save your tears. (tobias)

() save your tears. (tobias) *Dim 23 Jan - 20:02*

save your tears.
juillet 2005 w/ @tobias nielsen

Avec ce jeune homme à peine rencontré, Luna soutient son frère. Elle le tient, mais le laisse également s'accrocher à elle comme une bouée en plein naufrage. Elle est là pour lui, elle le sera toujours. Si le sang a une valeur indestructible pour Luna, si la famille est l'élément le plus important à ses yeux, Tobias en est le parfait exemple. Il a veillé sur elle si longtemps, que lui rendre la pareille, même en étant aussi jeune, lui est tout naturel. Elle aime ses frères d'un amour inconditionnel, que tous ne comprennent pas toujours. Qu'importe. Les Nielsen se sacrifient, les uns pour les autres, et feraient absolument tout pour se protéger mutuellement. La peine de son frère, elle la ressent comme si elle vivait elle-même sa première rupture amoureuse. Son cœur n'a jamais battu pour aucun homme, mais les dégâts peuvent être colossaux, comme elle le voit actuellement avec son frère. Si les débuts sont souvent beaux, roses, idéalisés, les fins s'avèrent parfois destructrices. Se relèvera-t-il un jour de la perte de cet amour ? Elle l'ignore, Luna, quand elle vient tenir la main de Tobias à l'arrière de ce taxi. La course sera probablement excessive, mais de toute façon, elle ne peut pas le ramener à bon port autrement seule, en pleine nuit. Installée sur le siège du milieu, elle reste proche de lui, et finit par laisser tomber sa tête sur l'épaule de son frère. Elle a longtemps été celle sur laquelle elle pouvait se reposer, mais cette fois, elle faiblit. C'est à elle de porter son malheur, d'accueillir son immense peine sur ses frêles épaules de danseuse. Elle peut le faire, Luna, malgré ses allures juvéniles. Elle a cette force que personne ne lui soupçonne, une sorte de magie en elle qu'elle ne comprend pas toujours. Une magie parfois maudite, quand elle cerne parfaitement la douleur des autres, à tel point qu'elle la ressent elle-même. Avec les membres de sa famille, celle-ci est encore plus vive. Elle ne lâche pas non plus sa main, la serrant doucement, pendant plusieurs minutes sans dire le moindre mot. Comment trouver les mots justes alors que son monde s'est écroulé ? Luna est déboussolée, et elle aurait bien besoin de l'aide de River. Elle ne peut pourtant pas l'obtenir, et elle doit faire sans lui. Est-ce ce que signifie grandir ? Sûrement. Elle l'accepte, avec une certaine maturité. Tant de fois elle a déjà quitté son monde d'enfants, qu'aujourd'hui, elle gère les choses. Elle ne peut pas pour autant faire taire les sentiments intenses qu'elle a pu ressentir ce soir. La panique dans ce bar mal famé, la peur au ventre d'avoir perdu son frère pour toujours. Ses yeux qui se posaient sur des visages aux traits tirés, comme si tous ces hommes avaient passé leur vie vissés à ces tabourets de bar. Elle ne veut pas d'un destin aussi sombre pour son frère. Alors elle essaiera d'être cette lueur qui lui donnera envie de s'accrocher à la vie, quoi qu'il arrive. Celle qui ne l'abandonnera jamais, parce que leur amour fraternel est plus pur et sincère qu'aucun autre. « J'ai eu très peur pour toi. », avoue-t-elle alors. Elle espère qu'il comprenne qu'il ne faut plus jamais qu'il disparaisse ainsi, même s'il n'est visiblement pas en état d'assimiler grand chose. Ses mots pourraient-ils l'aider à se ressaisir ? Elle l'ignore. « J'ai cru que je ne te retrouverai jamais. », ajoute-t-elle, tout bas. La peur encore là, malgré tout, qu'un jour elle ne parvienne pas à l'aider, à ce qu'il sombre pour de bon. Elle qui l'a toujours trouvé incroyablement fort, il n'est finalement qu'un colosse aux pieds d'argile.

