lève un doigt autant qu’elle le peut et devient plus ferme. « Un point cependant, ma relation avec Eileen ne regarde que nous et je ne to…tolèrerais pas que vous veniez mettre votre nez là-dedans, comme je ne le ferais pas entre vous et Julia. » Si elles étaient au clair sur ce point, tout se passerait normalement bien. Tant qu’elle ne venait pas questionner la relation, les manières de faire ou bien même qu’elle ne tente pas de lui retirer sa princesse de glace, sans quoi, elle comprendrait que les Mahon, ne sont pas que surface et bijoux, Sophie et le regretterait bien vite. Alors elle avance ainsi, sachant pertinemment que Caitriona ne serait pas en accord avec tout cela, mais qui oserait même aller lui relater cet échange ? Personne.



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() Re: l'horizon à l'envers ☾ ailisle Lun 6 Fév - 20:04


( l'horizon à l'envers )
Are we gonna make it? Is this gonna hurt? Oh, we can try to sedate it but that never works. I start to imagine a world where we don't collide. It's making me sick but we'll heal and the sun will rise. 11th august 2022 @Ailisle Mahon (personnage éphémère)



TRIGGER WARNING : Mort, mafia, maltraitance, maladie Huntington, enfants échangés...
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes particulièrement sensibles à ce sujet.


L’inconfort. Ce mot prend tout son sens depuis que les pas de la Harper se sont avancés dans l’allée de la puissante famille des Mahon. Tout sur cette propriété et dans cette demeure donne cet effet d’intimidation instantané. Si elle se pensait en position de force, Sophie, parce qu’elle en sait plus sur cette famille qu’ils ne le pensent, elle se fait désormais petite. Surprise par la froideur et la force qui se dresse face à elle, elle ne peut que constater qu’elle n’est personne. Ce qu’elle n’oublie pas cependant, c’est qu’ils ne sont personne à ses yeux non-plus. Personne si ce ne sont les personnes qui ont pris soin de sa fille pendant qu’elle prenait soin de la leur. Eileen a très vite éteint les idéaux de la pâtissière. Elle qui se serait imaginé faire des barbecue en réunissant les deux familles pour échanger tous ensemble et évoluer tout en se contant les anecdotes de leurs vies respectives, elle se serait bien mis le doigt dans l’œil. Plus les minutes s’écoulent, plus elle regrette d’ailleurs, Sophie, de ne pas avoir mis Eileen dans la confidence de cette entrevue. Un débriefing avant la rencontre n’aurait pas été de refus, surtout si son but est de protéger son enfant. « Elle s’est assurée de la véracité de tout cela avant même de venir vous voir, ne tentez pas de lui trouver des excuses. » C’est certain, les serres d’aigle de la matriarche sont prêtes à la saisir pour en jouer avant de n’en faire qu’une bouchée. Sophie décide de faire face en attaquant pour ne pas se laisser prendre dans les méandres d’un jeu qui est au-dessus d’elle. Le masque de l’insolence sur ses traits, la Harper joue la carte de l’incompréhension. La provocation n’est pas même cachée. Ça lui sort par les pores de constater que cette femme ne pense même pas à Julia dans cette histoire. « D’Eileen, je n’ai pas besoin de savoir le lien que vous avez avec les enfants que vous avez élevés. » La Harper se redresse sur son siège pour ne pas se laisser écraser par les mots qui sortent de la bouche de la Mahon. ‘Diamétralement opposées’ ne cesse-t-elle de se répéter en serrant les dents. C’est donc le contrôle qu’elle cherche à avoir. Rien d’étonnant là-dedans. Alors Sophie se permet à nouveau d’intervenir pour replacer au centre de leurs intérêts ce qui doit l’être, à savoir leurs filles, à toutes les deux. Car elle ne tolérera pas plus longtemps un égoïsme certain qui ne se traduit en ne se souciant uniquement que de Eileen. « Uniquement si cela est son souhait. » répond-t-elle à la question d’une mère soucieuse. Elle sait pertinemment que ce n’est pas le souhait de Julia en ce moment. Bien trop secouée par ce qui lui arrive et sa vie qui a basculé en un claquement de doigts. Et pourtant, Ailisle n’a qu’un mot à dire. Un souhait à exprimer. Et elle irait trouver Julia pour avoir une discussion avec elle et tenter de la convaincre de laisser une chance à sa mère. Car elles ne peuvent pas toutes deux poursuivre leurs vies sans se rencontrer, n’est-ce pas ? « Aidez-moi à comprendre. Vous savez que vous avez une autre fille mais ne désirez la rencontrer que si elle se manifeste. » Elle ne peut retenir son jugement, Sophie. Impensable pour elle de ne pas aller à la rencontre de cet être. Si elle-même avait découvert d’une quelconque manière l’existence d’Eileen, elle aurait remué ciel et terre pour venir à sa rencontre. Quand bien même cela aurait été difficile. Et leurs filles sont adultes, elles peuvent comprendre ce besoin d’apprendre à connaitre l’autre sans que cela n’efface ce qu’elles ont vécu ou même la place qu’elles occupent dans leurs cœurs. Mais pour la Mahon, peut-on encore parler d’un cœur qui bat ? « Est-ce par respect pour elle ou parce que vous n’avez aucun intérêt pour sa personne ? » poursuit-elle, acerbe. Son esprit poursuit son questionnement en silence. Ou est-ce parce que c’est trop dangereux pour elle ? ou encore parce qu’elle serait une faiblesse dont les ennemis de cette famille pourraient se servir ? C’est parce qu’elle est encore capable de faire obstruction de cette partie que Sophie cherche à pousser Julia vers eux. Pourtant, aucune mère ne souhaiterait jeter son enfant dans la gueule de la meute. Eillen l’a pourtant prévenu. Tout ce que l’on dit d’eux est avéré. Tout ce qu’ils ont fait est vrai. Ils sont réellement dangereux. Elle se demande, pourtant, jusqu’om Ailisle est capable d’aller pour se cacher derrière la partie sombre de son nom.

