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 Please don't go, I want you to stay (ft Charlie)

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Jackson Rider
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age : la trentaine a frappé, il n'était pas spécialement prêt à assumer, mais le temps passe si vite.
civil status : célibataire, et ça vaut sans doute mieux, il a la tête et le coeur remplis d'une seule pensée qui lui est encore inaccessible.
past time : professeur de littérature apprécié par ses élèves, il n'a pas encore repris le travail cependant, après cinq mois à se battre pour sa survie.
address : #36, mission district, dans un appartement qu'il a lui-même acheté. il n'a pas bougé du quartier de son enfance et voit donc sa mère très régulièrement.
Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) D148QkMd_o
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age : quinze ans, mais il cache bien sa maturité d'esprit par des sourires et des plaisanteries.
civil status : en couple depuis un an avec Charlie. ils ont beau être jeunes, il sait que c'est pour la vie.
past time : lycéen, quarterback de l'équipe de football américain. il ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie, mais a tout le temps de se décider.
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() Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) Mar 26 Sep - 19:43

Please don't go, i want you to stay
ft. @Charlie Hendricks · 23 sept. 2023 - Marrakech

TRIGGER WARNING : mention de blessures, crash d'avion (...)


23.09.2023

« Jax… » Il entend les pleurs s’immiscer entre deux silences alors qu’elle tente apparemment de se contenir. Voilà des semaines qu’il ne l’a pas eue au téléphone, alors qu’il lui demandait où était Charlie, sans jamais obtenir de réponse. Il a fini par se refuser à lui parler, persuadé qu’elle lui cachait la vérité. Pourtant, lorsque le nom de Lily s’affiche sur son téléphone, son sang ne fait qu’un tour, et il sent, au fond de lui, de manière incompréhensible, que quelque chose est arrivé, comme un préssentiment qui lui serre le cœur au point de ne plus parvenir à respirer. « Lily… qu’est-ce qu’il se passe ? » Son palpitant s’agite, et il en vient à se tenir la poitrine comme si ça changeait quelque chose. Il a peur, une peur bleue qui le paralyse alors qu’il ignore encore les raisons de son appel. Elle sanglote, la respiration saccadée, alors que sa voix tremblante lui annonce enfin la nouvelle. « C’est Charlie, Jax… elle… » Elle se stoppe pour reprendre sa respiration et il se lève immédiatement, malgré son léger déséquilibre qui le fait s’accrocher au bord de la table face à lui. « Elle… elle était à Marrakech… et… Jax, son avion… il s’est crashé. » Le poing fermement appuyé sur le meuble, il retient un malaise, les yeux écarquillés de panique, les larmes lui montant déjà aux yeux alors qu’il s’attend au pire. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps, alors qu’elle était là, il le sait, il en est persuadé, et il a ce bouquin pour le lui prouver. Alors, pourquoi le sort s’acharne-t-il encore ? Il ne peut pas.

Il resserre un peu plus le poing en baissant la tête, les lèvres tremblantes alors qu’il est terrifié à l’idée de lui poser la question. « Lily… s’il-te-plaît… me dis pas que… » Elle souffle un bon coup pour cesser ses sanglots et l’interrompt bien vite. « Non. Elle est toujours… en vie. Mais apparemment, elle a été grièvement blessée… elle est à l’hôpital là-bas… Jax, je sais pas quoi faire… » Il soupire de soulagement, se laissant choir sur sa chaise, sa main droite tremblant encore de façon incontrôlable puis s’abaisse pour placer ses coudes sur ses genoux, sa tête contre sa main droite, le téléphone toujours à l’oreille. Il se frotte le crâne, aussi soulagé qu’inquiet, et, nerveusement, c’est un rire qui sort de sa bouche. Il ne semble pas pouvoir s’arrêter de rire, ce genre de rire qui glace le sang et brûle le cœur. Puis, après un instant, face au silence de son amie, incrédule, il finit par se calmer, soupirant à nouveau. « Merci de m’avoir appelé. Je te laisse, j’ai un sac à faire. Je te tiens au courant. » Il raccroche sans attendre plus de réaction, puis ouvre son ordinateur portable pour chercher le vol le plus tôt possible pour Marrakech. Il partira le lendemain, un sac fait à la va-vite, en prenant soin d’apporter le bouquin avec lui, comme une signature bien à eux.

24.09.2023

Il s’avance jusqu’à la chambre d’hôpital qu’on lui a indiquée un peu plus tôt, son sac encore sur le dos, la canne tapant sur le sol pour soutenir sa jambe boitante, puis s’arrête devant la porte. Il ne sait même pas quoi dire. Il a fait tout ce chemin, et il n’a aucune idée de ce qu’il peut bien lui dire. Peut-être lui demander pourquoi. Pourquoi a-t-elle disparu, alors qu’il est si sûr qu’elle était là lors de son coma. Ou peut-être attendre un peu, ignorer tout ça, toutes les années passées, et faire comme s’ils se connaissaient encore tous les deux ? Ou lui demander ce qu’elle faisait là ? Est-elle au moins réveillée ? On lui a dit que oui, mais il n’en est pas totalement sûr. Il est presque à deux doigts de rebrousser chemin en se traitant d’idiot, mais, finalement, sa main se dirige toute seule jusqu’à la poignée pour l’actionner, puis il pénètre dans la pièce, le coeur gonflé de sentiments contradictoires. Est-ce qu’il lui en veut encore ? Oui, un peu. Faut dire qu’il est rancunier, et puis, c’est elle qui l’a rappelé des années plus tard, sans rien dire. Il le sait, que c’était elle. Elle n’a cessé de disparaître, les quelques fois où il l’a touchée du bout du doigt. Alors oui, il lui en veut. Sauf que, lorsqu’il la voit dans ce lit d’hôpital, le bras plâtré, immobilisée, le visage égratigné, et si différente de celle qu’il a connue autrefois, son coeur lâche et c’est comme s’il lui pardonnait tout.

Il s’approche en boitant, timidement, se libérant de son sac qu’il pose contre le mur, au sol, attrapant le livre qu’il a signé il y a presque quinze ans maintenant. Il n’a encore rien dit, mais voilà qu’il brandit l’ouvrage en souriant, se rapprochant encore un peu d’elle. « Je crois que tu as oublié ça. » Il lâche un rire un peu gêné, son cœur tambourinant si fort dans sa poitrine qu’il a bien l’impression qu’il est prêt à exploser. Ca fait tant d’années, ils ont tellement changé, tous les deux, et pourtant, alors qu’il croise son regard, ses yeux qu’il a tant connus, elle redevient un instant sa Charlie, comme s’ils ne s’étaient quittés qu’hier. « Bon sang, après quatorze ans, faut qu’on soit tous les deux à deux doigts de la mort pour se voir… » Il rigole, mais ça n’a rien de drôle, alors son sourire s’abaisse et ses lèvres restent bloquées en un sourire déformé. Après tout ça, par où commencer ? Il baisse les yeux sur le livre, puis le relève pour le lui montrer encore, avant de le poser sur sa table de chevet, comme elle l’a fait lorsqu’il était à sa place. « Au moins, cette fois, on peut parler. » Parce qu’elle, au moins, elle n’est pas plongée dans un sommeil qui lui semblerait éternel. Et il a eu si peur, tellement peur d’arriver trop tard, de ne plus jamais la revoir, cette fois pour de vrai, sans détour ou sortie de secours.