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--- la vie est belle

la vie est belle et cruelle à la fois, elle nous ressemble parfois moi je suis née pour n'être qu'avec toi

() Re: save your tears. (tobias) *Ven 15 Avr - 19:07*

save your tears.
juillet 2005 w/ @luna nielsen

Les yeux plongés dans son verre de vodka, l’esprit embrumé par ses pensées désagréables, il priait pour que la douleur disparaisse. A vrai dire, cela faisait des semaines qu’il se noyait au fond de son verre. Et chaque soir, tous ses espoirs reposaient sur l’alcool qu’il s’évertuait à ingurgiter. Pourtant, rien n’y faisait, il continuait à voir ses yeux bleus de glace. Mais aussi, à entendre les paroles qui avaient scellé leur destin en tant que couple. Elle était mariée, maintenant. A un autre que lui. A cet homme sous la coupe de Mahon, lui qui avait arraché l’amour de sa vie ou peut-être était-ce les Mahon, tout simplement ? Il ne savait plus où il en était le Nielsen. Ses pensées n’avaient plus de point de départ, ni même de fin. Tout n’était plus qu’un engrenage, un cercle vicieux qui le torturait à souhaits. Il s’était laissé bercé d’illusions pendant toutes ces années, il s’était laissé aller à croire qu’ils finiraient par l’avoir leur happy ending, que leurs projets prendraient vie alors qu’ils avançaient main dans la main. Lorsqu’elle lui avait dit oui en haut de cette montagne au Pérou, il avait naïvement cru qu’ils avaient déjoués tous les plans que le futur leur avait jeté à la figure. Cependant, la réalité avait fini par se rappeler à son bon souvenir. De manière violente et implacable. Son myocarde avait dévalé plusieurs étages avant de s’écraser sur le bitume tandis qu’elle lui annonçait suivre les volontés de ses géniteurs. Parce qu’il les considérait ainsi, ils ne pouvaient pas aimer leur fille pour la forcer à un mariage sans amour, sans bonheur. Et lui, il avait été intransigeant, cinglant même. Il était incapable de continuer à être auprès d’elle, alors qu’elle se devait d’être la femme d’un autre, alors qu’elle aurait du être la sienne. Égoïste, peut-être, dévasté, pour sûr. Il était loin de voir Eileen comme un objet, mais dans l’esprit du scandinave, son âme était destinée à la sienne, pas à celle de ce barbare. Elle était un diamant brut qu’il abimerait de son toucher. Elle voulait trouver une solution pour eux, elle voulait rester dans sa vie pour pouvoir s’aimer encore. Mais comment pouvait-il faire sans ressentir une rancœur tenace ? Comment pouvait-il continuer à avancer à ses côtés sans sentir la jalousie ronger ses entrailles ? Comment pouvait-il être sien s' il finissait par lui en vouloir de cette position ? Non, il avait eu besoin de couper les ponts. Pour leur bien. Est-ce qu’il l’aimait encore ? Bien sûr. Il l’aimerait sans aucun doute jusqu’à la fin de son existence sur cette terre. Et il le ferait dans l’intimité de son esprit. Rongé par ses tourments, il s’aperçoit, à peine, que Luna se tient à ses côtés. Il ne relève même pas qu’elle est accompagnée d’un inconnu. Il ne proteste pas plus alors qu’elle le force vers la sortie du bar, puis dans le taxi. Il n’avait plus la force pour faire quoi que ce soit, à vrai dire. Il n’était plus qu’une coquille vide. Vide de sens, tout simplement. « J'ai eu très peur pour toi. » Il entendit la voix de sa petite sœur de manière lointaine et la culpabilité remonta lentement dans la gorge de l’étudiant. Ou était-ce la nausée dûe à tout l’alcool dans son système sanguin ? Incapable de répondre tout de suite, il lâcha un soupir. « J'ai cru que je ne te retrouverai jamais. » Elle avoua d’une voix basse. Lui, il tourna enfin son regard vers sa petite étoile, les larmes affluant aux coins de ses yeux. « Tu aurais dû me laisser comme ça. » Ce n’était pas juste pour elle, elle qui ressentait bien plus de choses que le commun des mortels, elle qui voyait ses frères comme des hommes invincibles. Pourtant, il n’arrivait pas à trouver d’autres mots que ceux qu’il pensait vraiment. « J’apprends juste à anesthésier la douleur … » Il chuchota sans réellement conviction. Rien n’arracherait la torture de son quotidien. Pas tant qu’il vivrait, pas tant qu’elle serait au bras d’un autre. Aucune solution n’était viable. Il devait apprendre à vivre sans l’essence même de son existence. Mais cela valait-il vraiment le coup ? « Tu devrais être à la maison, Luna. » Il trouva tout de même le moyen de faire valoir son rôle de grand-frère, mais il n’était pas crédible. Il était loin d’être le modèle qu’il fallait pour la petite dernière de la fratrie. Il était inutile, il n’était plus rien.

