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 yesterday, love was such an easy game to play (livion)

ABOUT TIME. :: 

san francisco, ca

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mission district

Livio Rhodes
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Livio Rhodes
grow old with me
posts : 1385
pseudo : silver
id card : harry styles (silver)
faceclaim : yesterday, love was such an easy game to play (livion) D9f00fee81469373c8d3dcd1d17301755082aae2
age : (trente-deux ans) ; né le 1er février 1991, sous les flocons de neige d'une capitale anglaise encore endormie.
civil status : (amoureux) fou d'un homme qui ne peut pas l’aimer sans conséquences, d’un homme sans cesse rappelé à l’ordre par l’emblème des Hells Angels cousu à l’arrière de sa veste.
past time : (professeur au conservatoire) ; forcé de quitter la boutique de vinyles dans laquelle il travaillait depuis quelques années, il enseigne aujourd'hui au Conservatoire de San Francisco. Quand ses doigts glissent sur les touches de son piano, ou frottent les cordes de son violon, Livio sait que les planètes sont alignées : il est exactement là où il doit être.
address : (27 mission district, san francisco) ;
yesterday, love was such an easy game to play (livion) Ffad6dce3af88f663d2e3ea61a1a3a25f8ea1b4d
id card : aidan gallagher
faceclaim : yesterday, love was such an easy game to play (livion) Zea7_DBFXIedGM21BoGEJgw7elzEeK5ZBN
age : (quinze ans) ; il croque la vie à pleines dents, le gamin solaire, il découvre les mille trésors de son existence, & n’aspire qu’à devenir la plus belle version de lui-même.
civil status : (célibataire)
past time : (étudiant)
address : (london)
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
availability : open
nbre de mots : 600-1000
warning : violence verbale, physique,...
pronom irl : elle
pronom perso : il
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() yesterday, love was such an easy game to play (livion) Sam 10 Sep - 23:33
yesterday, love was such an easy game to play

(août 2022)


TRIGGER WARNING :
/ ! \ violences verbales, violences physiques, homophobie / ! \
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes sensibles à ces sujets.


(outfit) Pendant plusieurs mois, Newton & Livio ont brillé plus intensément que toutes les étoiles du ciel.
Comme deux comètes, libres, insouciantes & insolentes, ils se sont approchés du Soleil.
& ont fini par se brûler les ailes.
Comme deux comètes, ils ont eu un début & une fin.
Éjectés tous les deux du système solaire par leur propre force de gravitation, ils se sont écrasés au sol.
Face contre Terre.
& les étoiles ont repris leurs droits, se sont mises -de nouveau- à briller plus fort qu’eux.

En équilibre sur son skateboard, Livio transperce les artères poussiéreuses de la ville. Exalté par cette impression de liberté infinie, il slalome entre les badauds qui s'agacent parfois de sa rapidité ou de sa présence sur les trottoirs. Mais, aussi léger qu'un nuage, le brun ne pense qu'à la soirée qui se profile ; une nouvelle parenthèse enchantée entre lui & l'homme de sa vie : peut-être devant un film qu'ils auront choisi tous les deux -deux assiettes de mac & cheese posées sur leurs genoux-, ou devant une partie de Mario Kart ; peut-être devant une partition improvisée de piano, ou enchevêtrés sous les draps. Peut-être tout à la fois.
Ou rien de tout cela.
Le vent dans les boucles de ses cheveux -que son bonnet ne couvre pas-, Livio serpente ainsi dans ces rues qu'il connait par cœur. Au loin, il aperçoit la façade d'une confiserie. Avec ses néons de toutes les couleurs & ses mascottes en peluche postées devant la porte, la bâtisse attire inévitablement le regard des enfants. & si Livio n'est est pas forcément friand de bonbons, il sait que Newton pourrait en manger sans jamais arriver à satiété. Un large sourire sur son visage, il accélère son avancée, s’élance en poussant puissamment sur sa jambe motrice & s'enthousiasme à l'idée de choisir les sucreries préférées de son chéri.
Néanmoins, en une fraction de seconde, le musicien percute violemment le macadam.
Face contre Terre.
Le souffle bloqué dans sa gorge, une douleur lancinante au niveau de son estomac & les mains écorchées, il se recroqueville sur lui-même sans avoir compris ni réalisé ce qui venait de se passer.

- Relève-toi, croit-il entendre.

Livio tourne son visage devenu livide sous la violence du choc.
Une silhouette se découpe dans le clair-obscur de ce début de soirée. Une silhouette suffisamment massive pour l’impressionner. Une silhouette menaçante & ombrageuse. Une silhouette qu’il est certain de n’avoir jamais vu, & de ne pas reconnaître.
Sa paume sur le sol, le musicien relève laborieusement son buste. Devant lui, un homme sans âge avec un blouson de cuir sur les épaules. Celui-ci se masse le poing, alertant Livio sur la manière délirante dont sa course a été interrompue. Visiblement, ce type l’a repéré de loin & n’a rien trouvé de mieux pour stopper son ascension que cet uppercut d’une fureur inouïe droit dans sa cage thoracique.

Son agresseur se penche, récupère son skate & le fracasse si brutalement contre le lampadaire d’à côté que la planche se morcelle dans un craquement sinistre -qui le ramène inexorablement plusieurs mois en arrière, lorsque River lui a rendu visite & a brisé l’un des vinyles proposés à la vente.

- Je t’ai dit de te relever, sale tafiole.

Des sueurs glacées dégringolant le long de l'échine, Livio force sur ses bras ainsi que sur ses cuisses pour se remettre debout. Une paume plaquée contre son estomac, il plante ses yeux de jade dans ceux de celui qui le surpasse d'une tête, puis serre ses dents. De colère d'abord, d'effroi ensuite : quand il réalise qu'il s'agit très probablement d'une attaque homophobe. L'homme contracte aussi sa mâchoire lorsqu'il réduit la distance entre eux, plisse son nez dans une moue de dégoût & s'empare brusquement du bonnet de Livio, qu'il balance sous les roues d'une voiture comme on se débarrasse d'un déchet.

- Je suis debout, gronde-t-il. & la tafiole t'emmerde.

La montée de son accès de violence interrompue par des rires gras & caverneux retentissant de l'autre côté de la rue, le type desserre son poing & se contente d'empoigner sauvagement les cheveux de Livio. Celui-ci gronde, tente de résister malgré les vagues de souffrance qui déferlent douloureusement dans son estomac, jusqu'à travers ses côtes. Mais c'est sans compter la puissance de cet homme, poussé par un instinct bestial surhumain, qui le traine vers ce groupe de motards dont l’emblème dans le dos achève de terrasser Livio.
Des Hells Angels. Beaucoup de Hells Angels, postés devant un bar duquel ils semblent sortir -certains plus éméchés que d'autres. Tout d’un coup, le musicien est sûr d’une chose : il ne rentrera pas chez lui en un seul morceau. Les questions tournent en boucle dans sa tête néanmoins : que lui veulent-ils ? à quel moment lui & Newton ont-ils été surpris ? ont-ils d’ailleurs réellement été surpris ? où est Newton ? lui ont-ils déjà fait du mal ? La bouche entrouverte sur ses questions sans réponses, Rhodes cherche son amant du regard, fouille parmi les flammes de l’enfer.
Il n’est pas là.

- Où est…, débute son agresseur. Ah, te voilà enfin, Wilder, ricane-t-il, en le voyant franchir le seuil du pub. T’as vu qui j’ai rencontré en chemin ? Corrige-moi si je me trompe : ça serait pas ta petite sal*pe ?

Ses iris aux couleurs de l’émeraude se posent sur l’amour de sa vie. Celui-ci, sûrement en train de lui composer un message pour le prévenir de son arrivée prochaine, relève sa tête de son téléphone. & tous les deux s’observent, la peur distillée dans chacune de leurs cellules. Le musicien s’accroche à l’évidence selon laquelle Newton ne manque jamais de solutions pour les sortir d’une impasse, quelle qu’elles soient. Il s’accroche à l’espoir stupide qu’il ne leur arrivera rien, ni à l’un ni à l’autre. Il s’accroche à lui tout entier & s’efforce de lui dire, en un simple regard, qu’il est désolé & qu’il l’aime plus que tout au monde.
& tout ça, malgré la peur qui enserre sournoisement son âme & tétanise chacun de ses muscles. Tout ça, malgré la douleur aiguë qui lui vrille le diaphragme.

- Alors ? Tu ne fais pas les présentations ? renchérit le Hells Angel, en bloquant les poignets de Livio dans son dos.

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Newton Wilder
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Newton Wilder
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age : (36 ans, né le 26 juin 1987) La trentaine dépassée mais les souvenirs d'une enfance détruite encore vifs dans sa mémoire. Pour taire son chagrin, il vole dans les airs, Peter Pan libre rêvant de pouvoir réinventer sa vie.
civil status : (fiancé) Qui l'eût cru ? Lui-même croyait se trouver dans l'un de ses rêves lorsque, poussé par l'adrénaline du Nouvel An, il a posé un genou à terre pour demander la main de Livio. Les jours qui ont suivi cette irréelle demande l'ont pourtant conforté dans sa décision : il veut passer le restant de son existance aux côtés de l'homme qu'il aime, peu importe les dangers que cela peut lui faire courrir encore aujourd'hui.
past time : (membre des hells angels, co-gérant d'une salle de boxe & dealer) Ceux qu'il considère comme sa famille sont pourtant la prison qui le retient captif. Fidèle aux lettres brodées au dos de sa veste, il est contraint de continuer à vendre du bonheur sous différentes formes aux âmes perdues de San Francisco. C'est pourtant dans une salle d'entraînement de boxe qu'il parvient à réellement s'épanouir, ce depuis que le fondateur et gérant principal lui a demandé de le seconder.
address : (27 Mission District) Ils ont fini par emménager ensemble, balayant les préjugés et les dangers. Ils partagent un appartement, simple mais qui permet à leur amour de s'épanouir davantage.
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age : (21 ans) Trois ans qu'il a fui la ville qui l'a vu naître pour traverser le pays à la recherche d'une liberté qu'il n'atteindra certainement jamais. Il est libre comme l'air, le Peter Pan aux ailes brisées, mais pourtant prisonnier de son passé, incapable de s'en défaire.
civil status : (célibataire) Il ne veut pas perdre son temps avec des histoires de cœur et se contente d'enchaîner les histoires sans importance. Charmeur, il n'hésite pas à hypnotiser les jeunes femmes pour une nuit -et les jeunes hommes, en prenant garde à se montrer discret-, sans les rappeler le lendemain.
past time : (membre des Outlaws de Chicago & dealer) Quand les Outlaws lui ont proposé de rejoindre leurs rangs, il n’a pas hésité longtemps. Une famille de substitution lui offrant protection et fidélité en échange de ses talents dans la vente de produits illicites. Il mène une vie toujours plus dangereuse dans laquelle il croit pourtant trouver un équilibre.
address : (Chicago) La ville des vents l'a accueilli alors qu'il fuyait l'ouest qui la vu grandir. Sans un sous, elle l'a laissé poser ses bagages et se construire une nouvelle vie, un nouveau départ. Il ne se doute pourtant pas encore qu'elle sera la ville qui manquera de le mener à sa perte.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
availability : rps en coursblodwyn (mai 2021) ; livio (août 2021) ; livio (février 2022) ; numa (avril 2022) ; livio (juillet 2022)
rps terminéslivio (avril 2020)

nbre de mots : 700 - 1500
code couleur : #CB9527
warning : maltraitance sur mineur, violence physique et morale, homophobie, suicide, drogue, comportements à risque
pronom irl : elle
pronom perso : il
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() Re: yesterday, love was such an easy game to play (livion) Lun 12 Sep - 23:32

( yesterday, love was such
an easy game to play )
« Yesterday, all my trouble seemed so far away. Now it looks as though they're here to stay. (…) Yesterday, love was such an easy game to play. Now I need a place to hide away.  » (song) août 2022, (mission district) @livio rhodes


TRIGGER WARNING : violences verbales et physique, homophobie
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes sensibles à ces sujets.