La Mahon est redoutable, et il faut l’avouer, si elle n’était pas affaiblie par cette maladie, Sophie n’aurait pas tenu deux minutes en sa présence. Sa dernière question est d’ailleurs brutale et maladroite. Cela ne lui ressemble pas. Mais elle a le sentiment d’avoir raté un train et de ne pas pouvoir attendre le suivent. Forcée à grimper à bord de celui de passage en gare qui ne s’arrête pas sur les quais. Et ça lui coûte, à la Harper, de rester en retrait sans se montrer compatissante face au monstre de glace qui se dresse devant elle. En temps normal, humainement, elle se serait manifestée par un ‘laissez-moi faire’ pour lui venir en aide. Mais les seules personnes que la Mahon laisse faire à sa place sont ceux qui travaillent pour elle. Alors l’Américaine reste coincée sur son siège et assiste à la scène en silence. « 54 ans, mais tout choc émotionnel peut déclencher le début de la maladie. » Elle note précieusement cette information, Sophie, aussi petite soit-elle. Elle se demande si les derniers évènements : l’annonce de l’échange, sa séparation avec son mari, les problèmes de santé de son fils qui perdurent… n’ont pas possiblement accéléré les choses. Dans tous les cas, s’il était possible de retarder cette maladie, il est certain que les scientifiques se seraient déjà manifestés. « Julia est donc positive ? » demande Ailisle, ce qui ne manque pas de surprendre la pâtissière qui relève son regard vers l’hôte. « Est-ce que ça change quelque chose pour vous ? » répond-t-elle du tac au tac, toujours dans l’espoir de trouver quelque chose d’humain à l’intérieur de cette personne. Elle est désolée, Sophie, désolée qu’elles soient si différentes et ne puissent se comprendre. Cependant, elle ne manque pas de noter que l’info n’était pas en possession des Mahon. Est-ce parce que Eileen leur en a empêché ? Ou parce qu’ils n’ont réellement aucun intérêt pour celle qui, pourtant, aurait bien pu porter leur nom ? Peut-elle-même comprendre ne serait-ce qu’une partie de ce qui se joue au sein de cette famille ?