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I'd give up forever

to touch you. 'Cause I know that you feel me somehow. You're the closest to heaven that I'll ever be and I don't want to go home right now.

() Re: save your tears. (tobias) *Dim 29 Mai - 14:53*

save your tears.
juillet 2005 w/ @tobias nielsen

De longues minutes qui lui paraissent durer des heures, elle cherche son grand-frère. Son repère dans ce monde qui ne leur a pas fait de cadeau. Elle le sait au plus mal, Tobias, lui qui a perdu l'amour de sa vie. Et c'est dans l'alcool qu'il noie son chagrin... C'est alors impuissante que Luna écume ce bar mal famé. Pourtant accompagnée d'un inconnu, elle a envie de faire confiance à ce dernier, elle qui ne se sent pas en sécurité ici. Elle qui perçoit la détresse de toutes les âmes en peinent, échouées sur des tabourets de bar. Plus ou moins livrée à elle même, elle donnerait tout pour s'assurer que sa famille va bien. À sa mère, à Tobias, et à River, elle leur porte un amour démesuré, que personne ne peut vraiment comprendre. Prête à toutes les folies pour eux, même si elle est une adolescente plutôt raisonnable, à l'origine. Quand elle voit enfin son frère, son cœur est libéré d'un poids... Mais il n'est pas en bon état, loin de là. Il fait peine à voir, Tobias. Il a perdu sa lumière depuis qu'Eileen n'est plus dans sa vie. Ils ne peuvent plus être ensemble, et rien ni personne n'est en mesure de changer cela. Ou peut-être qu'ils auraient pu fuir tous les deux, au bout du monde, passer leur vie à bouger pour qu'on ne retrouve jamais leur trace... La vie est injuste, et si l'amour peut être salvateur, Luna a déjà conscience de son pouvoir destructeur. Elle ne l'a pourtant jamais vécu elle-même, par crainte ou par timidité. Parce qu'elle ne pose pas non plus les yeux sur les garçons de son âge, animée par une toute autre passion qu'est celle de la danse. Elle pose alors un regard triste sur son frère, dont le cœur a été brisé. Dans le taxi, elle se rapproche de lui, et pose sa tête sur son épaule. Simplement ressentir sa présence, le soulagement de l'avoir retrouvé, lui fait du bien... Elle tient sa main, aussi pour lui montrer qu'elle est là et qu'elle, contrairement à tous les autres, elle ne le laissera jamais tomber. Quoi qu'il lui dise, quoi qu'il fasse, elle ne disparaîtra pas. Luna si jeune et pourtant si courageuse, elle n'a peur ni des vents ni des tempêtes de la vie. Pour elle, les Nielsen sont plus forts que tout, plus solides quand ils sont ensemble. Jusque-là, Tobias ne lui a pourtant adressé aucun mot. Il n'a pas bronché, quand il l'a vue en compagnie d'un inconnu. Dans un bon jour, il lui aurait probablement fait la morale, mais cette nuit, il n'a eu aucune réaction. Il n'a pas non plus relevé quand elle l'a mis avec l'aide de Micah à l'arrière du taxi. Pas un mot jusqu'à ce semblant de reproche de l'homme ivre et triste qu'il est à ce moment même. Le laisser comme ça ? C'est mal la connaître. « Jamais de la vie. », répond-elle, du tac-au-tac. Lessivée, elle a tout de même assez d'énergie pour réagir – ou en tout cas, toujours plus que lui. il poursuit, lui disant qu'il apprend à anesthésier la douleur. Elle la sait immense, différente de tout ce qu'il a vécu jusqu'alors, mais l'alcool n'est pas la solution à ses yeux. Enfin, c'en est une, mais de manière temporaire. Le temps d'une soirée, d'une nuit d'ivresse qui lui permettra d'oublier pendant un temps... Au réveil, la douleur reviendra, aussi forte. Si on dit souvent que le temps guérit les blessures, il faudra bien plus que cela pour qu'il parvienne à surmonter la perte d'Eileen. Elle aimerait le pousser à se battre, à la reconquérir pour qu'elle renonce à tout pour lui, mais chacun a fait son choix. « Tu sais bien que ce n'est que temporaire, tu ne peux pas être tout le temps comme ça... Je ne veux pas te voir dans cet état. », ajoute-t-elle, espérant alors que ça puisse avoir un impact plus fort. Pourtant, tel qu'il est là, elle doute que cela puisse réellement fonctionner. Elle n'y croit pas, elle qui est généralement pleine d'espoir. Il ajoute qu'elle devrait être à la maison, et c'est une certitude. La nuit, pour une jeune fille seule, est particulièrement dangereuse... Surtout dans un bar comme celui-ci. Et même si elle ne se sentait pas en sécurité, Luna se devait de lui venir en aide. Elle aurait pris n'importe quel risque pour lui. « Je ne pouvais pas ne rien faire. », répond-elle. Ce n'est pas parce qu'elle a ce sentiment d'impuissance, qu'elle laisse totalement tomber l'idée de l'aider, loin de là. Elle donnera toute son énergie, jusqu'à temps qu'il aille mieux. Que cela prenne des semaines, des mois, des années, elle sera présente et prête à retourner la ville si nécessaire. « Je suis là pour toi, Tobias... Tu peux tout me dire. », lui dit-elle tout bas. Si elle en sait pas ce que cela fait, de perdre un amour, elle peut au moins être une oreille bienveillante et attentive.

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() Re: save your tears. (tobias) *Jeu 4 Aoû - 16:40*