(outfit) Il brille, Newton. Si fort que cela en devient aveuglant. Aussi lumineux que Sirius, aussi resplendissant que le Soleil, son humeur n'est ponctuée que par des sourires par milliers et des éclats de rire en cascade depuis quelques temps. Sa mauvaise humeur a été balayée du cocon d'amour dans lequel il évolue, chrysalide fragile protégée par la tendresse incommensurable de Livio. Depuis plusieurs mois, leur équilibre fragile s'est solidifié. Les langues se sont déliées et les portes se sont ouvertes sur son passé cauchemardesque, laissant ainsi l'Anglais vagabonder dans ses souvenirs traumatiques comme le ferait un marchand de sable aux pouvoirs de magicien. Il a alors semé des millions d'étoiles scintillantes dans son âme brisée, colmatant à l'aide de promesses d'amour éternel les fissures sanguinolentes d'un cœur ayant trop souffert. Promesses auxquelles l'ange des ténèbres s'est accroché de toutes ses forces pour sortir sa tête des eaux tumultueuses. Et cette confiance qu'il a placée en Livio n'a fait que rapprocher davantage leurs âmes. Ces dernières ont définitivement scellé leur destin l'un à l'autre et c'est sur un chemin serein et débordant d'amour que les deux amants avancent, main dans la main. Ainsi, Newton évolue parmi les planètes et les constellations, Petit Prince en quête d'un avenir meilleur. Il irradie de bonheur, le biker, et il n'est pas rare qu'il se fasse chambrer par ses frères d'armes pour son inhabituelle joie de vivre. Ses acolytes, il les observe d’ailleurs silencieusement entre deux gorgées de bière, un sourire frôlant la niaiserie sur les lèvres. Il regarde ces visages plus ou moins connus. Certains l'accompagnent et le couvent depuis son arrivée chez les Hells Angels il y a de ça plusieurs années. D'autres sont arrivés plus récemment et ne sont encore que de quasi inconnus dont il se sent inexorablement proche, rapprochés par cet emblème au sourire carnassier dessiné dans leur dos. Il y en a aussi dont il essaie de se tenir à distance, éloigné d'eux par une idéologie meurtrière qu'il ne cautionne pas. Ceux-ci ne feraient qu'une bouchée de sa frêle personne s'ils connaissaient l'intensité des sentiments que le blond ressent pour un autre homme. Alors il leur sourit poliment et évite de rester trop longtemps dans leurs pattes. Ce soir-là, ils sont pourtant tous mélangés dans ce pub où résonnent les rires caverneux des motards rassemblés. Celui plus léger du Peter Pan des ténèbres ricoche contre les murs de bon cœur lorsqu'on lui raconte une blague ou que deux autres se lancent dans le défi de descendre leur pinte le plus rapidement possible. Régulièrement, il regarde son téléphone qui s'allume sur le prénom de Livio avec lequel il ne cesse d'échanger des messages pour tempérer son impatience. Il doit le rejoindre un peu plus tard dans la soirée, lorsque lui et les autres bikers quitteront les lieux pour rentrer chez eux. Et, s'il se sent planer dans une balance parfaite au milieu des effluves de bières et des voix graves de ses frères d'armes, il vibre au rythme d'une hâte qu'il s'efforce de dissimuler. Il compte les minutes qui le séparent de l'homme de sa vie, profitant de l'instant de partage qui l'unit aux siens. Il se sent léger et à sa place. Que pourrait-il demander de plus ? Il est entouré de ceux qu'il considère comme sa famille et s'apprête à bientôt rejoindre celui qui, par un simple sourire, parvient à faire s'envoler son cœur. Dans une pensée silencieuse débordante de reconnaissance, il cache son visage derrière sa pinte et avale une longue gorgée de bière, manquant de s'étouffer de rire en entendant une exclamation humoristique chez l'un des Hells Angels installé à la même table que lui. Les minutes s'écoulent, guillerettes, et les litres d'ale caressent les gosiers insatiables. Vient pourtant le moment où les membres du clan réunis se décident à quitter le pub. Les premiers sortent, laissant derrière eux l'écho de leurs voix s'estomper à mesure qu'ils s'éloignent. Newton quant à lui prend son temps et reste attablé avec quelques-uns afin de terminer sans précipitation les dernières lampées de sa chope. Une fois son verre vide, il se lève et passe son blouson sur ses épaules avant de glisser son casque autour de son bras. Tout en continuant d'échanger avec ses amis, il coince une cigarette entre ses lèvres et attrape son téléphone afin de commencer à écrire un ultime message à son amoureux pour l'avertir de son départ. Lorsqu'il sort du bar, l'excitation de ses frères d'armes est palpable, mais il est trop absorbé par ses doigts qui tapent sur son écran pour s'en préoccuper. Jusqu'à ce qu'une voix le hèle et l'incite à relever la tête.