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Dernière édition par Jackson Rider le Lun 9 Oct - 18:10, édité 3 fois
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age : trente ans depuis peu, l'âge n'a pour elle aucune importance. il passe à vive allure sans qu'elle ne s'en aperçoive.
civil status : célibataire, une grande partie du temps même si son coeur est pris depuis plus d'une décennie. elle y arrive pas Charlie à aimer. elle l'a déjà trop fait mais c'est du passé.
past time : infirmière, sage-femme, en action dans des missions humanitaires. comme un besoin d'aider les autres constant. et de s'oublier en même temps.
address : chez lily, mais bientôt direction l'ukraine ou l'iran
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age : quinze ans et l'avenir devant elle, devant eux.
civil status : en couple depuis peu avec son meilleur ami de toujours. cette conviction qu'elle a d'avoir ouvert les yeux et enfin vu ce qu'il représentait réellement pour elle. son âme soeur.
past time : lycéenne un brin bizarre mais heureuse d'être en vie.
address : emprisonnée dans cette chambre à la veilleuse.
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() Re: Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) Sam 30 Sep - 18:27

Please don't go, i want you to stay
ft. @Jackson Rider · 23 sept. 2023 - Marrakech

TRIGGER WARNING : mention de blessures, crash d'avion (...)

21.09.2023

Depuis combien de temps attend-t-elle suspendue à ce bout d'avion ? Elle n'en sait trop rien Charlie, elle a perdu la notion du temps, là accrochée à ce qui semblerait être sa fin. Elle pense à Blodwyn qui était avec elle dans cet avion. Jusqu'ici elle avait réussi à ne pas penser à lui. Juste à Blodwyn et à Lily à qui elle envoyait régulièrement des photos de toutes les deux à Marrakech. Pourtant, là, proche de ce qui ressemble à sa fin, elle ne peut pas s'empêcher de penser à lui. À l'imaginer, avec son corps d'adulte, les yeux ouverts. Parce qu'elle n'a même pas eu la force d'affronter son regard la dernière fois. Elle a préféré sortir de sa vie, fuir, encore une fois. C'est mieux ainsi. C'est ce qu'elle n'a pas arrêté de se répéter. C'est mieux ainsi. Mais pour qui ?

22.09.2023

(état) Le réveil est difficile. Sa tête lui fait un mal de chien. Quand elle ouvre les yeux elle est seule dans cette chambre d'hôpital. Un bandeau lui entoure la tête et elle ne sent plus la moitié de son corps, comme s'il était endolori. Elle tourne la tête pour découvrir son bras, plâtré et immobilisé. Elle n'essaye même pas de bouger, elle n'en a pas la force.

« Vous êtes réveillée ! » La voix de l'infirmière rompt le silence, dans un anglais approximatif et elle tourne lentement la tête vers elle pour l'apercevoir. Elle ouvre la bouche pour parler mais aucun son ne sort. Elle se racle alors la gorge et l'infirmière s'approche d'elle pour lui donner une gorgée d'eau, sa gorge tellement sèche. Elle a l'impression de ne pas avoir bu depuis plusieurs jours. Mais depuis combien de temps est-elle là ? « Shkran » murmure-t-elle finalement à l'attention de l'infirmière qui lui rend son sourire.

23.09.2023

Elle n'a pas encore vu Blodwyn, elle n'est pas loin dans une chambre d'hôpital mais elle n'a pas encore eu le droit d'aller lui rendre visite. Elle va bien. Heureusement. Elle aussi. Elle reprend doucement du poil de la bête. On lui enlève même son bandeau à la tête aujourd'hui. Pourtant elle sait qu'elle n'est pas encore sortie, la douleur à son bras est constante et elle sent qu'elle n'arriverait pas encore à marcher, faute de force dans tout son corps.

« Qui peut-on appeler pour les prévenir de votre accident ? » Demande l'infirmière à moitié en anglais et en arabe. Charlie comprend, elle a passé pas mal de temps dans des pays où la langue parlée était l'arabe. Ce n'est pas parce qu'elle ne comprend pas qu'elle met du temps à répondre. C'est parce qu'elle se demande qui prévenir. Ses parents ? Jamais, ça fait longtemps qu'elle a abandonné l'idée. Il n'y a qu'une personne qu'elle aimerait appeler à cet instant précis. Pourtant elle sait que ce n'est pas raisonnable. Elle sait qu'elle n'a pas le droit. Elle ne s'en donne pas le droit.

« Lily. Ma meilleure amie. Lily Shwetz. »

24.09.2023

Elle va s'en doute rester quelques jours, voire semaines ici avant d'être rapatriée à San Francisco. Elle le sait, elle espère juste pouvoir bientôt sortir de cette chambre d'hôpital, elle a l'impression d'étouffer ici. Son portable a été détruit dans le crash et la plupart de ses affaires lui ont été ramené de l'hôtel où elles étaient avec Blodwyn. Elle a pu heureusement récupérer ses carnets d'écriture et sa veilleuse, mais elle n'a pas osé demander à ce qu'on lui branche. Qui à 30ans a toujours besoin d'une veilleuse pour dormir ? Quand arrivera-t-elle enfin à grandir Charlie ? Elle secoue la tête et regarde à travers la fenêtre, ses pensées dérivant bien vite vers une seule direction. Lui. Depuis qu'il a failli mourir dans cet accident de voiture, il est omniprésent dans sa tête. Elle n'a vécu que pour lui depuis ces derniers mois. Et maintenant qu'à son tour elle a failli mourir alors qu'elle venait d'envoyer sa demande de réaffectation, elle ne peut s'empêcher de se dire que le destin s'acharne définitivement contre eux. Pourquoi ? Pourquoi ne peut-elle pas le laisser partir ? Elle y arrive pas Charlie, c'est plus fort qu'elle. Il est ancré en elle. Il l'a toujours été.

Le bruit de la porte la sort de sa rêverie et elle tourne lentement la tête. Son cœur manque un battement. Elle cligne plusieurs fois des yeux pour s'assurer qu'elle ne rêve pas, encore, et elle déglutit avec peine. Que fait-il là ? Elle va se réveiller, bordel elle va se réveiller. Elle aimerait se pincer pour se réveiller mais elle n'arrive même pas à bouger ce satané bras. Il s'approche dans le silence et elle ne peut le quitter du regard. Ses doigts se referment sur le draps, elle sent la crise de panique arriver mais elle tient bon. Ses yeux croisent les siens et elle sait. Elle sait qu'il n'y a jamais eu que lui. Elle se retrouve des années en arrière, quand la vie était devant eux. Elle le voit boiter, se tenant sur une canne et ça lui arrache un haut-le-coeur. Elle aurait aimé être là pour lui. Elle aurait aimé l'aider dans cette épreuve, mais elle n'avait pas le droit. Elle se l'était interdit. C'était mieux ainsi. Ses yeux se posent sur le livre dans sa main et elle roule des yeux, un fin sourire timide logée aux coins de ses lèvres. Idiote, idiote. Elle a oublié de le récupérer. Elle s'en était doutée quand elle ne l'avait pas retrouvé dans sa chambre chez Lily, mais elle avait espéré qu'il ne s'en souvienne pas, ou que sa mère l'ait caché.