save your tears.
juillet 2005 w/ @luna nielsen

Il avait toujours été le responsable de la fratrie, Tobias. Il avait toujours su se gérer et aider le reste de la famille. C'était quelqu’un sur lequel on pouvait compter. Pourtant, ces derniers temps, tout semblait partir en lambeaux. La journée, il gardait un masque impassible. Il ne souriait plus vraiment et en même temps, il restait le jeune homme accessible qu’il avait toujours été. Tout le monde savait que ses rêves d’avenir aux côtés de la Mahon étaient partis en fumée, tout cela en un claquement de doigts. Pourtant, aux yeux de tous, il apprenait à vivre avec. Mais, c’était loin d’être le cas. La façade qu’il maintenait avec de grands efforts, elle se fissurait, une fois qu’il quittait son stage ou ses salles de classe. Il se fichait totalement du regard des autres. Tout simplement parce qu’il souffrait le martyr. Il voulait que le centre de la terre ne s’ouvre pour l’avaler tout rond. Parce qu’il ne s’agissait pas là d’une simple rupture ou de projet à deux qui s’envolaient. Les dégâts étaient bien plus profond que cela. Pendant six mois, il s’était cru maître de l’univers. L’ange de sa vie à son bras, il pensait que rien ne pouvait plus les arrêter. Cependant, en plus d’avoir vu ses fiançailles rompues par les exigences d’une famille au bras long, il avait dû s'entendre dire qu’elle était unie à un autre. Comment pouvait-il réussir à passer outre ? Il en avait vécu des épreuves, le Nielsen. Le départ dans la vie n’avait pas été des plus simples, la famille naviguant de pays en pays et d’embûches en embûches. Ils avaient dû batailler pour survivre aux autres et à la vie en général. Mais les Etats-Unis avaient l'objectif de mettre un point final à tout cela. Leur arrivée à l’aéroport de San Francisco, plus de cinq ans auparavant, était censée déclencher un avenir plus doux. Il l’avait cru jusqu’à maintenant, Tobias. Aveugle face aux machinations du destin. Il était toujours aveugle, ce soir, mais plus de la même manière. Cette fois, cette sensation de floue avait été recherchée par l’étudiant. Parce qu’il était plus facile d’enfoncer, de plus en plus profondément, cette envie de s’arracher le cœur et de l’envoyer à l’autre bout de la pièce. Il agissait comme un égoïste, en affolant sa famille vis-à-vis de son bien-être. Il le voyait bien sur le visage de sa sœur en ce moment. Mais, autant être réaliste, il ne voulait pas véritablement arrêter ses agissements. Il n’était pas prêt à affronter la réalité. Cette dernière était bien trop hideuse. « Jamais de la vie. » Elle rétorqua, alors qu’il