« Ah, te voilà enfin, Wilder. » Il reconnaît sans aucun mal le timbre sombre de Chuck, cet homme qu'il est censé considérer comme un frère et un allié mais qui l'a poignardé, dans tous les sens du terme. Comme à chaque fois qu'il l'entend parler, il sent la cicatrice contre son abdomen se réchauffer, comme un avertissement le conjurant de se méfier de ce serpent. C'est donc les sourcils froncés qu'il se tourne afin de lui répondre d'une voix sèche. « Qu'est-ce que tu v... », commence-t-il avant de s'interrompre net lorsque ses yeux croisent ces deux opales qu'il connaît par cœur pour s'y plonger inlassablement jour après jour. « T’as vu qui j’ai rencontré en chemin ? Corrige-moi si je me trompe : ce serait pas ta petite sal*pe ? » Son sang ne fait qu'un jour et il manque d'en lâcher la cigarette éteinte toujours coincée entre ses lèvres. Livio est retenu prisonnier entre les mains du Hells Angels, et la lueur d'effroi qui crépite dans ses iris le fige sur place. Que fait-il ici ? Pourquoi Chuck a-t-il ses doigts meurtriers serrés autour de l'homme qu'il aime ? Aussitôt que cette image d'horreur frappe ses rétines, il est secoué par l'envie viscérale de dégainer l'arme glissée à l'arrière de son pantalon pour planter une balle entre les deux yeux de son ennemi. Mais tous les regards des anges de l’enfer présents sont braqués sur eux. Il n'a donc pas la moindre chance de sauver Livio de cette situation par la violence. Il ravale donc sa colère meurtrière et s'efforce de garder un visage parfaitement impassible. Si un seul des muscles de son visage se contracte, il risque de se vendre devant son clan. Alors il revêt son magnifique masque de fer habituel, celui qu’il a pris tant de temps à abaisser face à Livio mais qui, il espère, les sortira de cette impasse. Ses yeux, rivés dans ceux de son âme sœur, transmettent pourtant des messages que seul lui saura décoder : des messages d’espoir et de promesse comme quoi il ne laissera personne lui faire du mal. « Alors ? Tu ne fais pas les présentations ? » Avec un effort surhumain, il parvient à détacher ses prunelles du visage de son amant pour les poser sur son agresseur. Dans un air indifférent mimé à la perfection, il hausse les épaules dans une attitude lasse et enlève sa cigarette d’entre ses lèvres après avoir ranger son téléphone dans la poche arrière de son jean. « Quelles présentations ? Qu’est-ce qui te fait croire que je connais ce type ? », le questionne-t-il à son tour en indiquant Livio de sa main tenant le bâton de nicotine. Dans son esprit, ses neurones tournent à plein régime, à la recherche d’un plan qui lui permettra de sortir le brun des griffes du Hells Angels. La seule solution qui lui semble applicable dans l’urgence est celle de feindre l’ignorance, faire comme s’il ne partageait pas le lit de Livio chaque nuit, comme s’il ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Il craint cependant que cela ne soit pas suffisant et se décide tout de même à inciter son soi-disant frère d’armes à abandonner toute tentative de lui faire du mal. « Ça t’amuse vraiment de martyriser les gens qui ne t’ont rien demandé, hein ? Laisse-le partir. », continue-t-il cette fois-ci en fronçant les sourcils dans le but de montrer à quel point sa demande est sérieuse. Dans sa poitrine, son cœur bat aussi rapidement qu’un archet frotterait sur les cordes d’un violon au rythme de L’été de Vivaldi. Si fort, si rapide qu’il en ressent chaque vibration jusque dans sa gorge, au point d’avoir envie de vomir. Le temps d’une seconde, il craint avoir laissé passer une once d’émotion sur son visage, car Chuck se pare d’un sourire démoniaque qui manque de le faire frémir d’angoisse. « T’as l’air tendu. Qu’est-ce qu’il se passe ? T’as peur pour ses jolis yeux ? » La panique s’installe dans ses entrailles. Vicieuse, elle se faufile dans son ventre comme le ferait un poison et vient doper son myocarde déjà affolé. Dans son esprit, tout se bouscule et il essaie en vain de trouver la sortie du labyrinthe tortueux dans lequel il s’avance à mesure que les secondes s’écoulent. Silencieux et maîtrisant à la perfection l’impassibilité de son visage, il fait glisser lentement ses pupilles jusqu’à Livio. Les mains dans le dos, tout en lui trahit l’angoisse qui le tétanise. Il aimerait briser la distance qui les sépare, l’envelopper de ses ailes aussi noires que la nuit pour le protéger de toute la violence et de toutes les atrocités de son monde. Ces horreurs que son amoureux n’a jamais demandé à vivre. Cet enfer dans lequel il est en train de chuter, par sa faute. La nausée le prend subitement face à tant de cruauté, mais il déglutit naturellement pour chasser la bile s’accumulant désagréablement dans sa trachée avant de porter à nouveau son attention sur Chuck. « Fais ce que tu veux, j’me casse. » Prononcer ces quelques mots, feindre l’indifférence lui coûtent une énergie folle. Sans un mot de plus, et dans l’espoir que son jeu d’acteur berne parfaitement l’ange des enfers, il tourne les talons et reporte sa cigarette à ses lèvres avant de l’allumer avec une précipitation retenue. « Pas si vite, Wilder. » La voix de son opposant lui glace le sang, si bien qu’il s’arrête net après seulement trois pas faits pour s’éloigner de la scène. Dos au reste du clan, il s’autorise une expression crispée. Il sert les dents et ferme les yeux, maudissant Chuck de pouvoir se montrer parfois si intelligent malgré son crétinisme et sa simplicité d’esprit habituels. Lentement, il attrape sa cigarette pour la dégager d’entre ses lèvres et, tout en tournant la tête, il expire un nuage grisâtre entre ses lippes pincées. « Tu vas vraiment le laisser comme ça, à ma merci ? Sans même essayer de le défendre ? », lui demande l’autre en attrapant violemment les cheveux à l’arrière de la tête de Livio, rapprochant sa joue de la sienne dans une moue faussement abattue. À l’intérieur de Newton, c’est une guerre sauvage qui explose. Il sent ses entrailles se tordre dans une rage sans nom, et il doit rassembler toutes les forces qu’il possède pour ne pas y céder et tuer son "frère" d’armes de ses propres mains. Cette fois, il se retient de plonger ses yeux dans ceux de l’Anglais, car il sait qu’il signera là sa perte et qu’il sera alors incapable de retenir toute la fureur qui le consume de l’intérieur. « Si ça t’amuse de t’en prendre à plus faible que toi, vas-y. Moi, j’ai un minimum d’honneur, et je ne vais pas rester là, à te regarder prouver que t’es un gros dur en agressant une pauvre tapette qui passait par là. » Ces syllabes sont semblables à des bris de verre remontant sa gorge. Insulter Livio -et de manière détournée, s’insulter lui-même- le brise au plus profond de son âme. Mais il s’efforce d’entrer dans le jeu imposé par Chuck, de suivre la danse et de porter la casquette du Hells Angels homophobe que la plupart des hommes du clan présents s’attendent à le voir arborer fièrement. Ses mots semblent cependant déplaire à l’agresseur de la soirée, étant donné que sa mine se contracte dans une expression enragée. « Tu vas voir ce que j’en fais de ton honneur. », lui répond-il sur un ton menaçant qui fait se hérisser les poils dans la nuque du blond. Avant qu’il n’ait le temps de regretter son coup de poker, il assiste, impuissant, à la violence avec laquelle l’ange des enfers bouscule Livio en avant, ceci avant de lui briser les reins d’un coup de pied agressif qui le fait chuter au sol. Un geignement s’échappe de la victime et Newton voit rouge. « Frappe-le. » Il a l’impression de mourir sous le poids des mots prononcés. Ses prunelles ne lâchant plus le corps de son amant qui essaie de se relever péniblement sous les rires de la poignée de Hells Angels amusés par la situation, il serre les dents au point de s’en faire mal à la mâchoire. Il est tellement abattu par l’ordre qu’on vient de lui adresser qu’il craint de s’écrouler à son tour. À l’intérieur de lui, une tempête dévastatrice fait trembler chaque tissu de ses muscles, chaque articulation de son ossature, chaque atome de son âme. Mais son instinct de survie camoufle sa panique derrière un mur de tranquillité qui s’effrite à chaque grain de sable qui s’écoule dans le sablier du temps.  « Tu ne le connais pas ? Alors, vas-y, frappe-le. », répète l’homme face à lui en croisant les bras, son regard noir ne lâchant plus le Petit Prince déchu. Newton relève les yeux et croise les prunelles du tortionnaire. Il y lit tant d’animosité, tant de dégoût et de malveillance qu’il a l’impression de sentir son monde s’écrouler autour de lui. L’étoile qu’il était se transforme soudainement en supernova, bousculée par l’atrocité de l’univers que l’amour de Livio avait presque réussi à lui faire oublier. Il explose en mille étincelles douloureuses qui incendient la totalité de son âme. « T’es un vrai taré. », souffle-t-il, la mine crispée. « Pédale ou non, je ne vais pas me rabaisser à ton niveau en lui mettant mon poing dans la gueule. » Il s’oppose, refuse d’obtempérer. Le labyrinthe se referme sur lui et il se sent progressivement étouffer face à l’évidence : il n’existe aucune sortie, aucune échappatoire. Et le Hells Angels le lui fait savoir en écartant le pan de son cuir ouvert, dévoilant ainsi la crosse du colt rattaché à son torse dans un holster. Il se retient de faire un pas en arrière, terrassé par l’effroi qui dégringole le long de sa colonne vertébrale pour se nicher dans ses entrailles. Elle s’étale ensuite comme la mauvaise herbe, dévorant tout espoir sous sa moisissure putride. « Je crains que tu n’aies pas vraiment le choix. » Dorénavant incapable de faire semblant, ses jambes plient et il se retrouve à genoux contre le bitume, les larmes avalant soudainement ses obsidiennes dans un désespoir dévastateur. D’une voix brisée, il le supplie de laisser partir Livio, de ne pas s’en prendre à lui. Il se propose en échange, prêt à mourir sous la violence de cet homme s’il le faut, si cela peut sauver l’amour de sa vie. Il ravale des sanglots étranglés, se rabaisse à la supplication face à cet homme qui aura définitivement réussi à détruire son âme. Mais ces images ne se dessinent que dans sa tête. Dans la réalité du monde tangible, Newton est incapable de bouger. Il n’y a pas la moindre larme qui vient ternir la nuit sombre de ses iris, pas le moindre tremblement qui fait vaciller son corps. À l’intérieur de lui pourtant, son âme se craquelle, tel un miroir abîmé par le temps et par la violence du monde. Il sent chaque brisure se former, allant jusqu’à réveiller le petit Newton endormi dans sa prison laissée entrouverte depuis quelques mois. « Pour la dernière fois, Wilder : frappe-le. », termine d’exiger l’homme en posant ses doigts sur son arme dévoilée. Fracture. Le soleil se fane dans les ténèbres et dévore toute source de chaleur et de lumière en s’éteignant. Il n’y a plus que le néant autour de lui, en lui. Une clé se tourne dans son esprit, enfermant à double-tour tous les souvenirs de ces deux dernières années. Puis, comme l’on appuierait sur un interrupteur, son humanité s’éteint à son tour. Dans des gestes robotisés, il porte sa cigarette presque entièrement consumée à ses lèvres et avale une longue inspiration de fumée nocive avant de jeter son mégot et de tendre son casque à l’un de ses frères d’armes qui ne prononce pas le moindre mot. Puis, d’une démarche lente et menaçante, il se rapproche de Livio. Livio que Chuck a obligé à se relever avant de retenir à nouveau ses mains dans son dos pour l’empêcher de s’enfuir. Le regard du biker croise celui du disquaire. Sous les décombres de sa torture, son humanité émet une ultime étincelle qui s’allume dans ses pupilles. Pardonne-moi, le supplie-t-elle alors qu’il lève son poing dans les cieux avant de l’abattre contre la pommette de cet homme pour qui il serait prêt à mourir. Son âme termine de se briser au moment de l’impact, supernova marquant la fin de vie de l’étoile qu’il était en train de devenir au milieu d’un univers bien trop grand pour lui.
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Livio Rhodes
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age : (trente-deux ans) ; né le 1er février 1991, sous les flocons de neige d'une capitale anglaise encore endormie.
civil status : (amoureux) fou d'un homme qui ne peut pas l’aimer sans conséquences, d’un homme sans cesse rappelé à l’ordre par l’emblème des Hells Angels cousu à l’arrière de sa veste.
past time : (professeur au conservatoire) ; forcé de quitter la boutique de vinyles dans laquelle il travaillait depuis quelques années, il enseigne aujourd'hui au Conservatoire de San Francisco. Quand ses doigts glissent sur les touches de son piano, ou frottent les cordes de son violon, Livio sait que les planètes sont alignées : il est exactement là où il doit être.
address : (27 mission district, san francisco) ;
yesterday, love was such an easy game to play (livion) Ffad6dce3af88f663d2e3ea61a1a3a25f8ea1b4d
id card : aidan gallagher
faceclaim : yesterday, love was such an easy game to play (livion) Zea7_DBFXIedGM21BoGEJgw7elzEeK5ZBN
age : (quinze ans) ; il croque la vie à pleines dents, le gamin solaire, il découvre les mille trésors de son existence, & n’aspire qu’à devenir la plus belle version de lui-même.
civil status : (célibataire)
past time : (étudiant)
address : (london)
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
availability : open
nbre de mots : 600-1000
warning : violence verbale, physique,...
pronom irl : elle
pronom perso : il
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() Re: yesterday, love was such an easy game to play (livion) Dim 9 Oct - 11:55
TRIGGER WARNING : / ! \ violences verbales, violences physiques, homophobie / ! \
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes sensibles à ces sujets.


Leur histoire d’amour a toujours été risquée, a toujours été fragile & mise en équilibre au bord des abysses les plus sombres. Mais malgré le poids des menaces, Newton & Livio ont fait le choix d’y croire. Amoureux plus que de raison, ils ont choisi de défier les éléments, de défier l’enfer, de défier le jeu macabre du destin -qui les a mis sur la même route malgré leur vie aux antipodes l’une de l’autre. Ces derniers mois, ils ont dupé le monde entier ; ils ont vagabondé dans un ailleurs qu’ils ont construit à la seule force de leur Amour, ils ont passé des heures entières sur les lèvres de l’autre, sur le corps de l’autre, dans le cœur de l’autre. & Livio est parvenu, au prix d’une patience éternelle, à entrouvrir les portes de la prison dorée qui retenait le petit Newton captif. Celui-ci s’est ainsi exprimé. Timidement d’abord. Par bribes éparses. Par fragments diffus. Seulement, le ciel n’a jamais été aussi beau que depuis ce jour où enfin, sa voix fluette s’est autorisée quelques confidences, quelques aveux, quelques confessions. Il aurait fallu un peu de temps encore pour que le timbre de sa voix gagne quelques octaves, pour que ses mots s’entourent d’autres mots & deviennent des phrases pleines de révélations, pour qu'il redresse les épaules & recouvre de l'assurance.
Mais c’est fini, à présent. Le Petit Prince s’est barricadé si fort que Livio perçoit le bruit sinistre des portes qui claquent, des verrous qui cliquettent & des sanglots qui l’étranglent.  
Il a échoué.

Toutes ces promesses d'amour sans fin ; toutes ces promesses de rêves à portée de doigts ; tous ces vents de liberté, ces vents d'insouciance dans le creux desquels ils se sont lovés, main dans la main ; toutes ces nuits sans sommeil, où leurs cœurs déliés n'ont rien voulu d'autre que respirer ensemble ; tous ces éclats de rire qui ont lézardé les murs ; tous ces "je t'aime" murmurés, soufflés, criés. Toutes ces barrières, franchies les unes après les autres.
& tout ça pour quoi ? En colmatant les brèches sanguinolentes de son amoureux, Livio lui avait pourtant promis qu'il ne risquait rien, que tout irait bien.
Comment Newton pourrait-il de nouveau lui faire confiance, après ça ? après toutes ces paroles qui se sont finalement avérées n’être que des mensonges ? des illusions ?

Tout d’un coup, le bleu du ciel se transforme. Les nuages se rassemblent au-dessus des anges des enfers ; puis au-dessus du seul astre qui s’illumine encore un peu, plein de cet espoir qu’il place entre les paumes de l’amour de sa vie. Livio, malgré la douleur qui perfore encore son estomac, se jette à corps perdu dans les prunelles sombres de Newton & y sème toutes ses espérances. & bien que les étincelles enrubannées autour de son âme s'éteignent une à une, bien que ce masque qu'il a arboré si souvent se reconstitue une nouvelle fois avec une précision déconcertante, & bien que Newton joue l'indifférence avec brio, Rhodes sait que ses pensées lui ont été transmises. & il sait, surtout, que son amant les a comprises. Ça peut paraître un peu fou cependant, tous les deux ont passé tant de mois sans communiquer réellement qu'ils sont parvenus à s'apprivoiser différemment : par des gestes qui veulent dire "non, pas maintenant", "je n'ai pas envie d'en parler", "je t'aime, même si je ne te le dirai jamais", "ne me laisse pas", "serre-moi dans tes bras, s'il te plaît", "tu as toute ma confiance" ; par des grondements, par des soupirs, par des objets qui valdinguent, par des sourires, par des regards, par des doigts qui se cherchent & se trouvent.
Si leur alchimie est aussi intense & bouleversante, c'est grâce à ce passé aussi désordonné qu'atypique.  

Tout d’un coup, le bleu du ciel se métamorphose. & c’est un ciel d’orage qui menace au-dessus de leur tête. Chaque mot bordé dans le tissu de l’indifférence torpille douloureusement l’âme du musicien mais pour leur survie à tous les deux, celui-ci ne cille pas. Plus vulnérable que jamais, plus soumis que jamais, plus humilié que jamais, Livio ne peut qu’espérer que la pièce de théâtre qui se joue sous ses yeux recevra l’ovation méritée & les sauvera tous les deux d’un chaos monumental.
En attendant, autour de lui s’érigent les fondements d’une forteresse capable de protéger son âme, son cœur & surtout celui de Newton -qu’il détient depuis le premier soir & qu’il considère comme son trésor le plus précieux.