Il est si près à présent, et elle si brisée. Elle a l'impression d'être à nouveau cette gamine de 16ans quand leurs regards se croisent. Pourtant c'est un étranger à présent. Bordel qu'elle aimerait que ça en soit un. Pourquoi alors tout son être le reconnaît ? « Bon sang, après quatorze ans, faut qu’on soit tous les deux à deux doigts de la mort pour se voir… » Quelle ironie oui ! Son rire à lui remonte en un frisson dans son dos. Elle n'arrive même pas à parler. Elle aimerait dire quelque chose, il le faut. Pourtant elle continue de le regarder, leur livre entre les mains et reste muette. Il a changé Jax. Elle reconnaît ses yeux bien sûr, qu'elle reconnaîtrait entre mille. Mais le reste a changé. Sa voix, tout d'abord, plus grave, qui la fait frissonner à chaque syllabe. Ses mains, qui enserrent le livre, plus robustes qui la font déglutir avec peine. Ses épaules, plus carrées, qui font remonter les papillons dans son ventre. Et son visage, plus âgé, qui fait tambouriner son cœur si fort dans sa poitrine qu'elle ne ressent rien d'autre que cette sensation. Et quelle sensation, bordel. Ça fait longtemps qu'elle n'avait plus ressenti ça. Comme si elle vivait à nouveau. Alors elle sait, qu'il n'y a jamais eu que lui.

Alors qu'il lui montre le livre une nouvelle fois et qu'il le pose sur la table de chevet, elle ne peut s'empêcher de fermer les yeux. Parce qu'elle sait qu'elle n'a pas le droit de le faire souffrir à nouveau. Elle sait qu'elle doit tout faire pour le repousser. Parce qu'elle n'a plus la force Charlie. Et parce qu'il mérite mieux Jax. Une larme coule de ses paupières fermées et elle l'essuie bien vite. « Au moins, cette fois, on peut parler. » Elle tressaille légèrement à sa phrase, qui la ramène des semaines en arrière, quand elle était encore à son chevet. Quand elle n'avait pas eu la force de le laisser s'en aller. Elle reste encore quelques secondes les yeux fermés avant de les rouvrir et d'affronter à nouveau son regard.

« Qu'est-ce que tu fais là Jax ? » Lâche-t-elle, sa voix éraillée de ne pas avoir beaucoup parlé. « Tu n'aurais pas dû venir... » elle se racle la gorge « tu es encore en convalescence ce n'est pas raisonnable... » Elle aimerait pouvoir se lever mais son corps n'a pas la force. Son cœur non plus.

« Qu'est-ce qu'on peut se dire ? Trop de choses ont changé depuis... » Elle baisse la tête, soudain incapable de soutenir son regard encore longtemps. Elle se rend compte de tous ces putains de sentiments qu'elle peut avoir pour lui. Mais elle est aussi profondément abîmée. Et elle ne peut pas lui demander de l'accepter comme ça. Elle lui a déjà fait trop de mal. Elle ne supporterait pas de lui en faire encore. « Je ne suis plus la même. » Et c'était bien vrai. Et elle s'acceptait avec toutes les fêlures qu'elle avait.

« J'aurai mieux fait de crever dans cet avion... crois-moi... on serait enfin libérés... » Libérés de cet amour qui les consumait depuis tant d'années. Libérés de toute cette souffrance, de ces regrets qui la maintenaient toujours loin de lui.

La crise de panique attendait là. Elle n'était jamais loin, et aujourd'hui encore plus alors que ses yeux cherchent les siens. Le moniteur cardiaque s'affole et elle ferme les yeux, priant pour que ça ne soit jamais arrivé. Qu'il ne soit pas là, à son chevet. Ça serait bien plus facile s'il n'était pas là. Bordel. Pourtant elle a besoin de lui. Plus que jamais.

« Je suis brisée Jackson... regarde-moi... » Elle refoule un sanglot dans sa voix. « Tu ne me connais même plus... »


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ONE LAST TIME
Is it a curse I have ? Hurting things it don't deserve. I know, I know, I'm fucked. 'Cause I felt love like us. Thank you for the best parts. Sorry for my weak heart. My love just hurts when loving. But you were the best part. You know I love you still.
©️ ZIGGY STARDUST.
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() Re: Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) Lun 9 Oct - 18:10

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ft. @Charlie Hendricks · 23 sept. 2023 - Marrakech

TRIGGER WARNING : mention de blessures, crash d'avion (...)


Il reste planté là, devant la porte de cette chambre d’hôpital, à l’autre bout du monde ou presque, dans un pays dont il ne connaît ni la langue, ni les coutumes. Qu’est-ce qu’il fait là, franchement ? Qu’est-ce qu’il espère, qu’est-ce qu’il attend ? Que d’un seul coup, les quatorze années qu’ils ont passées loin l’un de l’autre s’effacent ? Qu’ils redeviennent ces ados un peu fous pour croire que c’était une bonne idée d’avoir un enfant aussi tôt ? Des excuses, des explications ? Une fin plus digne ? Il est là, avec sa canne en bois sur laquelle il s’appuie, la main serrée sur le manche de celle-ci, si fort que sa main se teinte de rouge. Il ne sait pas vraiment dans quel état elle est, on ne lui a pas vraiment dit, ou alors il n’a pas bien compris. Un crash d’avion, c’est sérieux, non ? Qui survit à ça ? Mais en même, qui survit à une chute en voiture d’une hauteur aussi vertigineuse ? Ils en ont de la chance. La pensée lui donne la nausée. S’ils ont autant de chance, alors pourquoi se retrouvent-ils dans une telle situation ? Il secoue la tête, se frottant le visage de sa main libre en observant un instant l’environnement autour de lui, cet hôpital, assez différent de celui qu’il connaît, mais l’atmosphère froide, et cette odeur médicamenteuse, sont les mêmes. Franchement, il ne sait pas vraiment ce qu’il vient chercher ici. Il est parti au quart de tour et n’a pas vraiment réfléchi, n’écoutant que son cœur qui lui dictait de ne pas rester loin d’elle plus longtemps. Ne plus perdre de temps, après avoir risqué par trois fois déjà de la perdre. C’est suffisant, c’est trop. Il n’a aucune idée de ce qu’il en ressortira, après tout, en quatorze ans, énormément de choses ont changé, lui, il a changé, et il est prêt à parier qu’elle aussi. Peut-être qu’ils n’ont plus rien à se dire. Et pourtant. Et si ?