lui fit remarquer qu’elle aurait dû le laisser où il était, dans l’état dans lequel il était. Un soupir s’échappa d’entre les lèvres de son frère. Bien entendu, elle n’était pas venu le chercher pour rien. Il aurait, sans doute, fait la même chose si Luna agissait comme lui. Alors, il ne répondit pas, se contentant de tourner la tête vers la vitre, observant les rues de San Francisco qui défilaient sous ses yeux embrumés. Cette maudite automobile était en train de le ramener chez lui, chez eux, où il se retrouverait seul avec le silence. « Tu sais bien que ce n'est que temporaire, tu ne peux pas être tout le temps comme ça... Je ne veux pas te voir dans cet état. » Les paroles de sa sœur tintèrent à ses tympans, une sensation plus que désagréable. Si bien qu’il darda ses prunelles vers les siennes. C’était une boule de colère qui se forma dans sa poitrine, comme une bulle qui ne tardera pas à éclater sans qu’il ne puisse la contrôler. « Je peux être tout le temps comme cela, si je veux Luna. Tu as peut-être un don, mais tu ne sais pas ce que je ressens, ce que c’est que d’avoir un trou à la place du cœur et en même temps être hypersensible, se sentir vide et pourtant souffrir. » Il grogna, sans doute plus qu’injuste avec sa sœur. Tout ce qu’il avait ressenti, c’était simplement du jugement. Alors que la plus jeune de la fratrie était bien la dernière personne à juger qui que ce soit. Encore moins, lui. Il agissait comme un animal blessé, il attaquait pour repousser de potentiels intrus, le temps de soigner ses blessures lui-même. « Je ne pouvais pas ne rien faire. » Il secoua la tête, amorphe, résistant à l’envie de lui rétorquer la même phrase qu’il lui avait servi quelques secondes plus tôt. « Je sais. » Il soupira, parce qu’elle était là, l’évidence. Peu importait ce qu’il ferait, elle serait toujours là pour lui venir en aide. Qu’il l’accepte ou non. Elle avait été élevée sous la coupe de River et Tobias, des frères protecteurs qui ne croyaient qu’en une chose : la famille. Et le trio s’aimait, s’entraidait du mieux qu’il le pouvait. « Je suis là pour toi, Tobias... Tu peux tout me dire. » Et la phrase fut celle de trop. Une sorte de barrage qui céda dans un coin du sternum du futur vétérinaire. Si bien qu’il se mit à pleurer, la tête appuyée sur l’appuie-tête du véhicule. « Ça sert à rien de dire quoi que ce soit, ça ne va pas me la ramener, Luna. » Il dit d’un ton plein de désespoir. Il aurait beau déverser sa douleur auprès de sa petite sœur, rien ne pourrait effacer ce qu’il subissait à l’heure actuelle. On ne pouvait pas changer le passé.