Malheureusement, le brun n’est pas aussi doué que son homme quand il s’agit de feindre la nonchalance. Chacun de ses muscles tremble, chacune de ses expressions maquille son visage d’un voile d’angoisse, de terreur, de colère aussi. Parce que ça n’a pas de sens, d’être menacé sous le seul prétexte qu’il aime les hommes. Ça n’a pas de sens, d’être humilié simplement parce qu’il récolte son plaisir entre les bras de Newton, sur ses lèvres, sur sa peau. Alors, Rhodes riposte. D’un brusque mouvement d’épaules, il tente de se dégager de l’emprise maudite.
Même s’il n’a aucune chance de s’en sortir face aux Hells Angels, même si ses tentatives d’évasion sont nulles, il ne peut pas s’aplatir & attendre que son agresseur décide de son sort. Surtout pas maintenant que l’étoile de sa vie se détourne de lui, lui tourne le dos & exhibe devant ses prunelles de jade le blason funeste qui orne sa colonne vertébrale comme un mauvais présage.

- Lâche-moi ! râle-t-il. Tu vois bien qu’on ne se connaît pas ! Lâche-moi, putain !

Les mains de fer le broient plus fort, écrasent les os de ses poignets dans une prise étroite & hargneuse. & si Livio souffre en silence, il est incapable de retenir la plainte pantelante qui s’évade dans un souffle lorsque les mots couteaux s’insinuent dans ses tympans, puis droit dans le noyau de sa propre essence :

- Ta gueule, ordonne Chuck. Ta parole vaudra peut-être quelque chose quand tu comprendras qu’un vrai mec ne suce pas. & ne se fait pas sauter non plus, espèce de sous-homme.

Là-dessus, Hadès -dieu des enfers- attrape violemment les cheveux de Livio, l’immobilise contre son torse de glace, & stoppe Newton dans sa fuite. Comme un chat avec une souris, il le provoque, le titille dans l'espoir sans doute de le voir craquer, de l'entendre supplier, de le mettre à genoux. Ce que l'ange brisé ne fera jamais ; pas par orgueil, mais parce que ça signerait leur arrêt de mort, instantanément.
Les dents serrées, l’Anglais se concentre sur l’édification de sa forteresse & s’efforce de dominer l’effroi qui ravage tout sur son passage ; de sa joie de vivre à sa jovialité naturelle, en passant par ses sourires au goût habituel de paradis.

Puis, bousculé vers l'avant, propulsé sur le sol par un coup de pied assassin, Livio s'effondre.
Face contre Terre, une deuxième fois.
Pantin désarticulé, Livio tombe mais ne se brise pas. Jamais. Ses fils s'effilochent mais demeurent. Malgré les insultes. Malgré les humiliations successives. Derrière lui, le souverain des abîmes exulte ; les lèvres raturées de mots tranchants, il crache ses menaces infestées de poison. Il écrase sous le poids de son atrocité le musicien désaccordé dont les glandes lacrymales se gorgent déjà de larmes acides. & si ce dernier est abattu par toute cette violence infondée, c'est sous la virulence des insultes que l'amour de sa vie est contraint de proliférer à son égard que ses vertèbres se désintègrent. Chaque syllabe se heurte aux fondations fragiles de son empire intérieur, l'effrite un peu plus. Mais c'est l'ordre qui suit & tombe comme un couperet qui achève de le réduire à néant.
Aussitôt, ses prunelles s'accrochent à celles de Newton. & si celui-ci commence par s'opposer fermement aux directives reçues, quelque chose change dans son regard au moment où son ennemi lui assure que le choix ne s'offre pas à lui. Il n'y a plus aucune lumière dans ses yeux. L'obscurité l'a englouti. L'a dévoré tout entier.

Au-dessus d'eux, le jour se fatigue & les certitudes qui se fanent abandonnent Livio, peu à peu. Relevé de force par l'enfer personnifié, Rhodes souffle un gémissement plaintif. Il se débat férocement, lorsque l'amour de sa vie consume sa cigarette jusqu'au filtre. Il se tord dans tous les sens, lorsqu'il tend son casque à l'un de ses frères d'armes. Il résiste, lorsque sa moitié s'approche de lui, nimbé dans cette aura menaçante qu'il ne lui connait pas.
L'air se raréfie. & Livio, retenu d'une main ferme par ce geôlier qui fracasse douloureusement ses reins d'un coup de genou, cesse de lutter. Le souffle bloqué, de douleur & de panique, il tremble.  Les larmes brûlent le coin de ses yeux. Chimères & désillusions se superposent.

- Non..., balbutie-t-il du bout des lèvres. Ne fais pas ça. Je t'en supplie.

Ses iris suivent le bras de Newton qui se lève & dessine un arc en direction des nuages qu'ils ont escaladé si souvent.
Le temps d'une nanoseconde, Livio se souvient.
Du sourire éblouissant qu'ils ont échangé au moment de monter dans le train vers leur premier week-end en amoureux, « pendant deux jours, ce n'est que toi & moi, mon amour. » ; des frissons constellant sa peau dès les premières notes de piano jouées à quatre mains, « Baby, you talk of the pain like it's all alright. But I know that you feel like a piece of you's dead inside. You showed me a power that is strong enough to bring sun to the darkest days. » ; des étreintes amoureuses offertes à la vue des constellations, dans cette tiny house au plafond de verre, « j’aimerais qu’on passe l’éternité ici. » ; des pépites brillantes comme des pierres précieuses glissées dans ses yeux au moment où Newton lui a offert le pull qu’il porte aujourd’hui, « je ne pouvais pas ne pas te le prendre, il est fait pour toi. » ; de l’affolement de son cœur après le premier coup de Newton, plus d’une année plus tôt, « ne t’avise plus jamais de m’adresser la parole » ; des soirées passées comme une ombre rasant les murs, fuyant les conflits & craignant les coups, « arrête, Rose, stop, je t’en prie, arrête. »
& ses paupières se rabattent sur ses prunelles, poussant par-dessus bord l'unique larme salée, que Livio n'a su ravaler à temps.

Les deux comètes se fracassent l'une contre l'autre.
Les phalanges de l'amour de sa vie craquent sous le choc. Sa pommette irradie d'une agonie insupportable. Le sang abonde sur sa langue, s'écoule d'une plaie que Rhodes est incapable de localiser.
& la larme solitaire disparaît, éclate comme une bulle de savon, quelque part entre eux deux.

Les pupilles dilatées, les poumons comprimés dans un étau, Livio se sent d'une faiblesse inouïe. Tremblant de tous ses membres, il est certain que le sol s'ouvre sous ses pieds. Chaque insulte, chaque applaudissement, chaque sourire, chaque rire autour de lui le déchire. Là, tout de suite, il craint même sa propre respiration. Toute cette oppression présente dans chaque particule d'oxygène, & tout ce vertige ondulant dans les railleries lugubres le bousillent. & Livio se sent comme une blessure, dans un abandon indicible.

Dans un rire rocailleux proche du râle, le motard homophobe exprime un ravissement malsain aucunement dissimulé. Son haleine parfumée aux effluves de houblon couvre la pommette de sa victime d'une pellicule de condensation infâme. Bien sûr, il n’a rien loupé de cette affrontement, s’est délecté de chaque instant.

- Tu vois Wilder, moi, c’est ça qui m’excite. Ça ne t’excite pas, toi ? De casser du pédé ? dit-il, un sourire carnassier peint sur ses lèvres. Dis-lui toi, dis-lui qu'il est contre-nature, qu'il ne devrait pas exister. Dis-lui !

L’Anglais entrouvre ses lèvres, happe avec difficulté la moindre goulée d’air. Mais les tentacules noires de la crise d’angoisse s’enroulent autour de lui comme un serpent. & il halète, il déglutit de la bile, du sang, des pleurs, des hurlements, des supplications. Les affres du choc imprimés sur les traits -d'habitude si doux- de son visage, Livio fixe un point dans l'horizon parce qu'il est incapable d'affronter l'homme qui, hier soir encore, lui faisait l'amour. De sa bouche entrouverte s'écoule une goutte de sang. Amère, elle trace un sillon funèbre sur son menton & fond dans les mailles serrées de son pull. Ce pull que Newton lui a offert. Juste comme ça, sans raison particulière. Juste parce qu'il l'aime & qu'il n'avait aucun autre désir que celui de voir éclore sur ses lèvres les sourires qui se fichent directement dans son cœur.

- Tu sais ce qu'on va faire, Wilder ? Tu vas le frapper encore, parce que je suis sûr que ta petite pute n'a rien senti, hein ? demande-t-il en agrippant la mâchoire de Livio entre ses doigts, s'adressant finalement à lui. Tu trouves pas qu'il t'a frappé comme une gonzesse ?

Livio serre les dents sur le torrent de larmes qu'il veut pas libérer, sur les rivières de larmes qui couleront plus tard, quand les Hells Angels se seront détournés de lui & l'auront laissé là, amorphe & le cœur à la dérive. D'ici là, il encaisse au prix d'un effort incommensurable les mots enrobés de venin, les mots dégueulés avec un plaisir pervers dans un amas de salive empoisonnée. & puisqu'il n'a plus rien à perdre, maintenant que Newton a pulvérisé les remparts dressés autour de son âme en lambeaux, Livio crache au visage de son agresseur un flot de salive mêlée de sang.

- A ton avis ? grogne-t-il, sous-entendant que la présence du sang atteste plutôt bien de la force que Newton a mis dans son coup de poing.

A l'intérieur de lui, le chaos l'emporte. A l'intérieur de lui, tout est mort. Ne reste plus que son enveloppe corporelle déglinguée, dont il se fout absolument. « Je m'occuperai de toi, sois sûr qu'on se reverra », croit-il entendre dans le creux de oreille. Des menaces balancées aussitôt dans un coin de son esprit -& dont il se souviendra plus tard, hélas.

- Frappe-le, plus fort. & je te dirai quand tu pourras t'arrêter, c'est clair ? ordonne-t-il au blond, les traits durcis & assombris par toute la cruauté qui l'habite. Ne t’arrête pas, ajoute-t-il en essuyant le crachat dégoulinant sur sa joue.

- Non, putain. Non ! NON ! s’égosille Livio.

Dans une ultime tentative, celui-ci se débat. Corps & âme. A s’en déboîter les épaules. A s’en disloquer les omoplates.
Derrière lui, le diable s’impatiente. Sa main de feu se referme sur la gorge de Livio. & il serre. Il serre suffisamment pour le contraindre à se calmer, mais pas suffisamment pour l’étouffer. Puis, sans rien dire de plus -ce n’est pas nécessaire-, il observe Newton & l’intime silencieusement d’exécuter les ordres sous peine, sans doute, de broyer la trachée du chaton prisonnier de ses serres. Impuissant, Rhodes plonge dans le regard de son amoureux. Il récupère ses espoirs, ses espérances. Plus aucun miracle ne viendra les sauver, à présent.