C’est cette éternelle question, celle qui lui occupe l’esprit depuis toutes ces années, qui le décide enfin à ouvrir cette porte, et en franchir le pas. Il ne sait pas si elle est réveillée, consciente, ou même capable de communiquer. Ca lui fait peur, le cœur battant à tout rompre à l’intérieur de sa poitrine, mais il s’avance dans la pièce en boitant légèrement, prenant appui sur le mur en plus de sa canne pour se tenir à peu près correctement. L’ironie du sort, de se retrouver déjà si vite dans un hôpital alors que lui-même était alité quelques semaines auparavant. Il la voit, et s’il a du mal à reconnaître son visage, non seulement à cause des bandages et égratignures qui l’entourent, mais également à cause du temps qui l’a transformée, il se raccroche à ses yeux, que, pour le coup, il n’a jamais pu oublier. Il s’arrête un instant, la regardant en se rapprochant timidement, afin de poser son sac sur le sol et en dégager le livre qu’il a retrouvé à son chevet, preuve irréfutable qu’elle s’y était bien penché, au moins pour un temps. Au réveil, il a eu cette étrange sensation, ce parfum qui est presque resté ancré, ces mots qui résonnaient à l’intérieur de son crâne, d’une voix qu’il ne connaissait pourtant pas, comme une échappée d’un rêve, qui glisse au moment d’ouvrir les yeux. Et son prénom a franchi machinalement, automatiquement, la barrière de ses lèvres, alors à peine conscient de son propre environnement. Elle était là, il le sait, il l’a senti, comme ces intuitions qui font avancer droit devant, sans s’arrêter. Alors, évidemment, lorsqu’il a su pour son accident, à elle, il n’a pas eu une once d’hésitation, pris d’un besoin viscéral de se retrouver là, en face d’elle, la moitié du monde traversé.

Il brandit le livre en lui indiquant qu’elle l’avait oublié au passage, cherchant encore comment lui parler, comment communiquer avec elle, qu’il ne connaît plus vraiment, depuis tout ce temps. Il regrette d’avoir dû  approcher la mort, chacun à leur tour, pour se retrouver dans cette situation, pour enfin trouver le temps, et surtout, le courage, de discuter. En tout cas, lui, c’est ce qu’il est venu chercher, et, de toute façon, il ne repartira pas avant d’avoir obtenu des réponses. Elle ne parle pas, se contentant de le regarder, si bien qu’il doute presque de sa capacité à lui répondre. Il la voit, fragilisée dans ce lit d’hôpital, fermer les yeux lorsqu’il lui montre à nouveau le livre pour le poser à côté d’elle. Il est gêné, ne sait pas vraiment par où commencer, quoi dire, ou quoi faire. Ils ne se connaissent plus, après tout. Alors, qu’est-ce qu’il fait là ? Et elle, pourquoi est-elle venue, des mois plus tôt ? A quoi bon ? Il se redresse en s’appuyant un peu plus sur sa canne, ses deux mains jointes dessus, en attendant une réponse, un signe, quelque chose qui l’aiderait à savoir quoi faire. Son sourire est figé, ce n’est pas vraiment sourire, d’ailleurs, plutôt une sorte de grimace nostalgique remplie de sentiments parasites. Ses pupilles la fixent d’un air grave et il a presque du mal à respirer, comme s’il n’osait pas faire le moindre geste, de peur de la brusquer. Le silence de plomb qui s’empare alors de la pièce l’oppresse, mais il tient bon.

Puis, finalement, elle parle. De cette voix enrouée qui le pousse à lui remplir un verre d’eau, posé sur la table à côté, tandis qu’elle lui indique qu’il n’aurait pas dû venir. Il s’en serait douté. Il lui pose le verre, une paille à l’intérieur, sur un plateau, poussant ce dernier jusqu’à elle pour qu’il traverse le lit et l’atteigne, puis pousse un soupir en haussant les épaules. « C’est Lily qui m’a prévenu. Ça t'étonne ? » Si personne ne le lui a confirmé, il sait que c’est aussi elle qui a prévenu Charlie, pour lui. Il n’est pas idiot. Jamais sa mère n’aurait fait une chose pareille, elle n’avait aucun moyen de la contacter. Alors c’était forcément Lily. « Et il fallait bien que l’un de nous assume de rendre visite à l’autre. » Petite pique qu’il ne peut pas s’empêcher de prononcer. Il a la rancune tenace, Jax, mine de rien. Et en quatorze ans, s’il a eu le temps de comprendre que ce n’était pas sa volonté de disparaître, il sait néanmoins qu’elle n’a jamais choisi de rentrer.

Il l’observe, alors qu’elle lui sort ce qui lui apparaît comme des absurdités, et alors qu’elle détourne le regard, il esquisse un petit rire amer. « Parce que tu crois que je suis le même, moi ? Tu crois que moi j’ai pas changé ? Sois pas ridicule. » Il secoue la tête, puis la tourne pour chercher un siège, qu’il rapproche du lit avant de s’asseoir dessus, fatigué d’être debout, encore un peu fragilisé. Il est en colère, Jax. Qu’est-ce qu’elle croit ? Qu’il est resté le même, à l’attendre bien sagement ? D’une certaine manière, c’est un peu ce qu’il a fait, mais pas consciemment. C’est une torture, de sentir son coeur battre pour elle sans même voir son visage. De traverser les rues qui ont vu leur histoire se construire, sans qu’elle ne soit là. De se souvenir, encore, de quelques mots, quelques moments, des bribes de ce qu’ils ont vécu ensemble, ancrés en lui de manière indélébile. C’est insupportable. Et s’il est là, c’est aussi un peu parce qu’il espère que ce poids, ce nœud sur le cœur, s’évanouira en la voyant si différente. Et pourtant, en la voyant, il sait pertinemment que rien ne pourra jamais le soulager de ce mal-là.

Ses mots le mettent hors de lui, lui qui pourtant a émis cette même pensée avant de se jeter des hauteurs de San Francisco à l’intérieur de sa voiture. Assis sur sa chaise, il se redresse, serrant les poings fermement sur sa canne, en face de lui. « Libérés ?! Libérés de quoi exactement ?! Je t’interdis de dire ça, ça aurait rien arrangé du tout, au contraire ! » Et de toute façon, il l’aurait suivie. Ca, il en est persuadé. Une tragédie à la Roméo et Juliette, avec autant de mauvais goût, et le sens de l’humour malsain du destin. Il entend l'électrocardiogramme s’affoler un peu, et à la regarder, il capte assez rapidement qu’elle n’en a pas terminé de se battre contre ses angoisses. S’ils étaient encore ensemble, si elle n’était pas alitée, mal en point, s’il n’y avait pas toute cette réserve, entre eux, il se serait assis sur le lit, à ses côtés, et l’aurait entourée de son bras pour essayer de la calmer. Aujourd’hui, il ne sait même pas si ça aurait fonctionné. Et puis, ses mots finissent de le convaincre qu’ils n’en sont plus à ce stade. « Toi non plus, tu me connais plus. » Il sourit amèrement avant de baisser la tête, reposant sa canne sur le côté de la chaise en joignant ses deux mains devant lui, avant de redresser le regard pour la regarder. « Et alors, raconte-moi, si on se connaît plus, si on a tous les deux autant changé, si y a plus rien à dire… Qu’est-ce que tu faisais à l’hôpital de San Francisco ? Et qu’est-ce que je fais là ? » Il lâche un petit sourire, avant de soupirer. « Pourquoi t’es jamais revenue… avant ? » Il a besoin de savoir, besoin de réponse, et il n’a certainement pas envie d’attendre encore quatorze ans de plus pour les obtenir.




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() Re: Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) Jeu 12 Oct - 19:57

Please don't go, i want you to stay
ft. @Jackson Rider · 23 sept. 2023 - Marrakech

TRIGGER WARNING : mention de blessures, crash d'avion (...)