() Re: save your tears. (tobias) *Sam 24 Sep - 18:44*

save your tears.
juillet 2005 w/ @tobias nielsen

Luna, elle a cet attachement à sa famille qui est indescriptible. Si elle devait faire un choix entre ceux qui la composent, et tout autre chose, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Avec Tobias, le lien a toujours été particulier. Présent pour elle à chaque instant, y compris dans les plus douloureux pour lui, son grand frère était à la hauteur. Aujourd'hui, il ne l'est plus, mais Luna se sent grande et pense avoir les épaules pour accueillir ses plus grandes peines. Elle espère alors pouvoir lui rendre alors la pareille de tout ce qu'il lui a donné, mais le pourra-t-elle seulement un jour ? Ce soir, elle essaye de le faire, donnant de sa personne pour le retrouver quand bien même ce n'est pas un endroit correct pour une jeune fille. Allez donc savoir ce que toutes ces âmes en peine, avachies au comptoir, ont bien pu traverser. D'être ici et d'imaginer son frère comme eux, cela la peine plus que de raison, mais surtout, Luna se sent terriblement impuissante. Face à ce que Tobias a vécu, face à l'avenir que cela implique pour lui, la jolie brune ne peut rien y faire. Pourtant, elle aura soulevé des montagnes pour qu'il puisse rester avec Eileen – l'amour de sa vie, elle n'en a jamais douté la gamine. Malheureusement, ce qui les empêche d'être ensemble est bien plus grand qu'eux. Alors, quand elle se retrouve finalement avec Tobias, mais que celui-ci a le toupet de lui dire qu'elle aurait dû le laisser là, elle refuse, Luna. Délicate, elle sait tout de même se montrer ferme quand cela est nécessaire. Jamais elle ne le laissera, jamais elle ne fera une croix sur sa famille de quelle que manière que ce soit. À quoi s'attendait-il ? Il soupire, et détourne le regard. Une attitude que sa sœur déteste, mais elle ne peut pas le réprimander comme un enfant... Même si elle essaye quand même de le raisonner. Après tout, il ne peut pas rester ainsi le restant de ses jours... Quelques mots de sa sœur, et Tobias explose comme elle l'a rarement vu faire. Non, elle ne sait pas, parce qu'elle n'a jamais eu la chance d'être aimée comme il l'a été d'Eileen, et comme il l'a fait en retour. Luna ne connaît pas ce genre de perte, de deuil, mais peut-être l'expérimentera-t-elle bien assez tôt... « Non, je ne sais pas ce que c'est, c'est vrai. Mais je ne veux pas que tu passes ta vie à te détruire, ça me brise de te voir comme ça, Tobias », répond-elle, dans un souffle. Une chose est sûre, Luna ne pouvait pas rester les bras croisés. Elle en était bien incapable, la petite brune. Certains auraient laissé courir, et seraient partis du principe que le temps guérit les blessures, mais pourquoi ne pas avoir un peu d'aide, un peu de soutien ? À sa réponse, elle ne dit rien de plus. Par contre, elle ajoute être présente pour lui, prête à l'étreindre s'il ne souhaite rien dire, ou prête à l'écouter s'il souhaite s'épancher sur ses problèmes. Elle sera là, qu'importe la manière dont il le désire. La seule chose qu'elle ne pourrait pas faire, c'est le laisser seul et malheureux. Pourtant, c'est cette phrase qui provoque ses larmes. Et dans un sens, elle préfère qu'il exprime ses émotions, quelles qu'elles soient, plutôt qu'il dresse des barrières et s'isole. Dans un geste délicat, elle vient se blottir contre son frère, faisant le tour de son buste avec l'un de ses bras, et elle appuie sa tête sur son épaule. « Je le sais, Tobias... Et j'aimerais tant qu'il y ait une solution pour que vous soyez de nouveau ensemble », murmure-t-elle. Malheureusement, personne ne peut rien y faire, à part peut-être Eileen si elle fuyait sa propre famille, pour partir n'importe où avec Tobias. Mais son clan à elle, il est puissant, possède des moyens que les Nielsen n'imaginent peut-être même pas. « Et je sais aussi que tu ne l'oublieras pas de si tôt, mais tu as tous les droits de pleurer, de crier... Ne te coupe pas de tes émotions avec l'alcool ou Dieu sait quoi d'autre, tu dois faire ton deuil », ajoute-t-elle tout bas. Bien sûr que la réalité d'un monde sans elle est laide, mais celle qu'il se détruise à cause d'une situation à laquelle il ne peut rien changer est encore pire. « Je serai là, Tobias, à chacune des étapes. Tu n'es pas seul », souffle-t-elle en venant serrer sa main.