& pour la première fois depuis trente-et-un ans d’existence, Livio éprouve un soupçon de honte quant au fait d’être ce qu’il est : une tafiole, une tapette, une pédale, un sous-homme.
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Newton Wilder
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Newton Wilder
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pseudo : pezzavril
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age : (36 ans, né le 26 juin 1987) La trentaine dépassée mais les souvenirs d'une enfance détruite encore vifs dans sa mémoire. Pour taire son chagrin, il vole dans les airs, Peter Pan libre rêvant de pouvoir réinventer sa vie.
civil status : (fiancé) Qui l'eût cru ? Lui-même croyait se trouver dans l'un de ses rêves lorsque, poussé par l'adrénaline du Nouvel An, il a posé un genou à terre pour demander la main de Livio. Les jours qui ont suivi cette irréelle demande l'ont pourtant conforté dans sa décision : il veut passer le restant de son existance aux côtés de l'homme qu'il aime, peu importe les dangers que cela peut lui faire courrir encore aujourd'hui.
past time : (membre des hells angels, co-gérant d'une salle de boxe & dealer) Ceux qu'il considère comme sa famille sont pourtant la prison qui le retient captif. Fidèle aux lettres brodées au dos de sa veste, il est contraint de continuer à vendre du bonheur sous différentes formes aux âmes perdues de San Francisco. C'est pourtant dans une salle d'entraînement de boxe qu'il parvient à réellement s'épanouir, ce depuis que le fondateur et gérant principal lui a demandé de le seconder.
address : (27 Mission District) Ils ont fini par emménager ensemble, balayant les préjugés et les dangers. Ils partagent un appartement, simple mais qui permet à leur amour de s'épanouir davantage.
yesterday, love was such an easy game to play (livion) Y9dlpp
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age : (21 ans) Trois ans qu'il a fui la ville qui l'a vu naître pour traverser le pays à la recherche d'une liberté qu'il n'atteindra certainement jamais. Il est libre comme l'air, le Peter Pan aux ailes brisées, mais pourtant prisonnier de son passé, incapable de s'en défaire.
civil status : (célibataire) Il ne veut pas perdre son temps avec des histoires de cœur et se contente d'enchaîner les histoires sans importance. Charmeur, il n'hésite pas à hypnotiser les jeunes femmes pour une nuit -et les jeunes hommes, en prenant garde à se montrer discret-, sans les rappeler le lendemain.
past time : (membre des Outlaws de Chicago & dealer) Quand les Outlaws lui ont proposé de rejoindre leurs rangs, il n’a pas hésité longtemps. Une famille de substitution lui offrant protection et fidélité en échange de ses talents dans la vente de produits illicites. Il mène une vie toujours plus dangereuse dans laquelle il croit pourtant trouver un équilibre.
address : (Chicago) La ville des vents l'a accueilli alors qu'il fuyait l'ouest qui la vu grandir. Sans un sous, elle l'a laissé poser ses bagages et se construire une nouvelle vie, un nouveau départ. Il ne se doute pourtant pas encore qu'elle sera la ville qui manquera de le mener à sa perte.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
availability : rps en coursblodwyn (mai 2021) ; livio (août 2021) ; livio (février 2022) ; numa (avril 2022) ; livio (juillet 2022)
rps terminéslivio (avril 2020)

nbre de mots : 700 - 1500
code couleur : #CB9527
warning : maltraitance sur mineur, violence physique et morale, homophobie, suicide, drogue, comportements à risque
pronom irl : elle
pronom perso : il
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() Re: yesterday, love was such an easy game to play (livion) Dim 27 Nov - 20:50

( yesterday, love was such
an easy game to play )
« Yesterday, all my trouble seemed so far away. Now it looks as though they're here to stay. (…) Yesterday, love was such an easy game to play. Now I need a place to hide away. » (song) août 2022, (mission district) @livio rhodes


TRIGGER WARNING : violences verbales et physique, homophobie
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes sensibles à ces sujets.

Rien n’échappe à Newton. Il traduit tous les messages de détresse, d’appel au secours, d’angoisse qui valsent dans les prunelles assombries de son amant. Il entend chaque plainte silencieuse, tout comme les « je t’aime » qui se déguisent sous un amas d’angoisse et de désespoir qui leur noue la gorge à tous les deux. Il perçoit les diamants scintillants qui s’accumulent à l’orée de ses cils et font briller dans ses iris des messages de supplications désespérantes. Pourtant, s’il détecte tous ces détails imperceptibles, si chacun d’entre eux viennent se loger en plein milieu de son cœur réduit en lambeaux, il ne montre qu’une impassibilité parfaitement maîtrisée. Tout en lui tonne, rugit, gronde, hurle. Mais sur son visage ne se traduit que la neutralité qu’il devrait arborer si Livio était réellement un parfait inconnu à ses yeux. Il lutte, le Petit Prince déchu. Il lutte contre sa vraie-nature, contre ses émotions en pagaille, contre ses sentiments. « Non… Ne fais pas ça. Je t’en supplie. » Il perçoit chaque note de détresse, chaque pointe d’imploration camouflée derrière les mots que lui adresse l’Anglais alors que son poing se dresse dans les airs, aussi menaçant que le ciel devenu noir au-dessus de leurs têtes. Puis il la voit, cette larme unique qui roule contre sa peau et vient planter des couteaux sur chaque nanomètre de l’âme du blond. Cette larme qui, le temps d’une seconde, manque de tout foutre en l’air. Mais il ravale l’amour incommensurable qu’il éprouve pour Livio. Il ravale sa peur, ses promesses et ses espoirs. Et son poing s’abat avec fracas contre la mâchoire de son amoureux. Le coup ricoche, son écho remontant dans le bras de Newton pour l’envahir d’une onde néfaste, morbide. Une ombre qui l’avale tout entier et ne fait qu’une bouchée de cette âme qui avait appris à voguer parmi les étoiles et à se reconstruire auprès de l’être le plus céleste qui puisse exister dans sa vie.

Le temps d’un instant, Newton ne perçoit plus tout à fait ce qui l’entoure. Si Livio est celui qui a reçu son coup en plein visage, il s’en voit tout autant sonné que lui. Les pensées en fouillis, il cligne des yeux à plusieurs reprises et ne perçoit pas les exclamations sourdes de certains de ses frères d’arme, ni les rires gras de ceux qui s’amusent de la scène se déroulant face à eux. Le temps d’un instant, Newton plane, sans se rendre parfaitement compte de ce qu’il vient de se passer. Il entend à peine Chuck s’extasier et le provoquer davantage. Ses yeux, quant à eux, restent figés sur le corps de son amant, corps qui lui apparaît comme une carcasse sans âme. Un être charnel qu’il aurait privé de tout aura de vie. Progressivement, ses sens se réveillent et la bulle ouateuse dans laquelle il s’était enfermé se disloque. Progressivement, il prend conscience de l’acte qu’il vient de commettre. Progressivement, la culpabilité se réveille, s’emmêle à sa rage et crée des nœuds qui lui ligature la trachée. Lèvres entrouvertes, il est incapable de dissimuler l’expression horrifiée qui se dessine sur ses traits. Ses yeux descendent légèrement, longe les lettres brodées aux couleurs de l’arc-en-ciel sur ce pull qu’il avait pris tant de plaisir à offrir à Livio. Treat people with kindness. De la bile remonte sa gorge et vient chatouiller sa glotte, sa langue. Il a envie de vomir, pointé d’un doigt accusateur par ces lettres qui, soudainement, semblent briller plus fort encore que le soleil sous les yeux vides de l’ange brisé. « Tu sais ce qu’on va faire, Wilder ? Tu vas le frapper encore, parce que je suis sûr que ta petite pute n’a rien senti, hein ? Tu trouves pas qu’il t’a frappé comme une gonzesse ? » Il ravale sa salive. Sa mâchoire se crispe, ses poings se serrent lorsqu’il voit le seigneur des enfers agripper le visage de son pianiste. Les secondes qui s’écoulent ensuite s’abattent sur lui comme le ferait la foudre crachée au milieu des nuages salis de grisaille. Il observe, impuissant, au courage dont fait preuve Livio en se rebellant face à son tortionnaire. Il pourrait admirer son héroïsme provocateur. Mais c’est la peur qui lui noue l’estomac, qui lui donne envie de hurler. La peur que, par ce geste déplacé -bien qu’amplement justifié-, son amant ait signé son arrêt de mort. Pourtant, c’est à lui que s’adresse Chuck en essuyant toute trace de l’insolence de Livio. « Frappe-le, plus fort. Et je te dirai quand tu pourras t’arrêter, c’est clair ? Ne t’arrête pas. » « Non, putain. Non ! NON ! » Son âme toute entière se met à trembler, et il doit une nouvelle fois rassembler tous ses efforts pour ne pas laisser sa musculature emprunter le même chemin. Il regarde le disquaire qui se débat, s’agite pour essayer d’échapper aux griffes du prédateur. Mais ce dernier resserre sa prise, agrippe sa gorge pour le réduire au silence. Le cœur de Newton bat la chamade, crache des vagues de flammes destructrices qui s’éparpillent dans tout son être. Pourtant, malgré la peur, malgré la panique qui éclate dans ses entrailles, il parvient, une fois encore, à se maîtriser et à essayer de gagner du temps. « Non. », répond-t-il d’un ton sec. Son refus attire le regard du Hells qui détourne ses yeux de sa proie pour les poser sur celui qui lui tient tête. Rassemblant tout son courage, Newton ne se défile pas et se plonge tête la première dans l’abîme cruelle des iris de son adversaire. La mine de se dernier se contorsionne dans une moue irritée, et c’est d’une voix menaçante qu’il le somme de répéter. « Parle plus fort, mon chou. Je ne t’ai pas entendu. » « Il a eu ce qu’il méritait. Si tu veux lui en faire voir davantage, be my guest. », continue Wilder, dans l’espoir vain de parvenir à le faire lâcher l’affaire. Mais plutôt que de sauver la vie de son amoureux, et la sienne accessoirement, il ne fait que précipiter les événements.

« Tu joues avec ma patience, Wilder. Et je n’aime pas ça. » C’est pétrifié par la panique qu’il voit Chuck glisser sa main sous son blouson pour dégainer son arme et tirer sur le chien à l’aide de la pulpe de son pouce. Le bruit de chargement le fait frémir et insuffle autour d’eux une atmosphère glaciale de stupeur. Sans qu’il ne puisse lutter davantage, les barrières de Newton s’effondrent et il exerce un pas en avant, précipité par la panique à la simple idée du canon du colt pressé contre la tempe de l’homme de sa vie. Heureusement, l’attention du Hells est détournée par les exclamations de certains frères d’arme qui, de leur côté, ne semblent pas cautionner le comportement homophobe et totalement déraisonné de leur camarade. « Putain, Chuck, fais pas le con ! », s’agace l’un d’entre eux. Les anges de l’enfer commencent à se brailler dessus, laissant ainsi quelques secondes de répit aux deux amants maudits. C’est silencieusement que Newton plante dans les iris de jade précieuse de Livio mille excuses, mille promesses : pardonne-moi ; je n’ai pas le choix ; je te promets que tout ira bien ; regarde-moi, je t’aime, si fort. Des graines qui ne pousseront jamais sous l’association de l’eau et du soleil. Des graines qui s’apprêtent à mourir sans jamais espérer pouvoir fleurir un jour. Le seigneur des abysses finit par s’avancer, nerveux, vers Newton, et abat avec puissance ses paumes contre son torse, le faisant reculer de deux pas. « Tu vas vraiment m’obliger à compter jusqu’à trois ?! », se met-il à hurler. Newton fronce les sourcils pour dissimuler la crainte que ses menaces sèment en lui. Il a envie de prendre ses jambes à son cou, mais la chaîne qui le retient prisonnier à son clan se resserre contre sa gorge et l’empêche de fuir. Le visage cramoisi et les prunelles crachant une haine indescriptible, Chuck lui tourne le dos et rejoint Livio qu’il attrape violemment par la nuque pour le tirer jusqu’à son amant. Il le force à s’agenouiller devant lui en l’insultant. Newton assiste à la scène, impuissant et paralysé par l’effroi. « FRAPPE-LE ! » Le souvenir de la crosse brillante percute ses rétines et c’est la moue désormais déformée par la rage qu’il ressent à l’égard du monstre face à lui qu’il obéit. À nouveau, il abat son poing dans la mâchoire de Livio. Son cœur se craquelle. « Plus fort. » Son autre poing percute brutalement une de ses pommette. Ses poumons se compriment face au manque d’air. « T’es qu’une tafiole, Wilder. Plus fort, je t’ai dit ! » Les coups se mettent alors à pleuvoir. Et chaque fracas de ses phalanges contre le corps de son amant le brise un peu plus, fissurant les cicatrices que Livio avait mis tant de temps à cautériser. Dans sa tête, la haine et le désespoir réveillent des souvenirs endormis. Il a l’impression de faire face à l’enfant qu’il était il y a plus de vingt ans, cet enfant se recroquevillant sur lui-même par instinct de survie, pour préserver sa frêle carcasse de la violence d’un père indigne. Pour la première fois depuis le début de son existence, une nouvelle voix se faufile dans l’esprit détraqué de Newton : regarde-toi, tu es le digne fils de ton père. Il n’est rien de plus. Une pâle copie de cet homme qui a détruit sa vie, un moins que rien, un incapable. Un hurlement déchirant remonte sa trachée et se perd au milieu des expressions amusées et d’effroi qui échappent au public d’anges infernaux tandis que son poing s’abat une fois de plus contre le visage de Livio.