I don't want to know who we are without each other
It's just too hard
I don't want to leave here without you
I don't want to lose part of me
Will I recover?
That broken piece, let it go and unleash all the feelings

Elle n'aurait jamais cru que leurs retrouvailles se fassent dans une chambre d'hôpital. Elle ne pensait pas qu'il y ait des retrouvailles de toute façon. Mais c'était finalement la suite logique après avoir parcouru la moitié du globe pour être à son chevet. Il avait fait la même chose. Et c'en était presque tragique. Parce que si la vie les avait longtemps maintenu ensemble, c'est presque la mort qui les ramenait l'un à l'autre. Comme s'il était impossible pour eux de vivre l'un sans l'autre. Si l'un mourrait, alors l'autre aussi, maintenus par un fil invisible qui n'avait jamais cessé d'exister et de tenir au fil des années. Et ce fil était si court à présent qu'il se tenait près d'elle. Elle avait encore du mal à le réaliser mais il était bien là, il respirait le même air qu'elle. C'était différent de la dernière fois qu'ils étaient dans la même pièce. Ça avait été dur de ressentir ça alors qu'il n'était pas conscient mais à présent qu'ils étaient tous les deux réveillés, elle étouffait dans cette pièce bien trop petite pour tous les sentiments qu'ils contenaient en eux depuis tant d'années. Tant de temps pour leur histoire inachevée. Elle n'a jamais cessé de vouloir finir cette histoire. Mais c'était impossible, son cœur lui refusait. Et au fond elle espérait. Qu'un jour elle retrouve le chemin vers lui. Qu'il puisse lui pardonner et qu'elle puisse oublier ce sentiment de culpabilité qui la dévorait. Parce qu'elle n'avait jamais oublié Charlie. Le sentiment qu'elle ressentait quand elle était avec lui. Ce sentiment pur et puissant qui pouvait traverser les années et les pays, et toujours rester intact.

Sa voix à elle lui fait mal. Parce qu'elle sort des mots qu'elle n'aimerait pas prononcer. Mais c'est nécessaire pour qu'il se tienne loin d'elle. Mais pourquoi Charlie ? Pourquoi le tenir éloigné alors qu'il est si près ? N'est-ce pas la réponse qu'elle attendait ? Il a agit comme elle, comment peut-elle lui en vouloir ? Elle aimerait tout effacer, plonger dans le creux de ses bras pour oublier et tout recommencer. Oh oui elle aimerait. Mais elle ne peut pas. Alors elle continue de parler, plus durement encore, comme pour le faire fuir, lui montrer qu'il n'y a plus rien à sauver. Non plus rien. Une partie d'elle-même est morte ce jour de juin 2009. Parce qu'elle n'avait pas perdu juste un enfant, mais leur enfant. Et parce qu'elle s'était persuadée qu'il ne lui pardonnerait jamais. Comment pouvait-il alors qu'il était impossible pour elle de se pardonner ? Et puis le temps avait fait son travail et elle avait appris à vivre avec. Elle avait tout fait pour se racheter. Sauver des vies, faire naître des enfants. Elle avait tout fait. Et petit à petit elle avait repris goût à la vie, et l'espoir s'était immiscé doucement en elle. L'espoir de le retrouver. Malgré toutes ces années. Alors pourquoi alors qu'il lui fait face, elle ne peut s'empêcher de le repousser encore et encore ? Comme s'il était impossible pour elle d'entrevoir la possibilité qu'il soit bien là pour elle.

Le plateau arrive devant elle et elle ne peut quitter des yeux sa main qui le pousse. Elle les connaît, oh oui, elle a eut le temps de les observer, de les prendre dans les siennes alors qu'il était dans le coma. Et ça lui arrache un frisson. Parce qu'à présent, elles bougent. Elle avait tant espéré qu'elles bougent alors qu'elle les tenait si fort, pourtant jamais elles n'avaient fait le moindre mouvement. Et à présent elle se retenait pour ne pas lui attraper la main et la serrer si fort pour ne jamais la lâcher. Cette chaleur qui lui manquait tellement. Quand pourrait-elle à nouveau la sentir ? De sa main valide, elle porte la paille à sa bouche, le remercie d'un signe de tête et d'un regard profond. Le liquide froid la ramène sur terre et elle ferme les yeux alors qu'elle ne peut s'empêcher de boire. L'eau dans le verre descend à une allure vertigineuse comme si elle n'avait plus bu depuis une décennie et elle ouvre à nouveau les yeux quand elle finit de le boire entièrement. D'un geste rapide, elle s'essuie les lèvres humides et laisse échapper un petit rire déformé. Lily. Non ça ne l'étonne pas. Pas du tout, elle a fait la même chose pour lui il y a quelques mois. Ça ne l'étonne pas du tout. Elle va la tuer et en même temps, au fond, elle la remercie silencieusement. Parce qu'elle les réunit encore une fois. La petite pique qu'il lui lance ne l'étonne pas. Elle s'y attendait et elle ne lui en veut pas. Il a raison, elle n'avait pas assumé d'avoir été à son chevet pendant de longues semaines. Elle avait fuit dès qu'il avait réouvert les yeux. Et bien qu'elle s'en voulait, elle savait qu'elle avait fait le bon choix. Jusqu'à aujourd'hui. À présent, elle se demande si elle n'aurait pas mieux fait de rester. Mais elle ne peut pas remonter en arrière et elle esquisse un léger sourire alors qu'elle remonte le regard vers lui. Elle est instantanément aspirée par ses yeux qu'elle a si longtemps cherché parmi tous ces inconnus qu'elle a rencontré après lui. Et les revoir à nouveau lui font un bien fou. Elle se sent revivre à nouveau. « Tu voulais que je fasse quoi ? Je ne savais pas si tu... je ne pouvais pas revenir comme ça dans ta vie... » Bullshit. Elle avait juste eu peur d'affronter son regard.

Le regard baissé, elle accuse ses paroles en souriant, plus une grimace qu'un sourire mais elle essaie de contenir cette multitude de sentiments contradictoires qui commencent à l'inonder. Bien sûr qu'elle sait qu'il a changé, elle le voit, elle le sent. Même si elle espère qu'il soit au fond toujours le même, elle sait qu'ils ont tous les deux évolué. Ils ont pris des directions différentes et c'est ça qui lui fait peur. Ils étaient si fusionnels à l'époque qu'elle avait mis longtemps à vivre par elle-même après leur séparation, à vivre sans lui. Parce qu'elle n'était entière qu'en lui appartenant. Pourtant elle avait bien dû continuer à avancer et à s'aimer elle, avant tout. Parce que l'amour qu'elle avait ressenti pour lui avait tout surplombé. Et vivre sans cet amour avait été dur. Encore aujourd'hui. Elle le regarde du coin de l'oeil prendre une chaise pour s'installer, définitivement prêt à rester. Et ça fait accélérer son palpitant. Parce qu'elle ne peut plus fuir à présent. S'ils s'étaient retrouvés dans d'autres circonstances, elle aurait pris ses jambes à son cou comme elle avait tant l'habitude de faire, mais là, elle ne pouvait pas partir. Elle était obligée de l'affronter. De mettre des mots sur ce qui restait d'eux. Alors elle lui balance des absurdités, des choses qu'elle pense mais qu'elle sait qu'elles ne sont pas vraies. Qu'elle ne peut se libérer de cet amour. Parce qu'au fond, elle n'en a pas envie.