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() Re: save your tears. (tobias) *Dim 30 Oct - 0:57*

save your tears.
juillet 2005 w/ @luna nielsen

Il agissait, sans doute, de la manière la plus égoïste possible, Tobias. Et pourtant, il n’arrivait pas à se défaire de l’idée que personne ne pourrait jamais comprendre sa douleur. Pas même sa sœur si intuitive, si compréhensive. Peut-être qu’Anja se rapprocherait de la meilleure confidente possible, mais cette dernière était si loin, confinée en Irlande, prisonnière de ses propres maux. Depuis qu’elle avait perdu son Jonas, le père de Tobias et River, son unique amour stellaire, elle n’avait jamais réussi à retrouver sa candeur, son âme solaire et rêveuse. Au grand damne de la fratrie Nielsen. Elle s’était tout simplement éteinte. Malgré le fait qu’elle avait eu ses enfants pour la soutenir, mais cela n’avait jamais été suffisant. Et depuis sa rupture avec la Mahon, c’était ce qu’il ressentait, le scandinave. Il s’éteignait peu à peu, perdant l’essence même de qui il était. Au fil de ses réflexions de plus en plus sombres, il n’était pas certain que sa famille soit suffisante à lui faire remonter la pente. Pourtant, ils avaient toujours été cette partie gigantesque de son être, intrinsèquement liée à ses faits et gestes. Toutes décisions prises avaient été décidées pour le bien de la famille. Parce qu’il n’était rien sans eux. Néanmoins, il les fuyait le plus possible puisque rien en eux n’arrivait à apaiser son âme meurtrie. Tout simplement parce que les bases de sa personne s’effritaient sous la tristesse qui l’envahissait jour après jour. Dans le reflet des prunelles de sa petite étoile, il voyait de l'inquiétude, même un peu de dégoût. Et il savait, quelque part, qu’il incarnait un rôle que sa sœur détestait plus que tout. Il ressemblait peut-être plus que de raison à cet oncle qui leur avait fait vivre un enfer pendant des années. Cela ne lui permettait pas de prendre conscience de la situation, la brume alcoolisée de la soirée perturbant ses sens, rendant floues les seules pensées lucides qui lui parvenaient. « Non, je ne sais pas ce que c'est, c'est vrai. Mais je ne veux pas que tu passes ta vie à te détruire, ça me brise de te voir comme ça, Tobias » Il contracta les mâchoires de manière sporadique. Il se retenait du mieux qu’il le pouvait. Mais, il ne voyait que du jugement dans les paroles de Luna. Cela la brisait, peut-être. Mais lui, ne pouvait-il pas trouver le moyen de remonter à la surface à son rythme ? Et s’il avait besoin de se mettre plus bas que terre pour pouvoir taper du pied et revenir se délecter de l’oxygène nécessaire à sa survie ensuite ? De plus, elle ne pouvait pas décider pour lui. Il avait sa vie. Elle avait la sienne. Même s’ils étaient mêlés plus que de raison, elle ne pouvait pas imposer sa vision des choses pour ne pas souffrir de la vision qu’il lui offrait. Ingrat, insensible, individualiste. Il rassemblait tous ces