« C’est bon, stop. », finit par déclarer le metteur en scène de cette pièce de théâtre lugubre. À bout de souffle, l’ange déchu s’arrête et appuie ses paumes contre ses genoux. Privé de toutes ses forces, il doit lutter pour rester debout sur ses deux pieds et ne pas s'écrouler au sol. Sa cage thoracique se gonfle profondément à plusieurs reprises, tandis que sa respiration entre et ressort de sa bouche dans des râles douloureux. Satisfait, Chuck se rapproche de lui et l’oblige à redresser la tête. Ce sont des yeux brillants de larmes qu’il ne parvient pas à ravaler que Newton pose par obligation sur son bourreau. « Alors ? Tu vois que t’aimes ça ? », le questionne-t-il dans un sourire carnassier. « J’ai cru que t’allais jamais t’arrêter. » Un rire luciférien se faufile entre ses lèvres rêches et c’est dans un geste totalement provocateur qu’il tapote gentiment la joue de Newton du plat de sa main, comme il le ferait avec un enfant s’étant montré brave. « Allez, foutez-moi le camp d’ici. Le spectacle est terminé. », s’exclame alors l’empereur des abysses, faisant tourner au-dessus de sa tête une main directive à laquelle tout le monde obéit. Sans un mot supplémentaire, les anges de l’enfer s’écartent et rejoignent leur bécane dont les moteurs vrombissent dans un bruit assourdissant que Newton peine à tolérer. Il grimace, se retient de se boucher les oreilles alors que le bourdonnement dans ses tympans lui donne la nausée. Le ramdam s’éparpille autour de lui, lui donne l’impression de suffoquer, l’engloutit tout entier. Et quand le silence remplace progressivement le vacarme infernal, il n’a pas le temps de souffler qu’on attrape avec force les pans de son cuir pour le faire reculer. Son dos percute violemment la vitrine du bar. Il en a la respiration coupée, respiration qu’il ne retrouve pas étant donné qu’une main aux griffes acérées vient se refermer contre sa trachée. Il gémit, relève les yeux et croise le regard de Chuck. Plus noires que l’enfer dans lequel il vit depuis l’enfance, les orbes qui le scrutent semblent dévorer son âme et, avec elles, toute trace de joie et de bonheur, tous ses espoirs et tous ses rêves. « Peut-être que tu les bernes tous, mais je vois clair dans ton jeu. », souffle l’haleine de houblon du biker qui pourrait terminer de le détruire dans la seconde. D’un naturel obstiné et doté d’un instinct de survie certain, Newton attrape son poignet dans l’espoir de le faire lâcher. Il se débat faiblement et cette fois, il se retrouve dans les baskets de l’enfant qu’il était. Ce gamin qui devait chaque jour serrer les dents pour accuser les coups, les insultes et les humiliations. « Lâche-moi, putain... », souffle-t-il difficilement alors que l’air commence à lui manquer. Son regard se cache rapidement derrière un voile épais de perles scintillantes et acides. À la merci de son agresseur, il n’est rien d’autre qu’une proie avec laquelle joue le prédateur. Ce dernier semble d’ailleurs satisfait de l’emprise qu’il détient sur le blondinet dont la chair, les os et l’âme se brisent progressivement à mesure qu’il resserre un peu plus ses griffes autour de lui. « Regarde-toi, Wilder. T’as les larmes aux yeux, t’es pathétique. T’es rien d’autre qu’une putain de tarlouse, comme ta salope. » Chacune des syllabe prononcées par le Hel personnifié est une brûlure à même le cœur de l’ange déchu. Une larme s’échappe et roule contre sa joue jusqu’à se loger contre la main qui retient sa gorge et l’empêche de respirer convenablement. Jamais il ne s’est senti aussi faible et humilié. Jamais il n’a eu à ce point envie de baisser les bras afin de laisser la mort l’envelopper de son manteau de nuit sépulcrale. « Tu pourras jouer les gros durs autant que tu veux, je sais que tu le rejoins tous les soirs pour le sauter. Et crois-moi, ça ne restera pas sans conséquences. » Pour la dernière fois, il croise le regard hostile de son ennemi. S’effaçant face à lui, face à son pouvoir, il ferme les yeux. Et soudainement, les mains le lâchent et il sent la présence morbide reculer, le laissant seul au milieu des enfers déchaînés. Il n’y a pas une bribe d’air qui passe la barrière de ses lèvres. Le dos collé à la devanture du bar, Newton retient sa respiration, dans l’attente que le roi des enfers disparaisse dans la fumée épaisse de son royaume. Immobile, il empêche l’oxygène de pénétrer dans ses poumons qui finissent par le brûler désagréablement. Puis, lorsqu’enfin il entend le moteur de la Harley de leur agresseur retentir pour être noyé progressivement dans le silence, il expire brutalement avant de prendre une immense inspiration qui irradie ses bronches malmenées. Il tousse, crache des poumons alors qu’il se laisse glisser contre la paroi jusqu’à se retrouver recroquevillé sur lui-même, fesses contre le sol.

Le souffle saccadé, il tremble comme une feuille et laisse s’échapper toute l’angoisse accumulée au cours des quelques minutes qui lui ont semblé durer une éternité. Une éternité de damnation qu’il croit méritée. Pour une poignée de secondes, il s’autorise à plier sous le poids de sa culpabilité maladive. Il ravale un sanglot, passe ses paumes contre ses yeux en geignant dans un râle étouffé retenant mille émotions destructrices. Une poignée de secondes seulement, puis il s’efforce à tout balayer. De sa peur incontrôlable à sa haine irrationnelle, de ses larmes acides à ses plaintes douloureuses. Il enferme tout à double-tour dans la geôle de son esprit, puis il se relève avec difficulté. Époussetant ses vêtements, il tousse pour effacer toute trace des pleurs retenus et cherche Livio du regard. Le brun s’est relevé, il le voit s’éloigner du bar dans une démarche bancale. Il a beau être dos à lui, le Petit Prince devine toutes les craquelures qui recouvrent désormais son âme habituellement si pure. Des plaies béantes dont il est le seul et unique responsable. Sans réfléchir, il se rue vers lui et l’appelle, dans l’espoir qu’il s’arrête pour l’attendre. « Livio ! » Mais il n’y a rien à faire. Le concerné semble même accélérer le pas pour le fuir. Newton sent ses entrailles se tordre de douleur. Et une voix parvient à se frayer un chemin entre les barreaux de la prison qu’il s’efforce de garder scellée : tout est de ta faute. « Livio ! Livio, bordel, regarde-moi. », le supplie-t-il d’une voix paniquée, sa main se refermant finalement avec douceur autour de son bras. Au fond de lui persiste la peur de se retrouver face à l’amour de sa vie. Il ne se sent pas prêt pour affronter son regard. Pas après ce qu’il vient de se produire. Pas après ce qu’il lui a fait subi. Il a été incapable de le protéger, comme il a toujours promis de le faire. Il a failli à ses promesses et il sera dorénavant incapable de se regarder dans le miroir. Incapable d’assumer les horreurs qu’il a prononcées à son sujet et surtout la violence dont il a fait preuve face à lui, cet homme si bon qui n’a apporté rien d’autre que le bonheur et l’amour dans sa vie. Pourtant, malgré toute la haine qu’il ressent envers lui-même, le biker resserre doucement ses doigts tremblants autour du biceps de son amant, stoppant sa course dans l’espoir de pouvoir tomber à genoux devant lui et lui demander mille pardons.

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Dernière édition par Newton Wilder le Dim 23 Juil - 23:08, édité 1 fois
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age : (trente-deux ans) ; né le 1er février 1991, sous les flocons de neige d'une capitale anglaise encore endormie.
civil status : (amoureux) fou d'un homme qui ne peut pas l’aimer sans conséquences, d’un homme sans cesse rappelé à l’ordre par l’emblème des Hells Angels cousu à l’arrière de sa veste.
past time : (professeur au conservatoire) ; forcé de quitter la boutique de vinyles dans laquelle il travaillait depuis quelques années, il enseigne aujourd'hui au Conservatoire de San Francisco. Quand ses doigts glissent sur les touches de son piano, ou frottent les cordes de son violon, Livio sait que les planètes sont alignées : il est exactement là où il doit être.
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age : (quinze ans) ; il croque la vie à pleines dents, le gamin solaire, il découvre les mille trésors de son existence, & n’aspire qu’à devenir la plus belle version de lui-même.
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() Re: yesterday, love was such an easy game to play (livion) Dim 23 Juil - 22:43
TRIGGER WARNING : / ! \ violences verbales, violences physiques, homophobie / ! \
Ces éléments sont précisément décrits dans le rp qui va suivre. Nous vous déconseillons donc fortement de lire ce rp si vous êtes sensibles à ces sujets.


À mesure que le pionnier des enfers s’exprime, forme sur sa langue de serpent des paroles pourvues de mauvaises intentions, le masque de Newton se rafistole. L’obscurité avale chacune des pépites de lumière habituellement flanquées dans ses prunelles. La rigidité fige des sourires qui n’existent plus. L’impassibilité chasse toute une infinité d'espoir.
La bienveillance n'existe plus.
L'Amour non plus.
Livio sait, maintenant, que de ses suppliques ne découleront que des rires gras, des mots sournois, des paroles humiliantes & des insultes dégradantes. Dès l’instant où cet homme aussi inhumain que sanguinaire a croisé sa route, dès l’instant où il l’a si brusquement descendu de son skate, dès l’instant où il l’a balancé à genoux devant ses frères d’armes, l’Anglais a perdu le contrôle sur sa propre existence.
En raison de ses différences & de ses préférences, il est sur le point de perdre son innocence.

Une nouvelle fois, Newton s’oppose aux règles atroces de son clan.
Mais cette fois-ci, Livio n’espère plus aucun échappatoire. Que son amant cède ou non à la pression, le musicien a d’ores & déjà assimilé & compris que ce soir, il paierait très cher sa préférence pour les hommes, son amour pour son homme.
Lui, l’astre solaire, l’étoile brillante, abandonnera forcément un peu de son éclat sous la violence & l’intolérance de ceux qui n’ont & n’auront pourtant jamais rien à dire sur celui qu’il est.
Jusqu’où iront-ils pour le punir ? pour l’anéantir ?