Elle ferme les yeux quand il se redresse pour reprendre la parole. Et une larme s'échappe à nouveau de ses paupières fermées. « Tu sais de quoi... » Murmure-t-elle si doucement qu'elle n'est pas sûre qu'il l'ait bien entendu. Mais elle s'en veut déjà d'avoir formulé cette pensée à voix-haute. Parce que parler comme ça de s'ôter la vie n'est pas à prendre à la légère. Surtout après ce qu'il a vécu. Elle ne sait pas Charlie dans quelle circonstance il a eut cette accident. Mais sa mère lui a dit qu'il avait bu, beaucoup, et que ce n'était pas dans ses habitudes. Elle ne penserait jamais qu'il est prêt à faire une telle chose, mais après tout, elle-même aurait pu en arriver là. Et elle l'avait eut cette pensée quand elle s'était réveillée. L'électrocardiogramme s'affole et elle souffle pour faire partir ce sanglot dans sa voix et essayer de reprendre contenance. Mais il lâche à son tour qu'elle ne le connaît plus et bien qu'elle le sait, ça lui fait mal. Atrocement mal. Des années perdues à s'accrocher à lui, à ce souvenir d'eux. Alors qu'ils n'étaient à présent plus que des étrangers. Des étrangers avec une multitude de questions et de reproches. Elle relève le regard quand il lui pose la question. Celle à laquelle, elle a elle-même souvent fuit. Pourquoi elle n'est jamais revenue Charlie ? Oh elle a tellement voulu revenir. Tellement, mais après ces deux années loin de San Francisco, loin de lui, elle ne se sentait pas de revenir Charlie. Elle n'avait pas le droit. Pas après ce qu'ils avaient vécu. Et parce qu'au fond elle s'était persuadée qu'il n'avait jamais essayé de la retrouver. Pourquoi n'avait-il jamais appelé ? Pourquoi ne l'avait-il pas cherché alors qu'elle avait été envoyé à des milliers de kilomètres de lui ? Ils étaient trop jeunes. C'était un amour de jeunesse, ils allaient s'en remettre. Voilà ce qu'elle s'était persuadée. Et parce qu'au fond, elle ne s'était jamais non plus pardonnée de s'être fait avorter.

Le silence se fait dans la chambre d'hôpital et elle ne peut lâcher son regard. Doit-elle encore fuir ou lui dire enfin la vérité ? A-t-elle le droit de toucher sa main, de sentir son odeur et de se perdre dans ses bras ? Elle ne sait pas Charlie et le son de l'électrocardiogramme ne l'aide pas à se calmer. Elle n'arrive pas à faire le vide dans ses pensées pour arriver à se calmer. À une époque il n'y avait que lui qui pouvait y arriver. Comme si son corps lui criait à l'aide alors qu'il n'est qu'à quelques centimètres d'elle. Un appel puissant de reconnecter sa peau contre la sienne et d'arrêter enfin son monde de tourner. « Quelle réponse tu veux Jax ? » Commence-t-elle doucement, les yeux brillants des larmes qui ne tomberaient jamais. « Celle de la gamine de 16 ans ? Ou celle de l'inconnue d'aujourd'hui ? » Mais la réponse était-elle vraiment différente ? Sa main tremble sur ce plateau froid et elle fait taire les tremblements en resserrant le poing. Elle ne doit pas flancher. Pas maintenant. « C'était trop tard Jax... j'avais plus le droit de revenir... » Et puis les mots sortent comme s'ils attendaient depuis tout ce temps qu'on lui pose enfin la question. Qu'il lui revienne. Et qu'il se batte pour elle. C'est ça qu'elle avait toujours attendu au fond. « J'ai eu peur. La Charlie de 16 ans était effrayée. Elle s'est sentie abandonnée, loin des siens, loin de cet enfant qu'elle ne connaîtra jamais, loin de celui... » Elle se tait et ses yeux parlent pour elle. A-t-il vraiment besoin de tout entendre ? Cette conversation marque-t-elle la fin de ce fil indestructible ? De ce lien auquel elle s'était raccrochée tout ce temps ? Elle a déjà trop pleuré Charlie, et à présent les larmes restent coincées aux bords de ses yeux. « Et je suis revenue maintenant parce que j'ai eu peur de te perdre. Pour toujours cette fois... » Elle baisse les yeux, ravale sa salive et refoule ses larmes. Bordel pourquoi ne peut-elle pas s'enfuir ? « Parce que même si j'étais sur un autre continent, je savais que tu étais quelque part dans ce monde... mais quand Lily m'a dit j'ai... » Ses yeux cherchent les siens à nouveau et elle sait. Qu'elle n'aurait pas pu survivre une seconde de plus sans lui. Il était son monde, il l'avait toujours été. « Je ne pouvais pas continuer si tu n'étais plus de ce monde... » Instinctivement elle se redresse comme pour reprendre contenance, un peu, alors que ses yeux ne peuvent quitter les siens. Parce qu'elle ne peut plus lutter contre ce sentiment qui brûle à nouveau son cœur. « Je... » Elle n'a même pas la force de finir sa phrase. Pourquoi s'est-elle laissée aller ? Elle n'aurait jamais dû Charlie et ce sentiment de culpabilité revient encore plus fort. Elle se mord la lèvre, comme pour s'empêcher de continuer. Comme elle l'a toujours fait. « Et toi... pourquoi... Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu ne m'as jamais cherché ? » Mais est-elle vraiment prête à savoir la réponse ?

« Qu'est-ce qu'on fait là Jax ? » Demande-t-elle finalement, le souffle court et le cœur battant alors qu'elle ne quitte des yeux ce lien entre eux.

Did we ever see it coming?
Will we ever let it go?
We are buried in broken dreams
We are knee-deep without a plea
I don't want to know what it's like to live without you
Don't want to know the other side of a world without you
Is it fair, or is it fate?

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Is it a curse I have ? Hurting things it don't deserve. I know, I know, I'm fucked. 'Cause I felt love like us. Thank you for the best parts. Sorry for my weak heart. My love just hurts when loving. But you were the best part. You know I love you still.
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() Re: Please don't go, I want you to stay (ft Charlie) Mar 5 Déc - 12:08

Please don't go, i want you to stay
ft. @Charlie Hendricks · 23 sept. 2023 - Marrakech

TRIGGER WARNING : mention de blessures, crash d'avion (...)


Il a imaginé des tas de fois ce moment où il aurait Charlie en chair et en os en face de lui, ce moment où ils se retrouveraient enfin après toutes ces années. Il a fantasmé cet instant en retournant tous les scénarios possibles dans sa tête, et pourtant, aucun ne correspondait à la réalité, et aux évènements qui ont fait qu’ils se sont enfin revus. Il se l’est souvent imaginée, Charlie, plus âgée, adulte, la voix changée, et les traits transformés, sans réellement savoir à quoi s’attendre, espérant toujours qu’une partie de celle qu’il a longtemps connue réside encore en elle. Il n’en a eu aucune nouvelle, pas une seule depuis qu’elle est partie, éternel sujet tabou entre lui et Lily, il ne lui a jamais vraiment demandé, et elle ne lui a jamais dit. Il ignore le nombre de fois où ils auraient pu se retrouver, ces moments ratés aux détours d’un croisement, les quelques fois où il a quitté San Francisco pour, qui sait, se trouver au même endroit qu’elle, au même moment, sans le savoir. Combien de chances ont-ils eu ? Combien de rencontres avortées, de hasards manqués ? Il n’aurait jamais pensé qu’il faudrait que chacun se place à deux doigts de la mort pour les voir se rapprocher, enfin, à l’autre bout du monde.