« Pour ce qui est de votre première question, que cherchez-vous à savoir ? On m’a conté de vous, une femme bienveillante et douce, je ne vois qu’une mère qui tente de montrer à une autre un échec qui n’en est pas un. Avez-vous un jour eu le doute que l’enfant que vous teniez dans vos bras n’était pas, biologiquement, le vôtre ? Est-ce que cela aurait changé quelque chose dans la manière de l’élever ? » Quand Sophie pense que Ailisle occulte une partie de ses questions, elle constate que c’est pour mieux y revenir ensuite, et elle aurait dû s’en douter. « Que voulez-vous véritablement savoir par cette question ? Ai-je été dure avec Eileen parce que je pensais qu’elle n’était pas la mienne ? De ce que vous voyez autour de vous, pensez-vous un seul instant qu’elle serait restée dans ce foyer ? » Cependant, la Mahon part dans des suppositions qui n’ont pas même traversées l’esprit de la vieille femme. Elle manque peut-être de tact dans ces échanges en ce moment, mais elle n’en est pas moins sournoise à ce point. Car elle ne cherche pas à montrer à l’autre mère qu’elle a fauté, mais bien qu’elles sont égales de ce point de vue de l’histoire. Mais elle ne peut pas simplement se laisser démonter, alors elle reprend des forces en attaquant. « Je dois avouer qu’il m’a effleuré l’esprit l’idée que vous ayez pu savoir mais que vous ayez volontairement gardé Eileen auprès de vous. Après tout, il aurait été bien trop difficile pour vous de forger une nouvelle Mahon à l’image de cette famille. » Le jugement est incisif. À nouveau. Non, ça ne lui ressemble pas. La femme qui se tient en face doit le sentir. Certainement en tirera-t-elle avantage lorsque l’occasion se présentera. Elle soupire, Sophie, d’ores et déjà fatiguée par l’énergie que cet échange lui prend. Elle termine sa tasse de café, désolée pour elle-même de s’être transformée en cette personne. « Que voulez-vous donc aller chercher ? Je vous en prie, vous êtes déjà venue sur ma santé, je pense ne plus rien avoir à cacher. » Ne comprend-t-elle donc pas ? Que son seul intérêt pour cette maladie est parce que leur fille en est atteinte et qu’un jour ou l’autre, elle aura à faire face au raz de marée que cela provoquera dans son corps. « Un point cependant, ma relation avec Eileen ne regarde que nous et je ne to…tolèrerais pas que vous veniez mettre votre nez là-dedans, comme je ne le ferais pas entre vous et Julia. » Elle lui parait tout juste humaine dans ses dernières interventions. Laissant paraitre la femme qu’elle est, ce qu’elle désire et ce qu’elle attend. L’ironie de Sophie est cependant touchée. « Je ne m’attendais pas à une telle requête alors que vous tentez de mettre votre nez dans la relation que j’ai avec Eileen. Mais sachez que je ne cherche pas à modifier quoi que ce soit entre vous et elle. » Elle remet l’église au milieu du village, ne supportant pas d’être accusée de quoi que ce soit. Ailisle se charge bien à elle seule d’éloigner la cheffe d’entreprise et Sophie n’a absolument rien à voir là-dedans. « À vrai dire, ce que je cherchais à travers cette question, c’était à savoir si nous étions pareilles de ce point de vue-là. Je n’y ai vu que du feu et n’ai jamais remis en question l’identité de Julia. Ça en a été d’autant plus troublant lorsque Eileen m’a raconté leurs chemins croisés. » reprend-t-elle. Elle partage mais ne s’attend plus à recevoir quoi que ce soit de la partie adverse. Si l’une est un livre ouvert, l’autre est une armoire scellée de bien des façons.

« Vous devez être déçue. De ce que Julia est devenue. » Sophie pose le constat. « Je le sais, parce que je le suis aussi de l’éducation que vous avez apportée à Eileen. Nous sommes à des milliers de kilomètres d’avoir la même vision des choses vous et moi. » C’est rien de le dire. La mère de famille secoue le tête, ne sachant plus trop dans quel ordre placer les choses. Pourquoi est-elle là au juste ? « Je me disais que nos filles seraient peut-être un terrain d’entente, mais je ne pense pas porter de conclusion hâtive en constatant que ce ne sera pas le cas. » Ce n'est pas elle qui a cherché à la rencontrer. Pas de cette manière, pas sans qu’elles n’aient pu en discuter avec leurs filles. Sophie n’est pas du genre à tout gérer à la place des autres et à imposer ses choix. « Je ne suis pas là pour remettre en question tout ce que vous avez pu faire. M’aider à comprendre serait un plus. Et je pense que Julia ne le sait pas encore, mais pouvoir discuter de cette maladie avec une personne qui la vit lui fera du bien… un jour. » Les yeux de la pâtissière deviennent humides. Car il s’agit là d’un sujet pour lequel elle ne sera d’aucune utilité auprès de sa fille. Elle ne sait pas ce que c’est. Elle ne sait pas ce que ça fait. Ne voit-elle pas que la maladie qui la ronge la rongera un jour, elle aussi ? « Puisque ma franchise vous a déjà choqué une fois, vous ne risquez pas plus de l’être cette fois. Ne profiteriez-vous pas d’avoir encore la force d’affronter ce qui vous arrive ? » Ce n’est pas de la provocation cette fois, ni un jugement, mais un coup de pouce, un de plus, pour qu’elle saisisse la perche qui lui est tendue. À partir du moment où la Mahon ne chercherait pas à attirer Julia dans les magouilles des Mahon, elle n’a aucune raison à se mettre en travers des deux femmes. « Je m’en fous, moi, vous n’êtes personne à mes yeux sinon celle qui a pris soin de mon enfant à ma place durant toutes ces années, comme je l’ai fait avec la vôtre. Mais pour elle, vous êtes quelqu’un. » Si cette femme possède uns conscience, peut-être se réveillera-t-elle à présent. Si non, la Mahon ne se gênera pas de recentrer le sujet sur la raison de sa convocation, à savoir la maitrise des éléments qu’elle n’a pu contrôler jusqu’à présent. À savoir Eileen.

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