Le ciel craque. A moins que ça soit la nuque de Livio ? ou bien ses os ? son âme ? son cœur ?
C'est l'absence de douleur qui l'interpelle, qui le questionne. & puis, il y a aussi toutes ces exclamations, tous ces hommes qui semblent en désaccord absolu avec ce qui se déroule dans son dos.
Alors, à ce moment-là seulement, Livio comprend. Le son sinistre qu'il a pris pour une fracture du ciel n'est en réalité que le bruit macabre du flingue que son bourreau s'apprête sans doute à pointer sur sa tempe. Aussitôt, son sang se glace dans ses veines, sa colonne vertébrale se tend & ses paupières se rabattent un instant sur l'émeraude de ses yeux. Il s'attend à mourir. Il s'attend à s'effondrer comme ça, d'un seul coup, sans vie. Aux pieds de Newton. A la pensée de son Amour perdu, le musicien relève ses yeux & plonge son regard dans le sien. Ça ne dure qu'une seconde. Une seconde durant laquelle Livio a le temps de dessiner un je t'aime du bout de ses lèvres.

Chuck, puisque c'est ainsi que les autres l'appellent, prolifère des menaces que Newton ne peut ignorer. Sans plus de cérémonie, il empoigne le cou gracile de l'Anglais & balance violemment son pied à l'arrière de ses genoux, faisant ainsi ployer son mètre quatre-vingt en avant. Une douleur vive lui brise les rotules. Mais elle n'est rien comparé à la souffrance que lui inflige l'homme qu'il aime, à chacun des coups portés sur son visage. De ses lèvres ne s'échappent que des plaintes, des râles qui raclent sa gorge en papier de verre.
Autour d'eux, les Hells Angels semblent se taire & simplement apprécier le spectacle. Certains comptent peut-être les coups. D'autres s'amusent peut-être de la puissance avec laquelle Newton le frappe. D'autres, encore, grimacent parfois lorsque le sang s'écoule un peu trop fort de la bouche de Livio, ou lorsque ses pommettes se déchirent, craquent, ou se colorent déjà. Tout ça, le brun ne s'en soucie même pas.
Dans sa tête flotte le souvenir des traits de Rose. Dans sa tête miroitent quelques interrogations : comment ont-ils pu en arriver là ? comment pourra-t-il permettre à Newton de le toucher encore, après ça ? comment parviendront-ils à s'enlacer ? à s'embrasser ? à se faire l'amour ? en ont-ils seulement le droit ? Ils sont deux hommes. & deux hommes n’ont pas le droit de se faire l'amour.
Peu à peu finalement, le cerveau de Livio se met en veille, se réfugie dans le purgatoire & l'absolution.

Chuck, seul maître du jeu, met un terme à la partie. Avec toute la brutalité qui l'anime & avant de rejoindre Newton, il envoie valser son pied dans les côtes de Livio. Ce dernier, pantin désarticulé, poupée de chiffon, s'effondre dans un gémissement & s'autorise quelques secondes de solitude. Sans bouger, il tente autant que possible de faire refluer toute la douleur qu'il éprouve. Au corps & au cœur.
Lorsque ses yeux noyés de larmes s'ouvrent de nouveau sur le monde, c'est pour essayer pitoyablement de se redresser. Tout, en lui, le brûle. Son estomac, toujours endolori après le premier coup de Chuck. Son visage. Ses poumons. Ses côtes. Tout.
Mais malgré ça, le musicien abandonne de sa démarche un peu bancale ce côté de la rue. Il abandonne Newton aux griffes acérées de son frère d'armes, & il espère de toutes ses forces pouvoir rejoindre la chaleur de son appartement.

Newton a une façon bien à lui de prononcer les deux syllabes de son prénom. Il n’y a jamais -ou rarement- d’hésitation, mais plutôt de l'assurance & une certaine forme de solidité.
D’ordinaire, Livio se délecte de chaque fois où l’homme de sa vie murmure, crie, gronde, halète ou soupire son prénom. Pourtant, à l’instant même où les cinq lettres qui le distinguent des autres voltigent de cette bouche qu’il a tant embrassée, traversent les particules de l’air & le percutent de plein fouet, Livio se tend d’effroi. &, sans tenir compte de la douleur que les coups ont laissé sur son corps, il accélère son pas.
Un peu bancal & un peu gauche, il rejoint l'autre côté de la rue sans se soucier des voitures ; ni des bruits de klaxons ; ni des freins qui crissent ; ni des insultes.
Hermétique à tout ce qui l'entoure & seulement désireux de rejoindre les murs de son appartement, il ignore le monde autour, & surtout (surtout!) les appels désespérés de son motard.
Pour la première fois depuis le jour de leur rencontre, Livio le rejette sans ciller & le repousse sans regret.
Il voudrait qu’il ne soit pas là.

- Laisse-moi, supplie-t-il de façon tout à fait inaudible. Laisse-moi.

En dépit de ses suppliques étouffées dans le silence & dans les larmes, Livio entend les pas de Newton qui se rapprochent. D’instinct, il arrache du sol son regard voilé de chagrin & relève son menton. En face de lui, la vitrine de la confiserie lui renvoie son reflet. & si la vision de son visage tuméfié aurait pu suffisamment malmener son estomac pour lui donner la nausée, c’est l’ombre menaçante de Newton qui crée un vent de panique dans son coeur. Transformée par les tentacules sournoises de sa paranoïa, la réalité projette sur la vitre d’en face le prisme d’un démon. Newton n’est plus tout à fait Newton. Newton est un géant. Newton arbore un sourire sardonique. Newton se moque de lui. Newton a les yeux plus sombres encore que les abysses.
Newton lui veut du mal.
Newton me veut du mal, se répète-t-il en boucle. Il va me tuer.
Dès que les phalanges de Wilder se referment autour de son biceps, l’Anglais -dans un réflexe basique de protection- se dégage brutalement de son emprise. Malheureusement, son sursaut combiné à son équilibre rendu précaire suite aux nombreux coups reçus entraînent une chute aussi pathétique que déplorable. Les fesses par terre & ses cheveux retombant sur son front, Livio s’aide de ses mains pour reculer jusqu’à ce que ses omoplates se cognent contre la façade de la boutique.

- Reste où tu es, je t’en supplie, l’implore-t-il. Je… je vais juste rentrer chez moi, ok ? On... on se verra plus tard, ok ? Ok ?

Gêné par la sensation chaude & visqueuse qui dégringole de son nez à sa bouche, Livio réalise seulement maintenant qu’il saigne. Peu à peu, toutes ses douleurs se réveillent ; il y a le tiraillement de sa peau, l’inflammation de ses tissus, la brûlure de ses lèvres fendues, la brisure de son cœur.
& tous ses bleus à l’âme. Ceux-là sont trop nombreux pour qu’il puisse tous les compter.

- N’approche pas, s’il te plaît, murmure-t-il. Ne me fais pas de mal.

Autrefois, Livio s’est senti en sécurité dans son pull. « Treat people with kindness » ; ces lettres en arc-en-ciel n’auraient du annoncer & promettre qu’un maximum d’énergies positives. Il se souvient de son sourire lorsque Newton le lui a offert. Il se souvient l’avoir enfilé dans la seconde, foutant une pagaille pas possible dans les ondulations de ses cheveux. Il se souvient des étoiles dans les yeux de son amoureux. Il se souvient de son « merci », déposé tendrement sur ses lèvres.
Aujourd’hui, tout ceci lui paraît aussi dérisoire qu'absurde.

À nouveau debout, Livio plonge ses yeux noyés de larmes grises dans ceux de Newton. & c’est avec la manche de ce sweat-shirt dont il avait l’habitude de prendre le plus grand soin qu’il essuie le sang qui rature son visage.
& d’en quelques pas, s’éloigner de lui.
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Newton Wilder
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age : (36 ans, né le 26 juin 1987) La trentaine dépassée mais les souvenirs d'une enfance détruite encore vifs dans sa mémoire. Pour taire son chagrin, il vole dans les airs, Peter Pan libre rêvant de pouvoir réinventer sa vie.
civil status : (fiancé) Qui l'eût cru ? Lui-même croyait se trouver dans l'un de ses rêves lorsque, poussé par l'adrénaline du Nouvel An, il a posé un genou à terre pour demander la main de Livio. Les jours qui ont suivi cette irréelle demande l'ont pourtant conforté dans sa décision : il veut passer le restant de son existance aux côtés de l'homme qu'il aime, peu importe les dangers que cela peut lui faire courrir encore aujourd'hui.
past time : (membre des hells angels, co-gérant d'une salle de boxe & dealer) Ceux qu'il considère comme sa famille sont pourtant la prison qui le retient captif. Fidèle aux lettres brodées au dos de sa veste, il est contraint de continuer à vendre du bonheur sous différentes formes aux âmes perdues de San Francisco. C'est pourtant dans une salle d'entraînement de boxe qu'il parvient à réellement s'épanouir, ce depuis que le fondateur et gérant principal lui a demandé de le seconder.
address : (27 Mission District) Ils ont fini par emménager ensemble, balayant les préjugés et les dangers. Ils partagent un appartement, simple mais qui permet à leur amour de s'épanouir davantage.
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age : (21 ans) Trois ans qu'il a fui la ville qui l'a vu naître pour traverser le pays à la recherche d'une liberté qu'il n'atteindra certainement jamais. Il est libre comme l'air, le Peter Pan aux ailes brisées, mais pourtant prisonnier de son passé, incapable de s'en défaire.
civil status : (célibataire) Il ne veut pas perdre son temps avec des histoires de cœur et se contente d'enchaîner les histoires sans importance. Charmeur, il n'hésite pas à hypnotiser les jeunes femmes pour une nuit -et les jeunes hommes, en prenant garde à se montrer discret-, sans les rappeler le lendemain.
past time : (membre des Outlaws de Chicago & dealer) Quand les Outlaws lui ont proposé de rejoindre leurs rangs, il n’a pas hésité longtemps. Une famille de substitution lui offrant protection et fidélité en échange de ses talents dans la vente de produits illicites. Il mène une vie toujours plus dangereuse dans laquelle il croit pourtant trouver un équilibre.
address : (Chicago) La ville des vents l'a accueilli alors qu'il fuyait l'ouest qui la vu grandir. Sans un sous, elle l'a laissé poser ses bagages et se construire une nouvelle vie, un nouveau départ. Il ne se doute pourtant pas encore qu'elle sera la ville qui manquera de le mener à sa perte.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
availability : rps en coursblodwyn (mai 2021) ; livio (août 2021) ; livio (février 2022) ; numa (avril 2022) ; livio (juillet 2022)
rps terminéslivio (avril 2020)

nbre de mots : 700 - 1500
code couleur : #CB9527
warning : maltraitance sur mineur, violence physique et morale, homophobie, suicide, drogue, comportements à risque
pronom irl : elle
pronom perso : il
younger now
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() Re: yesterday, love was such an easy game to play (livion) Dim 10 Sep - 19:57

( yesterday, love was such
an easy game to play )
« Yesterday, all my trouble seemed so far away. Now it looks as though they're here to stay. (…) Yesterday, love was such an easy game to play. Now I need a place to hide away. » (song) août 2022, (mission district) @livio rhodes