Il a songé à ses mots tout le trajet, créant des scénarios dans sa tête comme on écrit le scénario d’un film, s’inventant ses questions et ses réponses, mais maintenant qu’il se retrouve face à elle, son esprit s’est vidé, un tableau blanc sur lequel il y a tout à marquer, alors qu’elle se tient dans se lit d’hôpital, au moins aussi méconnaissable que lui quelques mois plus tôt. Son cœur bat la chamade alors qu’il le sent au bord des lèvres, une légère envie de vomir qui s’accroche alors qu’il la voit mal en point, cette inconnue qu’il a pourtant tant aimée. Il reconnaît sa posture et la commissure de ses lèvres, ses yeux presque cachés sous un bandeau qui ne fait que glisser. Il a envie de sourire et s’y prête un peu, bien que l’atmosphère soit si lourde qu’il se sent écrasé. Le livre, il s’y est accroché tout au long de sa rééducation, relisant chaque page comme s’il l’avait découvert la veille, alors qu’il l’a déjà tant lu, cherchant des indices supplémentaires qui montreraient que, peut-être, elle voulait encore un peu de lui. Il a fouillé chaque page, lu chaque ligne comme si un message s’y cachait, parcouru chaque phrase avec une lampe uv comme s’il était encore au collège, et que les encres invisibles étaient encore leur secret à eux. Mais rien. Aucun signe de plus que celui qu’elle était là, bien là, et qu’elle a disparu au moment où ses yeux se sont ouverts. Personne ne lui a rien dit, mais il le sait, il le sent, à la manière dont il a prononcé son nom au réveil, et cette odeur qui s’est engouffrée dans ses narines, trop familière pour ne pas lui appartenir. Alors, de la même manière, il pose ce livre sur sa table de chevet, comme une preuve mise sous le nez d’un suspect, petit sourire en coin et pique au phrasé, encore appuyé sur sa canne malgré les semaines passées à travailler sur sa mobilité. Un petit rire teinté d’amertume vient ponctuer l’ironie de leurs retrouvailles, alors qu’elle n’a pas prononcé un seul mot, ne faisant que le regarder comme si sa présence lui était inconcevable. Il continue, pourtant, mué par ce besoin irrépressible de le retrouver, au moins un peu, ce lien qu’il y avait entre eux. Il est bien naïf, certes, piqué par la rancœur qu’il éprouve à son égard, malgré tout, après avoir compris que ce qui avait manqué à Charlie, selon lui, c’était du courage. Mais après tout, n’en avait-il pas manqué, lui aussi ?

C’est une voix éraillée qui l’accueille et il ne peut s’empêcher de vouloir l’aider, se rapprochant d’elle pour lui remplir un verre d’eau et le lui transmettre sur un plateau. Son état l’inquiète et l’impressionne, alors qu’il contemple ses traits changés, cette nouvelle personne qui se tient devant lui, qu’il aimerait tant connaître. Une nouvelle pique traverse ses lèvres, il ne peut pas s’en empêcher, Jax, son amertume transparaît alors qu’ils ont tant de choses à se dire, et sa réponse est bien loin d’apaiser le mal qui se loge au creux de son cœur. « Menteuse. » Ses yeux se détournent d’elle et il soupire, les doigts solidement vissés autour de sa canne, il baisse la tête, encore blessé par la gamine de seize ans qui est partie du jour au lendemain. « Tu ne pouvais pas, ou tu ne voulais pas ? » Parce qu’après tout, qu’est-ce qui l’en aurait empêché ? Qu’est-ce qui l’a retenue, toutes ces années, alors qu’elle savait parfaitement où le trouver, alors qu’elle aurait pu le retrouver mille fois. Ce n’est pas lui, qui est parti. Lui, il est toujours resté sur place, attendant inconsciemment qu’elle lui revienne un jour, cet espoir vain qui l’aura mené au bord de cette falaise, le soir de son anniversaire. Toute sa vie tourne autour d’elle alors qu’il a tant essayé de la chasser de son être. Elle finit toujours par réapparaître, comme une créature vicieuse qui se refuse à être oubliée. Et il a toujours été faible, Jax, face à elle.

Il n’est pas idiot, il sait pertinemment que la Charlie qu’il a aujourd’hui face à lui n’est plus celle qu’il a connue, n’a peut-être même plus rien à voir avec elle, si ce n’est les souvenirs en commun, et cette histoire partagée. D’ailleurs, il ne cherche plus vraiment la Charlie d’il y a quatorze ans, souvenir impérissable mais disparu, comme les vestiges de son propre état d’adolescent fougueux. Ils ne sont plus les mêmes, et l’excuse qu’elle lui donne lui est insupportable. Elle fait un nouveau trait sur lui, comme s’ils n’étaient rien, comme s’il ne méritait aucune explication, comme s’ils n’avaient pas été assez proches pour se donner ne serait-ce qu’une chance, même minime. Alors, il s’énerve, sortant un peu plus de ses gonds devant l’absurdité de ses mots, envieux de connaître la Charlie d’aujourd’hui, et son histoire qu’il ne connaît plus. Qu’est-elle devenue ? Qu’a-t-elle fait ? Pourquoi se retrouve-t-elle au Maroc, si loin de chez elle ? Où c’est, chez elle ? Aux questions du passé s’ajoutent celles de leur vie d’aujourd’hui, et il a ce besoin viscéral de réponses. Il finit par s’installer sur une chaise, autant épuisé par le fait de se tenir debout depuis trop longtemps et déterminé à l’idée d’obtenir quelques réponses. Il ne partira pas. C’est décidé, s’il a fait tout ce chemin, ce n’est pas pour repartir aussi vite, quand bien même elle le repousserait, il ne s’en ira pas. Et il est têtu, Jax.

Ses mots le révoltent, faisant un peu trop écho à ce qu’il a ressenti, et qu’il regrette aujourd’hui. Un monde sans Charlie, ça n’aurait aucun sens pour lui. Même séparés, même à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, même sans aucun contact, la savoir en vie, quelque part, sous le même ciel que lui, lui apporte une forme de réconfort, le sentiment que, si leur histoire s’est terminée, la sienne ne s’est jamais arrêtée. Il se redresse alors et s’énerve, parce qu’il ne peut faire que ça : s’énerver face à cette envie malsaine qui s’immisce dans les pensées de la blonde. Elle chuchote alors qu’une larme s’échappe de ses yeux fermés pour couler le long de ses joues, et il se crispe, mâchoire serrée, sans répondre plus. Que dire, après tout ? Il n’est pas certain de comprendre le sens de ses mots, bien qu’une pensée dérangeante vienne s’emparer de son esprit. Il se contente de détourner le regard pour fixer le sol, parce qu’il ne sait pas quoi répondre. Voilà ce qu’ils sont devenus. Des silences entre deux souvenirs douloureux. Et ça lui brise le cœur.