mots en une seule carcasse, ce soir. Et ce n’était que des adjectifs qu’il exécrait. Au bout du compte, resterait-il quelque chose de lui-même d’ici un mois, un an, cinq ans ? Sans un mot, il secoua la tête de manière agacée, tournant la tête vers la fenêtre du taxi, observant son reflet dans la vivre de manière morose. Jusqu’à ce que la digue ne cède en lui. Les émotions étaient vives, bien trop incandescentes pour son propre bien et les larmes attendaient le bon moment pour affluer. « Je le sais, Tobias... Et j'aimerais tant qu'il y ait une solution pour que vous soyez de nouveau ensemble » Elle lui en avait proposé une, Eileen. Ces pensées s'invitèrent de manière désagréable dans les pensées du futur vétérinaire. La partager avec un autre. Tapis dans l’ombre, attendant patiemment que la nuit ne tombe pour pouvoir entourer son corps frêle de ses bras. Quand elle aurait du temps pour lui. Aux yeux du monde, elle appartiendrait à un autre. Et lui, il n’aurait que des miettes de relation. Il suffisait de voir le regard que ce Esras lançait à la belle Irlandaise pour savoir qu’il ne comptait pas la laisser s’échapper. Et le Nielsen la laissait entre ses griffes. Imbécile fini. Il eut un rire désabusé, à moitié noyé dans les larmes qui menaçaient de le submerger. « Il y en a une, mais elle ne me convient pas. », grogna-t-il, sans détour, haussant les épaules. Il avait l’impression d’être Alice au pays des Merveilles, tombant au fond du trou du lapin, sans jamais s’arrêter. Cela lui donnait presque la nausée. « Et je sais aussi que tu ne l'oublieras pas de si tôt, mais tu as tous les droits de pleurer, de crier... Ne te coupe pas de tes émotions avec l'alcool ou Dieu sait quoi d'autre, tu dois faire ton deuil » Il tourna des yeux vitreux vers sa jeune sœur. Qu’était-il censé répondre à cela ? Tout ce qui lui venait, c’était des mots injustes, des mots violents de méchancetés non contenues. Et il pouvait pousser le vice aussi loin qu’il le voulait, mais pas à ce point-là. « Il n’y aura jamais personne d’autre pour moi. J’ai connu mon grand amour, je l’ai perdu, comme maman. Et malheureusement, je peux exprimer mes émotions autant que je veux, je ne récupérerais jamais celui que j’étais, ce que je ressentais, ce que je vivais … J’ai tout perdu. » Bien sûr qu’il n’avait pas tout perdu. Néanmoins, il était trop désemparé pour voir la réalité en face. « Je serai là, Tobias, à chacune des étapes. Tu n'es pas seul », lui chuchota-t-elle en venant lier ses doigts aux siens, il baissa ses orbes pour les observer, avant de détourner le regard pour ne pas fondre en larmes de la pire des manières. Il n’était pas seul, et pourtant … Il avait envie de se sentir dans la solitude la plus complète, communier avec la souffrance comme si cela pouvait être la solution à ses prières. « Je ne suis pas seul, mais il me manque une partie de moi. », geignit-il, tel un vieux disque rayé.

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