TRIGGER WARNING : violence verbale et physique, homophobie

Les efforts que le biker doit mettre en place pour réduire la distance le séparant de Livio sont colossaux. Dans sa tête, la voix sournoise de la culpabilité, cette vieille amie contre laquelle il e bat depuis des années mais avec laquelle il a appris à cohabiter au cours de ces derniers mois, lui répète que tout est de sa faute et qu’il ne mérite que ça : la fuite de l’homme qu’il aime face au monstre qu’il représente.
Mais l’amour est plus fort que tout. Plus fort que la culpabilité, plus fort que les remords, plus fort que la haine. L’amour est son moteur et le force à emprisonner à double tour la tempête d’émotions négatives qui tente de le noyer. Il lui fait faire un pas, puis deux, puis trois, jusqu’à ce qu’enfin, il parvienne à rattraper son amoureux pour lui attraper le bras avec délicatesse.
S’il parvient miraculeusement à ignorer toute trace de destruction s’étant faufilée dans son âme, il n’en va pas de même pour Livio. Le brun sursaute et retire son bras de son emprise avec une telle force qu’il en tombe à la renverse.
Ce qui se dessine devant les prunelles de Newton manque alors de l’achever. Enveloppé dans l’aura malveillant de la peur, Livio s’empresse de reculer, fesses contre le sol, jusqu’à se réfugier contre la devanture du magasin. Recroquevillé sur lui-même, il n’ose même pas relever les yeux vers lui. La détresse qui émane de son corps tremblant percute Wilder de plein fouet.
Il se revoit, à l’âge de huit ans, neuf ans, dix ans, onze ans, dans la même position de défense face à cet homme qui, au lieu de le couver d’amour paternel, n’a fait que le briser chaque jour un peu plus sous les coups, les insultes et les humiliations. Ainsi, lorsqu’il relève les yeux et rencontre son reflet dans la vitre de la boutique, l’image de son père se superpose aux contours flous de sa propre silhouette.
Il doit redoubler d’efforts pour ne pas flancher, pour ne pas céder sous le poids de sa culpabilité qui jubile en se nourrissant de ses peurs les plus profondes. Car à cet instant, il est tétanisé. Il a peur, peur d’avoir commis l’irréparable ; peur de perdre la personne qu’il aime de tout son cœur, de toute son âme, cette même personne en laquelle il a appris à placer une confiance qu’il n’a jamais su accorder à qui que ce soit entièrement jusqu’à ce jour ; peur d’avoir franchi la limite qu’il s’est toujours juré de ne pas traverser ; peur d’être devenu comme son père.
Il ne laisse pourtant pas de place à cette crainte viscérale et, lorsque Livio le supplie de ne pas l’approcher, il répond doucement, en levant ses mains en signe d’abdication.

- Ok, ok. Je reste où je suis.

Immobile, il l’écoute qui continue de la supplier. Ne me fais pas de mal. Ces mots se fracassent contre son âme, telles des balles de pistolet tirées à bout portant. Chaque syllabe se loge dans son myocarde, dans chaque atome qui le constitue, et nourrit la haine qu’il éprouve envers lui-même et qu’il peine à retenir en cage.

- Livio…, murmure-t-il dans une moue désolée.

Jamais je ne te ferai de mal, a-t-il envie de lui souffler. Mais ces mots ne parviennent pas à franchir le seuil de ses lèvres, avalés par l’ouragan qui fait rage au fond de lui. Comment peut-il lui promettre une telle chose alors qu’il vient de le tabasser de toutes ses forces ? Comment peut-il encore prétendre pouvoir le protéger et l’aimer alors qu’il vient de briser son corps et son âme de ses propres mains ?
Sans un mot, il garde ses yeux braqués sur lui sans plus oser bouger. Livio relève alors enfin ses pupilles vers lui, et c’est un orage violent qui éclate entre eux tandis que leurs iris s’étreignent avec violence autant qu’ils se repoussent. Newton aimerait trouver la force pour parler, pour lui demander pardon. Mais il est incapable de prononcer la moindre syllabe et regarde son amoureux qui essuie le sang dégoulinant de son nez à l’aide de sa manche avant de se relever et de s’éloigner d’une démarche bancale.
Les pieds du motard sont comme prisonniers du bitume sous ses semelles. Le temps d’une poignée de seconde, il ne bouge pas, dévoré par ses angoisses et par cette culpabilité qui ne fait que grossir, seconde après seconde. Puis, c’est l’électrochoc.

- Livio !, hèle-t-il en se jetant une nouvelle fois à sa poursuite.

En quelques pas, il le dépasse et lui fait barrage pour l’empêcher d’avancer. À nouveau, il enferme dans une geôle de son esprit toutes les émotions qui, en un claquement de doigts, pourraient le mettre à terre. Il se concentre entièrement sur Livio. Livio qui, actuellement, est blessé et nécessite de recevoir des soins.

- Tu saignes. Tu as le choix : soit tu viens avec moi pour que je te soigne, soit j’appelle les secours, lui assure-t-il d’une voix tout aussi sérieuse que l’émotion dessinée sur son visage. Je ne te laisserai pas tant que tu n’auras pas été soigné.

S’il est entièrement responsable de l’état physique -moral et émotionnel- dans lequel se trouve Rhodes à l’heure actuelle, il est de son devoir de s’assurer que son état ne s’aggrave pas. Il ne laisse donc aucune place à la négociation et c’est après un lourd et pénible silence que Livio abdique et accepte de le suivre, combattant ses propres peurs.
Le trajet jusqu’au loft de River se fait dans un silence de mort. Ni l’un ni l’autre ne parle, et cette distance, autant physique qu’émotionnelle, qui les sépare complique la tâche à Newton. Comment garder le dessus sur ses émotions et réparer ses erreurs s’il sent que Livio lui échappe ? Il ne laisse pourtant pas le loisir à son cerveau de réfléchir à cette question et s’efforce de garder le vide dans son esprit, jusqu’à rejoindre le local réaménagé en appartement dans lequel il vit depuis maintenant plusieurs années.
C’est en ouvrant l’immense porte de fer coulissante de l’entrée que Newton se rend compte d’une chose : jamais Livio n’a mis les pieds ici. Leurs retrouvailles se sont toujours orchestrées dans l’appartement de Rhodes, ou se sont faites de manière inopinée dans les mêmes bars et autres recoins de la ville. Newton s’est toujours assuré que son amoureux reste aussi loin possible des Hells, de River, et donc du quartier général de son clan ainsi que du lieu où il réside.
Encore une fois, il enferme cette information dans un coin de son cerveau et entraîne Livio à l’intérieur du loft, heureusement vide. Sans un mot, il l’intime de le suivre jusqu’à sa chambre. Là, il lui propose de s’installer sur le lit et, sans attendre, il se débarrasse de son blouson et quitte la pièce pour faire un aller-retour rapide jusqu’à la cuisine. Il revient avec un cold-pack enveloppé dans un linge de cuisine qu’il tend à Livio afin qu’il puisse le presser contre son torse. Il s’empare alors de la boîte lui servant de pharmacie trônant sur son bureau et l’ouvre pour en sortir le nécessaire afin de désinfecter ses plaies. Sans oser prendre place à ses côtés, il s’approche du blessé et lui demande son autorisation avant de faire quoi que ce soit.

- Je peux ?

Il interprète alors le silence de Livio comme un accord.

- Ça va piquer, désolé, déclare-t-il en approchant délicatement la compresse imbibée de désinfectant de sa pommette éraflée.

À nouveau, le silence s’installe entre les deux amoureux tandis que le biker s’efforce de se concentrer sur sa tâche. Avec la plus grande douceur, il désinfecte les plaies sur le visage de l’Anglais et s’assure qu’aucune autre blessure visible ne ternisse son corps. Il lui tend finalement un tube de crème destinée aux hématomes et contusions, puis s’appuie, debout, contre son bureau. La distance qui les sépare le rend dingue et il doit lutter contre l’envie qui fourmille à l’intérieur de lui de s’asseoir à ses côtés pour le prendre dans ses bras. Au lieu de ça, il dissimule ses mains secouées de tics traduisant son mal-être dans les poches de son pantalon et laisse son regard se perdre en direction du parquet. Ce n’est qu’après plusieurs longues secondes de silence qu’il ose enfin reprendre la parole.

- Livio, je…, commence-t-il en relevant la tête, de sorte à poser ses yeux brillants sur son amant.

Il cherche ses mots. Que peut-il lui dire, dans un tel moment ? Comment lui demander pardon après l’avoir fait tant souffrir ? après s’être autant acharné physiquement sur lui ? Comment lui faire comprendre que rien de tout ça n’était intentionnel ? que jamais il ne pourrait lui faire du mal ? Finalement, ce sont trois mots simples, mais essentiels, qui passent la barrière de ses lèvres.

- Je suis désolé.

Il ressent alors le besoin de se justifier. Les mots se succèdent maladroitement, dans un timbre mal maîtrisé traduisant avec une transparence déconcertante le mélange chaotique de rage et de culpabilité qui tire le biker vers le bas, dans les tréfonds d’un enfer auquel il est habitué mais qui regorge pourtant de contrées encore inexplorées. Des régions qu’il ne tardera pas à découvrir.

- Je pensais que faire comme si je ne te connaissais pas te sauverait. Mais… il sait, Livio. Chuck, il sait, pour toi et moi.

Il entend, comme un écho, la voix du Hells qui lui étale les faits et le menace. Tu pourras jouer les gros durs autant que tu veux, je sais que tu le rejoins tous les soirs pour le sauter. Et crois-moi, ça ne restera pas sans conséquences- La peur se réveille dans ses entrailles et il déglutit difficilement en baissant à nouveau les yeux.
Comment ont-ils pu croire que la discrétion suffirait à les sauver ? Comment ont-ils pu être assez stupides pour penser que leur idylle pouvait exister si elle se limitait à leurs entrevues dans ce petit appartement d’Outer Sunset ? Comment Newton a-t-il pu être naïf au point de penser qu’il pourrait tenir Livio loin des Hells Angels et du danger qu’ils représentent ? Comment a-t-il pu imaginer avoir le droit de tomber amoureux d’un homme ?  
Ce sont des yeux larmoyants qu’il pose sur le musicien. Des obsidiennes rendues ternes, noircies par la culpabilité qui lui dévore les entrailles, se délectant de son âme comme du met le plus exquis qu’elle n’ait jamais goûté.

- Jamais je ne t’aurais touché, Livio. Jamais… Mais il a braqué un flingue vers ta tête et je… J’ai eu tellement peur qu’il te tue…

Sa voix s’éteint sur les derniers mots qu’il prononce. Si Livio est bel et bien vivant face à lui, il prend conscience que Chuck aurait pu lui arracher la vie aujourd’hui. En pressant simplement la détente du flingue porté vers son crâne, il aurait pu éteindre la lumière brillant dans l’âme de Rhodes pour toujours. Et cette constatation lui donne envie de tomber à genoux face à lui, de fondre en larmes et de le supplier de le pardonner.
Au lieu de ça, il se terre derrière un mur qu’il reconstruit petit à petit. Ce mur de briques que Livio a mis tant de temps à démanteler.

- Tu le sais, non ? Que je ne t’aurais jamais fait de mal ?, demande-t-il dans un souffle, comme s’il tentait de se convaincre lui-même qu’il n’aurait jamais pu lever la main sur son amoureux si ce n’est sous la contrainte.

Mais il se rappelle alors de toutes ces fois où la violence a pris le dessus sur leur amour. Il se souvient de son poing envoyé dans le visage de Livio lors de cette soirée au Neptune, le soir où River a découvert leur idylle. Il se souvient de cet instant où son corps a ployé face à son envie de vomir alors qu’il s’apprêtait à le frapper au visage une seconde fois, après que le pianiste a bazardé ses pilules d’ecstasy dans les toilettes. Il se souvient de tous ces mots acerbes qu’il a pu lui cracher au visage, de toutes ces fois où il les a violemment rejetés, lui et l’amour qu’il souhaitait lui offrir. Il se souvient de toutes les fois où il a pu voir la tristesse, la souffrance, la peur valser dans l’opale de ses yeux.
Et la culpabilité se fait toujours un peu plus grande, seconde après seconde.

- Je suis tellement désolé…, souffle-t-il finalement d’une voix éteinte, tête à nouveau baissée.

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