Non, ils ne se connaissent plus, ne sont plus rien l’un pour l’autre que des fragments d’un passé bien révolu, enfermé dans une boîte de Pandore à ne surtout pas ouvrir sous peine d’un déferlement chaotique. Et pourtant, il est là. Et pourtant, chacun a traversé la moitié du monde pour l’autre. Alors, pourquoi ? Pourquoi tant d’efforts, si c’est pour en finir là ? Il lui pose la question, sourire amer alors qu’elle tente une nouvelle fois de le faire disparaître, comme si l’idée de se trouver à ses côtés faisait ressurgir tout un mal. Ses questions restent en suspens, accueillies par un silence de plomb tandis que l’électrocardiogramme s’affole encore. Il l’observe, dans les moindre détails, reconnaissant bien là les signes de ses angoisses comme si elles n’avaient jamais disparu, et il sait. Il baisse la tête, fixant ses pieds pour dissiper sa culpabilité, alors qu’il se retient encore de se lever pour lui prendre la main, comme il l’aurait fait autrefois. Seulement, est-ce que ça changerait quelque chose ? Il n’est certainement plus celui capable de la réconforter. Les mains jointes, coudes sur ses genoux, il se contente de regarder le sol, observant le silence avant qu’elle ne se décide enfin à parler. Sa tête se relève sur ses yeux larmoyants qui lui déchirent le cœur. Il déglutit, encaissant ses mots, et ses questions. « Je veux ta réponse, à toi. La Charlie que j’ai connue, et celle que je ne connais plus. » Parce qu’elle est là, quelque part, probablement plus proche encore qu’il ne l’aurait cru. Il soupire, se pince ses lèvres à sa réponse, qui ne le satisfait pas. Il aurait presque envie de rire si ça ne lui faisait pas aussi mal. Au fond, elle a abandonné. Voilà la tragédie de leur histoire. Ils se sont abandonnés, tout simplement, comme ces amours de jeunesse qui transcendent et disparaissent.

Et il flanche à l’évocation de cet enfant, cicatrice à vif qui n’a jamais pu guérir complètement, alors qu’il se voyait déjà à l’époque mener cette vie de parent, malgré leur jeunesse, malgré les obstacles. Est-ce qu’il lui en a voulu ? Oui, un peu, au début. Puis c’est le sentiment de trahison qui a pris le dessus. Celle de ne lui avoir rien dit avant de prendre sa décision. Comme s’il n’était rien, comme s’il n’avait pas son mot à dire, comme si ce bébé n’était pas aussi le sien. Et il aurait accepté, pourtant. Il se serait rangé de son côté, remettant cette envie de famille pour plus tard, à sa simple demande, seulement, elle ne lui en a pas laissé la possibilité, et c’est ce qu’il a eu le plus de mal à pardonner, qui le ronge encore aujourd’hui. Nouvelle tête baissée alors qu’il accuse le coup, la mâchoire serrée alors qu’il tente déjà de retenir quelques larmes, l’écoutant lui donner quelques éléments de réponse sur ce qu’elle a pu ressentir. Ses yeux la retrouve lorsqu’elle évoque sa peur de le perdre, cette même peur qui l’a amené ici, cette fois-ci. Il se trouve idiot, tout d’un coup. Elle comme lui, d’ailleurs. De parfaits idiots. Leurs regards se croisent et il sourit, plus doux cette fois-ci, frappé par l’ironie de leur situation, ce même sentiment qui les anime tous les deux malgré toutes ces années. Alors, elle est là. Elle est là, cachée sous les larmes, au coin de sa pupille, sa Charlie. Sa gorge se noue alors qu’il la reconnaît enfin, un petit sourire perché au creux de ses lèvres, cet échange tacite entre eux. « Moi non plus. » fait-il, un haussement d’épaules prononcé accompagnant sa certitude. Quels idiots. Incapables de saisir leur chance, incapables de se retrouver malgré l’amour qu’ils avaient pu se porter. Quel temps perdu. Il n’en dit pas plus, Jax, alors qu’il la regarde sans s’en détacher, persuadée qu’elle est encore là, qu’elle se cache simplement sous cette carapace qui n’a fait que s’endurcir un peu plus en son absence.

Elle est embarrassée, il le voit bien. Si fière sous son bouclier de glace, il s’est un peu fissuré pour lui dévoiler quelques vérités qu’elle aurait préféré ne pas avouer. Il la connaît encore un peu, finalement. Elle lui retourne ses questions, façon habile de détourner l’attention alors qu’il ne se concentre que sur elle, et c’est à son tour de baisser la tête en soupirant. « Pour les mêmes raisons… et parce que je pense qu’on s’est assez perdus, tu ne crois pas ? » Il sourit un peu, avant de se reprendre, détournant le regard sur l’électrocardiogramme, puis le sol à nouveau, cherchant à retracer les sentiments qui l’ont assailli des années durant. « Je voulais, au début. Quand tu as disparu, j’ai essayé de te joindre, mais tu n’as pas répondu. Je suis allé chez toi. Ton père m’a dit que tu étais parti, que tu ne voulais plus me voir. J’ai pas voulu le croire, au départ… mais j’avais aucune nouvelles… je ne savais où tu étais, pourquoi tu étais partie, pourquoi tu ne répondais pas… » Il sourire amer se pend sur ses lèvres. Idiot. Il aurait dû s’acharner, trouver un moyen. Mais lequel ? Il hausse les épaules avant qu’un silence ne s’établisse à nouveau et qu’il relève la tête pour la regarder. « Je ne savais pas où chercher. » Elle aurait pu être n’importe où, et sans moyen de communication, ni personne pour l’aider, que pouvait-il bien faire ?

Sa question le désarme, les affres du temps s’étant acharnés sur leur histoire, il ne sait plus vraiment ce qu’il vient chercher, finalement. Il baisse un instant les yeux pour réfléchir, toujours avancé sur sa chaise, avant de les redresser sur elle. « On se reconnaît. » réponse bateau, insuffisante, alors que la question est bien plus complexe. Et pourtant, c’est tout ce qu’il a envie de dire, alors qu’un petit rire transperce la barrière de ses lèvres. Il soupire ensuite, cherchant une réponse plus sérieuse à lui apporter, sourcils légèrement froncés en fixant distraitement le plateau devant elle. « Eh bien… on est dans un hôpital… tu as eu un terrible accident… et tu dois te reposer, le temps de t’en remettre. Et moi, j’ai pris un seul billet, et je ne compte pas repartir de sitôt. » Il dit ces mots d’une voix douce, mais ferme, ne lui laissant aucun choix quant à sa présence ici. Si elle doit rester encore deux mois à l’hôpital, lui aussi restera. Ses yeux se tournent sur la table de chevet, ce livre dont les pages sont cornées, la couverture abîmée, et s’en saisit en se reculant sur son siège avant de relever son regard sur elle. « Un peu de lecture ? » Un moyen de plus de lui faire comprendre qu’il ne partira pas, quand bien même elle le repousserait encore, il est parfaitement ancré ici.



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